domenica 30 ottobre 2011

Comment les hommes d'Al-Qaida sont arrivés au pouvoir en Libye




Le Réseau Voltaire a reçu de nombreux courriers de lecteurs comportant des questions sur Al-Qaida en Libye. Afin de leur répondre, Thierry Meyssan a rassemblé les principaux éléments connus de ce dossier. Ces faits confirment son analyse, développée depuis le 11-Septembre, selon laquelle Al-Qaida est un milieu de mercenaires utilisé par les États-Unis pour combattre en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine, en Tchétchénie, au Kosovo, en Irak, et maintenant en Libye, en Syrie et au Yémen.




Chef historique d’Al-Qaida en Libye, Abdelhakim Belhadj, est devenu gouverneur militaire de Tripoli « libérée » et a été chargé d’organiser l’armée de la « nouvelle Libye ».

Dans les années 80, la CIA incite Awatha al-Zuwawi à créer une officine en Libye pour recruter des mercenaires et les envoyer au jihad en Afghanistan contre les Soviétiques. À partir de 1986 les recrues libyennes sont formées au camp de Salman al-Farisi (Pakistan), sous l’autorité du milliardaire anti-communiste Oussama Ben Laden.

Lorsque Ben Laden se déplace au Soudan, les jihadistes libyens l’y suivent. Ils y sont regroupés dans leur propre compound. À partir de 1994, Oussama Ben Laden dépêche des jihadistes libyens dans leur pays pour tuer Mouammar Kadhafi et renverser la Jamahiriya populaire et socialiste.

Le 18 octobre 1995, le groupe se structure sous la dénomination Groupe islamique combattant en Libye (GICL). Durant les trois années qui suivent, le GICL tente par quatre fois d’assassiner Mouammar Kadhafi et d’instaurer une guérilla dans les montagnes du Sud. À la suite de ces opérations, l’armée libyenne —sous le commandement du général Abdel Fattah Younés— mène une campagne d’éradication de la guérilla, et la Justice libyenne lance un mandat d’arrêt contre Oussama Ben Laden, diffusé à partir de 1998 par Interpol.

Selon l’agent du contrespionnage britannique David Shayler, le dévelopment du GICL et la première tentative d’assassinat de Mouammar Kadhafi par Al-Qaida sont financés à hauteur de 100 000 livres par le MI6 britannique [1].

À l’époque, la Libye est le seul État au monde à rechercher Oussama Ben Laden, lequel dispose encore officiellement de soutiens politiques aux États-Unis bien qu’il se soit opposé à l’opération « Tempête du désert ».

Sous la pression de Tripoli, Hassan el-Tourabi expulse les jihadistes libyens du Soudan. Ils déménagent leurs infrastructures en Afghanistan où ils installent le camp de Shaheed Shaykh Abu Yahya (juste au nord de Kaboul). Cette installation fonctionne jusqu’à l’été 2001, lorsque les négociations de Berlin entre les États-Unis et les Talibans à propos du pipe-line transafghan échouent. À ce moment-là, le mollah Omar, qui se prépare à l’invasion anglo-saxonne, exige que le camp passe sous son contrôle direct.

Le 6 octobre 2001 le GICL est inscrit sur la liste établie par le Comité d’application de la résolution 1267 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y figure toujours. Le 8 décembre 2004, le GICL est inscrit sur la liste des organisations terroristes établie par le département d’État des États-Unis. Il y figure toujours. Le 10 octobre 2005, le ministère britannique de l’Intérieur interdit le GICL sur son territoire. Cette mesure est toujours valide. Le 7 février 2006, le Comité des Nations Unies prend des sanctions à l’égard de 5 membres du GICL et de 4 sociétés qui leurs sont liées, qui continuent impunément à opérer sur le territoire du Royaume-Uni sous protection du MI6.

Durant la « Guerre contre la terreur », la mouvance jihadiste s’organise. L’expression « Al-Qaida », qui désignait au départ une vaste base de données dans laquelle Oussama Ben Laden choisissait les mercenaires dont il avait besoin pour des missions ponctuelles, devient progressivement un groupuscule. Sa taille diminue au fur et à mesure de sa structuration.

Le 6 mars 2004, le nouveau chef du GICL, Abdelhakim Belhadj, qui s’est battu en Afghanistan aux côtés d’Oussama Ben Laden [2] et en Irak, est arrêté en Malaisie, puis transféré dans une prison secrète de la CIA en Thaïlande où il est soumis au sérum de vérité et torturé. À la suite d’un accord entre les États-Unis et la Libye, il est renvoyé en Libye où il est torturé, mais par des agents britanniques cette fois, à la prison d’Abou Salim.

Le 26 juin 2005, les services secrets occidentaux organisent à Londres une rencontre d’opposants libyens. Ils constituent la « Conférence nationale de l’opposition libyenne » en unissant trois factions islamiques : les Frères musulmans, la confrérie des Sénoussi, et le GICL. Leur manifeste fixe trois objectifs :
renverser Mouammar Kadhafi ;
exercer le pouvoir pour un an (sous le nom de « Conseil national de transition ») ;
rétablir la monarchie constitutionnelle dans sa forme de 1951 et faire de l’islam la religion d’État.

En juillet 2005, Abu al-Laith al-Liby parvient contre toute vraisemblance à s’échapper de la prison de haute sécurité de Bagram (Afghanistan) et devient l’un des chefs d’Al-Qaida. Il appelle les jihadistes du GICL qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre Al-Qaida en Irak. Les Libyens deviennent majoritaires parmi les kamikazes d’Al-Qaida en Irak [3]. En février 2007, al-Liby conduit une attaque spectaculaire contre la base de Bagram alors que le vice-président Dick Cheney s’apprête à la visiter. En novembre 2007, Ayman al-Zawahiri et Abu al-Laith al-Liby annoncent la fusion du GICL avec Al-Qaida.

Abu al-Laith al-Liby devient l’adjoint d’Ayman al-Zawahiri, et à ce titre le numéro 2 d’Al-Qaida puisque l’on est sans nouvelles d’Oussama Ben Laden. Il est tué par un drone de la CIA au Waziristan, fin janvier 2008.

Durant la période 2008-2010, Saif el-Islam Kadhafi négocie une trêve entre la Jamahiriya et le GICL. Celui-ci publie un long document, Les Etudes correctrices, dans lequel il admet avoir commis une erreur en appelant au jihad contre des coreligionnaires dans un pays musulman. En trois vagues successives, tous les membres d’Al-Qaida sont amnistiés et libérés à la seule condition qu’ils renoncent par écrit à la violence. Sur 1 800 jihadistes, plus d’une centaine refuse cet accord et préfère rester en prison.

Dès sa libération, Abdelhakim Belhadj quitte la Libye et s’installe au Qatar.

Début 2011, le prince Bandar Bin Sultan entreprend une série de voyages pour relancer Al-Qaida en élargissant son recrutement, jusqu’ici presque exclusivement arabe, aux musulmans d’Asie centrale et du Sud-Est. Des bureaux de recrutement sont ouverts jusqu’en Malaisie [4]. Le meilleur résultat est obtenu à Mazar-i-Sharif, où plus de 1 500 Afghans s’engagent pour le jihad en Libye, en Syrie et au Yémen [5]. En quelques semaines, Al-Qaida, qui n’était plus qu’un groupuscule moribond, peut aligner plus de 10 000 hommes. Ce recrutement est d’autant plus facile que les jihadistes sont les mercenaires les moins chers du marché.

Le 17 février 2011, la « Conférence nationale de l’opposition libyenne » organise la « journée de la colère » à Benghazi, qui marque le début de la guerre.

Le 23 février, l’imam Abdelkarim Al-Hasadi proclame la création d’un Émirat islamique à Derna, la ville la plus intégriste de Libye dont sont originaires la majorité des jihadistes devenus kamikazes d’Al-Qaida en Irak. Al-Hasadi est un membre du GICL de longue date qui a été torturé par les États-Unis à Guantanamo [6]. La burqa devient obligatoire et les châtiments corporels sont rétablis. L’émir Al-Hasidi organise sa propre armée, qui débute avec quelques dizaines de jihadistes et en regroupe bientôt plus d’un millier.

Le général Carter Ham, commandant de l’Africom, chargé de coordonner l’opération alliée en Libye, exprime ses interrogations quant à la présence parmi les rebelles qu’on lui demande de défendre des jihadistes d’Al-Qaida qui ont tué des GI’s en Afghanistan et en Irak. Il est relevé de sa mission qui est transmise à l’OTAN.

Un peu partout en Cyrénaïque « libérée », les hommes d’Al-Qaida sèment la terreur, pratiquant massacres et tortures. Ils se font une spécialité d’égorger les kadhafistes et de leur arracher un œil, et de couper les seins des femmes impudiques. L’avocat de la Jamahiriya, Me Marcel Ceccaldi, accuse l’OTAN de « complicité de crimes de guerre ».

Le 1er mai 2011, Barack Obama annonce qu’à Abbottabad (Pakistan), le commando 6 des Navy Seals a éliminé Oussama Ben Laden dont on était sans nouvelles crédibles depuis presque 10 ans. Cette annonce permet de clore le dossier Al-Qaida et de relooker les jihadistes pour en refaire des alliés des États-Unis comme au bon vieux temps des guerres d’Afghanistan, de Bosnie-Herzégovine, de Tchétchénie et du Kosovo [7]. Le 6 août, tous les membres du commando 6 des Navy Seals meurent dans la chute de leur hélicoptère.

Abdelhakim Belhadj revient dans son pays dans un avion militaire qatariote au début de l’intervention de l’OTAN. Il prend le commandement des hommes d’Al-Qaida dans les montagnes du Djebel Néfoussa. Selon le fils du général Abdel Fattah Younés, c’est lui qui commandite le 28 juillet 2011 l’assassinat de son vieil ennemi qui était devenu le chef militaire du Conseil national de transition. Après la chute de Tripoli, Abdelhakim Belhadj ouvre les portes de la prison d’Abou Salim et libère les derniers jihadistes d’Al-Qaida qui y étaient détenus. Il est nommé gouverneur militaire de Tripoli. Il exige des excuses de la CIA et du MI6 pour le traitement qu’ils lui ont fait subir par le passé [8]. Le Conseil national de transition lui confie la charge de former l’armée de la Libye nouvelle.
Thierry Meyssan

sabato 29 ottobre 2011

La Tunsia dopo le elezioni


La Tunisia ha ricevuto il verdetto definitivo delle elezioni. Ci sono due settimane di tempo per i ricorsi dopo di che il capitolo sarà chiuso. In questi giorni il paese è stato animato da violente manifestazioni che hanno interessato la regione di Sidi Bouzid, la stessa città dalla quale il 17 dicembre del 2010 era scoccata la scintilla che aveva portato poi alla rivoluzione. Le agitazioni di questi giorni, che hanno visto anche la messa in vigore del coprifuoco, sono dovute alle irregolarità attribuite in particolare al partito di Hachemi Hamdi, presidente del movimento "Pétition populaire pou la liberté, la Justice et le développement" e la decisione del ritiro dalla Costituente, primo partito nella regione di Sidi Bouzid. Già da lunedi' la gente è scesa in piazza, si sono visti atti di violenza esagerata con assalto e incendio ad edifici della pubblica amministrazione. Il leader della lista vincitrice, Gannouchi e oggi lo stesso Hamdi hanno incitato alla calma. L'emergenza è rientrata ed il buonsenso ha vinto, "Petition Pouplair" ha ritirato le dimissioni calmando gli aninimi. Oggi grandi pulizie a Sidi Bouzid. Le notizie che sono apparse sui giornali all'estero hanno esagerato e distorto la realtà dei fatti, si continua a sperare che scocchi una nuova rivoluzione o che gli scontri degenerino. E' come se i giornalisti e l'Occidente in generale, stia aspettando l'implosione del paese, che il tanto temuto assalto dei partiti islamici trasformi il Nord Africa in un Iran alle porte di casa nostra. Ci si dimentica che una rivolta popolare è riuscita, a costo di centinaia di vite umane, a ribellarsi e cacciare un dittatore. La gente è vigile ed è pronta a lottare ancora per la libertà,

In Tunisia si discute sui risultati e l'opposizione affila le sue armi. Tutti i rappresentanti dei partiti laici e modernisti partecipano a dibattiti televisivi e radiofonici. Quello che emerge è una visione non da poco. Innanzitutto si critica la campagna elettorale in generale. La gente ha avuto difficoltà a scegliere, non perchè mancassero le proposte, ma perchè i messaggi che sono arrivati dai contendenti sono sostanzialmente errati. Le elezioni svoltesi il 23 avevano lo scopo di eleggere l'Assemblea Costituente. Tutti i partiti si sono profusi in dibattiti e la stesura di programmi prettamente politici, parlando in generale della gestione della Tunsia, nessuno ha parlato della Costituzione in se' e dei suoi articoli, come sarebbero stati modificati, in quale modo si sarebbero preparate le basi della Tunisia dopo Ben Ali
Una certa rassegnazione dilaga tra i partiti che sono stati superati da Ennahda e tra i votanti. La gente è ancora sbalordita, si fanno e rifanno i conti, che puntualmente non tornano. Anche sui numeri ci sono visoni differenti tanto da far credere che la matematica sia diventata veramente un'opinione. Il momento importante per il paese inzia adesso. La volontà dei vincitori è di non toccare gli articoli base e di lasciare massima libertà di espressione, la Tunisia non diventerà, dicono, uno stato islamista, ma si farà chiarezza sulla sua identità religiosa. Nessuna novità in quanto è ben chiaro nella Costituzione in vigore che la Tunsia è un paese in cui la religione è l'Islam. 

In sostanza regna ancora una grande confusione, non sui vincitori, ma su che cosa si sia vinto. Questo paese del Nord Africa  è sempre stato "giudicato" dai paesi arabi per essere il piu' progressista. Al suo interno coesistono diversi credi religiosi, diversi usi e costumi. Ci sono ancora "manipolatori" che cercano di indurre reazioni, anche violente, nella popolazione. Anche qui, si abusa dei mezzi di comunicazione, della libertà di riportare le notizie che troppo spesso vengono mescolate a interpretazioni personali che distorgono la realtà. In Tunisia tutto è ancora troppo nuovo, resta comunque la grande forza e volontà di un popolo di creare un paese forte in cui si possa conviere serenamente. Molti l'hanno capito e non accolgono piu' le provocazioni. 

Gannouchi si spiega su uno diei punti emblematici, ossia l'imposizione del velo alle donne dicendo che portarlo indica la convinzione all'adesione ad un credo religioso, "è meglio avere donne non velate che false velate". Parole si sprecano sugli ebrei, sull'ufficio di contatto con Israele, sulla lingua francese nelle scuole, sui contratti economici con l'occidente, il ruolo degli Stati Uniti nel paese ma sono solo parole, riportate dagli organi di stampa quasi a voler cercare "la notizia" sbordando completamente da quella che è la corretta informazione. Sono giochi pericolosi, soprattutto in un paese in cui fino a nove mesi fa si conviveva la censura, dove you tube era oscurato, dove durante la rivoluzione la TV di stato trasmetteva musica tradizionale, dove durante l'era Ben Ali i giornali e telegiornali non davano mai cattive notizie, dove si sapeva tutto per "sentito dire".

Domenica una signora facendo la fila chiedeva: "Ma chi dobbiamo scegliere come Presidente?" Questa persona, come tante altre, sono state vittime della disinformazione elettorale. Non si puo' parlare di macchinazioni macchiavelliche ma semplicemente inesperienza. La voglia di creare una nuovo paese, il poco tempo a disposizione hanno avuto un ruolo molto importante. I vari partiti politici hanno presentato i loro programmi, mostrando la loro vera identità senza pero' dare la possibilità agli elettori di comprendere correttamente quale fosse l'importanza della Costituzione e che cosa essa fosse.
   
Il primo passo è fatto, è un'esperienza importante comunque psitiva dalla quale bisogna trarre molti insegnamenti il primo dei quali è il ruolo fondamentale dell'opposizione, un'opposizione che deve essere costruttiva, non violenta e, cosa piu' importante, non deve in alcun modo incitare alla violenza, cosa molto di moda nell'ultimo periodo soprattutto utilizzando i social network.

giovedì 27 ottobre 2011

Ennahda 41%, anullati 6 seggi ad Al Jarera


In Tunisia si sono fatti aspettare a lungo i risultati delle prime elezioni libere dell'era dopo Ben Ali. Mentre iniziano i grandi movimenti per stringere alleanze al fine di raggiunere una maggioranza solida nel piu' breve tempo possibile, l'ISIE ha indetto questa sera una conferenza stampa per comunicare i "dati provvisori definitivi". Una contraddizione nei termini ma, dice l'ISIE, lecita per dare la possibilità di valutare il ricorsi che possono essere presentati entro le 48 ore successivi alla proclamazione dei risultati. 
Ennahda ha vinto. La sua scalata ha raggiunto il 41% con 90 seggi a suo favore seguita da CPR 29, Al-Aridha 26, Ettakatol 21. La sorpresa piu' grande di queste elezioni non è stata la vittoria del partito di Gannouchi quanto il terzo posto guadagnato da Al Aridha. Le accuse mosse a questo partito politico riguardano il mancato rispetto delle norme sulla pubblicità in campagna elettorale, uno dei suoi responsabili ha utilizzato una TV araba AlMustakkilah che trasmette da Londra il giorno prima dell'apertura dei seggi. 
Durante la conferenza stampa di questa sera il Presidente dell'ISIE ha anullato 6 seggi di Al Aridha per delle irregolarità, senza specificare i dettagli. Alla notizia le reazioni dei presenti in sala sono state sbalorditive. Applausi e l'inno nazionale tunisino cantato con tutti i giornalisti in piedi. Uno sfogo liberatorio con la sensazione che per la prima volta giustizia è stata fatta e che il gioco delle elezioni sia "pulito" lontano dall'era Ben Ali. E' di pochi minuti fa la notizia che viene ripresa anche da Al Jarera che Hechmi EL Hamdi leader dal partito abbia deciso di ritirare la sua lista dalla Costituente. Avremo le conferme nei prossimi giorni.


Il ritardo nella diffusione dei dati, previsto per ieri, è dovuto ad un altro fatto accaduto a Tunisi, alla circosrizione di Tunisi 1 dove dopo il riconteggio degli elettori sulle liste elettorali e delle schede nelle urne riusultava una divergenza. L'esercito è subito intervenuto bloccando il trasferimento delle urne. C'è stato l'anullamento di un seggio.
Il totale delle donne che parteciperanno all'Assembela Costituente è di 49, divise tra i vari partiti politici. Un buon nuemero.
Il 9 novembre, dopo la festa dell'Aid, ci sarà la prima riunione del nuovo gruppo che dovrà stillare la Costituzione. Il partito che ha vinto è un partito islamico moderato che ha già preso accordi per stringere alleanze con altri leader come Marzouki. 
Per ora si festeggia ancora. Non in tutta la Tunisia. Sidi Bouzid è scesa nelle strade da lunedi a protestare contro la vittoria di Ennahda, non vogliono regalare la rivoluzione ad un partito islamico per fare un passo indietro di 50 anni.
Vedremo cosa aspetta questo paese. Gannouchi non disdegna nessuna intervista e, dietro un pacato senso dempocratico che sbandiera la volontà di seguire l'esempio della Turchia, lancia piccoli segnali inquietanti. In un'occasione ha ribadito la libertà della donna di non portare il velo islamico, in un'altra la necessità di riportare la lingua araba come unica lingua del paese e togliere il francese dall'insegnamento scolastico. Questo è il primo anno che in Tunisia nei licei tutte le materie sono in francese, questo dà agli studenti maggiori possibilità di continuare gli studi all'estero ed evitare la "riconversione" che implica un anno presso un'istituto nel paese che si sceglie per l'equivalenza degli studi. Altro punto discusso è stata la previsione di chiudere gli uffici di contatto con Israele e anullare tutti i contratti commerciali con il paese. Sono piccoli segnali che la maggior parte della gente giudica "parole senza fondamento" ma sui quali bisogna essere vigili. Del resto come la maggioranza dei tunisini era certa che Ennahda non avesse vinto forse si sbagliano anche su questo punto.
A prescindere dalle infinite polemiche che seguiranno queste elezioni, come tutte in generale, l'Assemblea Costituente è formata da 217 persone di diverse ideologie politiche. In questo caso, si spera, che ci sia una vera e propria opposizione, forte e cosciente dell'importanza da essa occupata ossia impedire che la Rivoluzione tanto decantata diventi vana. 
Forse per la Tunisia è un bene che Ennahda abbia vinto oggi, ci sarà il tempo di contrastare le sue decisioni ed arrivare alle presidenziali con le idee piu' chiare. 

martedì 25 ottobre 2011

I numeri dell'Assemblea Costituente in Tunisia

L'Assemblea Costituente in Tunisia vede voto dopo voto delinearsi la sua struttura con una netta vittoria del partito islamico moderato Ennahda che fino a questo ha raggiunto il 40%. In numeri significa che su 217 posti alla Costituente il movimento islamico moderato ha preso 81 posti. Se gli strutini non termineranno entro mezzanotte bisognerà attendere domani mattina.
La festa davanti alla sede del partito è iniziata da ieri. I tunisini hanno espresso il loro parere e sono riusciti, ancora una volta, a sorprendere tutti. Domenica una folla, che ha raggiunto il 90%, ha riempito le strade ed i seggi elettorali sottolineando la volontà comune di esprimere, per la prima volta liberamnte, le sue convinzioni politiche. In tutti i seggi della Tunisia, ad esclusione di Sidi Bouzid, vince il partito di Gannouchi.


Oggi durante tutta la giornata si sono susseguite interviste ai leader degli altri partiti. Tutti hanno sottolineato la necessità del paese di trovare un'identità lontana dai vecchi modelli legati a Ben Ali. Quali siano i motivi di tale successo è presto detto. Il primo è sicuramente una campagna elettorale attenta e mirata che ha colpito nel segno. L'attenzione sul leader Gannouchi, che in realtà si chiama Rached Kheriji, e le critiche mosse ad ogni suo intervento hanno avuto un effetto eco in cui Ennahda risuonava e raggiungeva tutti. "Bene o male, l'importante è che se ne parli", mai frase è stata piu' vera che in questo momento.
I partiti islamici erano stati vietati durante la presidenza di Ben Ali. Anche questo è un fatto che ha sensibilizzato gli elettori, in piu' molti islamisti sono stati incarcerati, hanno subito torture e tutto questo, in quest'occasione, è servito. La gente si è ritrovata in queste situazioni ed ha penasto che solo chi aveva provato la dura repressione del regime poteva oggi rappresentali. In piu' Ennahda ha presentato un programma chiaro, dettagliato nel quale c'è un'omogeneità tra le classi sociali, dove tutti vengono presi in considerazione. Gli altri partiti erano meno strutturati e hanno lasciato dei dubbi. Certo creare dei partiti politici in 9 mesi e portarli alle elezioni è un'impresa difficile. Ennahda è sempre esistita, ha lavorato nella clandestinità, di questa ha pagato un caro prezzo fino all'incarcerazione di molti dei suoi adepti, oggi candidati alle elezioni. L'esilio a Londra del suo leader Gannouchi ha permesso di continuare nell'attività politica, di specializzarsi nella comunicazione tenendo sempre vivo il movimento anche nel paese di origine.
Questa è la nuova Tunisia. nelle dichiarazione di queste ore Gannouchi dice che la politica di Ennahda è un Islam moderato molto vicino al modello turco che cercherà un accordo con le parti laiche per raggiungere la maggiornanza.
Le elezioni si sono svolte in modo corretto supervisionate anche dagli osservatori dell'ONU che oggi, durante la conferenza stampa, hanno elencato poche infrazioni non sostaniali che non hanno perturbato in alcun modo l'esito finale. Hanno lodato la civiltà della popolazione chiamata a votare e la pazienza nonostante i rallentamenti dovuti al gran numero di votanti. Quindi ci siamo. Addio ai modelli occidentali e si riafferma con forza un'appartenenza ai paesi arabi, si ribadisce che la religione islamica è parte integrante del modo di vita di questo paese. Chi vedeva nella Tunisia un'isola d'Europa nel Nord Africa si sbagliava.
Molta è la delusione per i risultati, nessuno si aspettava una vittoria cosi' schiacciante. Ha vinto la maggiornaza silenziosa quella che non partecipa a grandi dibattiti, che ha poca dimestichezza con i social network, quella che, nel bene o nel male, ha creduto che questo movimento li rappresentasse nel migliore dei modi, quella che ha lottato durante il regime di Ben Ali, quella che cerca un'identità ideologica chiara.
Il 9 novembre si riunisce per la prima volta l'Assemblea Costituente. Resta la speranza che l'opposizione sappia fare bene il suo lavoro, che si faccia sentire perchè la Costituzione è il fondamento del paese. Anche i vincitori dovranno mantenere tutte le loro promesse. Molti tra gli "arrabbiati" hanno accettato la sconfitta e restano in attesa pronti a ritornare nelle piazze piu' numerosi di prima se si dovesse imboccare la strada sbagliata.

lunedì 24 ottobre 2011

I giochi sono fatti: vince Ennahda



Gli scrutini sono iniziati già ieri in tarda serata ma i dati definitivi saranno disponibili solo nella giornata di martedi'.  L'affluenza alle urne ha superato il 90% degli aventi diritto al voto. I tunisini avevano voglia di urlare a gran voce quanto taciuto in tutti questi anni. I risultati sono ancora incerti anche se il partito islamista moderato Ennahda è il assoluto il favorito. I primi numeri parlano di un 38-42%. Nel frattempo sono arrivati i risultati dei tunisini all'estero che hanno assegnato 9 seggi a Ennahdha, 3 seggia a CPR, 3 seggi a Ettakatol, 1 seggio a PDM e 1 seggio a Aridha Chaabia.

Il Partito di Rached Gannouchi si prepara già a festeggiare, metre ci si chiede verso che futuro si sta avviando la Tunisia. Il movimento islamico Ennhada era stato duramente represso durante il regime di Ben Ali, il suo leader era stato costretto all'esilio a Londra per 18 anni. Il rientro in Tunisia è avvenuto il 17 gennaio, atteso all'aeroporto di Tunisi Cartagine da una grande folla di suoi fedeli. 
Oggi a Tunisi si è tenuta la prima manifestazione contro Ennahda. Una rivoluzione contro il tiranno Ben Ali si conclude con una scelta lontano dai modelli occidentali, in totale opposizione con il vento di libertà che si credeva soffiasse sui paesi arabi. Pochi sanno fino in fondo in che direzione si dirige ora il paese e nonostante l'idea di base avvicina il progetto politico di Ennahda al partito Turco AKP, la popolazione nutre grossi dubbi. E' come se il paese cercasse una sua identità indipendente che la allontana dagli stereotipi occidentali. La Tunisia vuole ritornare ad essere un paese arabo a tutti gli effetti e ribadire la sua appartenenza religiosa. Si parla di islam moderato ma quando l'Islam incontra la politica puo' diventare una miscela pericolosa. 
L'Assemblea Costituente avrà l'importante compito di riscrivere la costituzione del paese. Le donne rappresentate politicamente raggiungono a mala pena il 7%. La paura è che si vadano a toccare quelle leggi per le quali si è lottato per 50 anni e che si perda la libertà ed uguaglianza raggiunta con grandi lotte. 
Molti i sentimenti che si colgono parlando con la gente. C'è chi non è andato a votare perchè non sapeva chi scegliere, chi è furibondo al solo sentir nominare Ennahda e chi minaccia di scendere in strada se il partito islamico non dovesse vincere. 
Quello che ha giocato enormemente a favore di questa situazione sono le possibilità economiche del partito di Gannouchi, l'unico che ha realizzato una campagna elettorale studiata nei minimi particolari che ha saputo cogliere le preferenza soprattutto delle persone semplici che toccavano con mano i "servizi" che venivano offerti dalla pulizia delle strade ai matrimoni organizzati a spese del movimento. Una campagna perfetta che ha raggiunto il suo scopo tanto da diventare quasi l'unico partito politico in Tunisia. Domani i risultati e poi, dopo la festa, la verifica di dove sta andando il paese. La speranza è comunque che la rivoluzione ed il martirio di tanti giovani non sia stato vano e che da una dittatura non si cada in qualche cosa di peggio, come sta accadendo in Libia dove dopo la carneficina si parla di sharia e poligamia, i grandi punti tanto contrastati da Gheddafi. Qualcuno ha detto oggi: "Se questa è la nuova Tunisia bisognerà accettarla", certo un boccone difficile da digerire.










domenica 23 ottobre 2011

Elezioni in Tunisia: fieri di avere il dito blu



La Tunisia è in festa. Alle prese con macchinosi sistemi elettorali i tunisini aspettano per ore la fila. Per mettere la scheda nell'urna ci vuole circa un'ora e mezza. La gente aspetta paziente, in ordine, senza lamentarsi, anzi. Per strada gruppi di persone passeggiano e si dirigono verso le scuole che ospitano i seggi. L'esercito presidia gli edifici. Si respira aria di festa. Giovani, persone anziane, donne e uomini con l'abito tradzionale, sufseri bianchi, non manca nessuno. Anche le donne non mancano, donne di tutti i tipi, è questo il fascino di questo appuntamento.




Molta la curiosità per questa importante giornata, ma sembra proprio che nessuno voglia mancare. C'è un seso di orgoglio in chi esce dalla scuola e mostra soddisfatto il dito blu. Non importa quanto tempo si debba aspettare. La gente canta e si scambia opinioni. Qualcuno esce con le lacrime agli occhi, incredulo che il popolo possa avere oggi libertà di scelta.

Gli aventi diritto al voto sono circa 7 milioni e 300 mila di cui 4.439.527 si erano pre iscritti alle liste elettorali, gli altri hanno il diritto alla partecipazone a seguito di una modifica alla legge apportata durante l'estate. Oggi si vota in Tunisia, si è votato il 20, 21, 22 ottobre all'estero.  I candidti per i 217 posti dell'Assemblea Costituente sono 11.618. Le liste che partecipano sono in totale 1.517 divise in 655 liste indipendenti, 828 liste di partito e 34 liste di coalizione (fonte ISIE).
I primi dati degli scrutini all'estero sono arrivati già ieri ma si è deciso di non dare risonanza ai risultati e lasciare la massima libertà di scelta a chi deve votare oggi.


Una giornata sicuramente indimenticabile. I seggi si sono aperti alla 7:00 di questa mattina e chiuderanno alle 19:00.  Domani nel pomeriggio i risultati.




sabato 22 ottobre 2011

23 ottobre 2011: Tunisia, domani si vota





Domani in Tunisia si vota. Siamo alla vigilia di una data storica, in tutti i sensi. Dopo la rivoluzione e la cacciata di Ben Ali questa è una verifica importante per il paese. La gente nutre molte speranze e molti dubbi. L’aria che si respira nella capitale non è la stessa che si respira nella provincia. Mentre a Tunisi si sente la voglia di cambiare, di far sentire la voce degli elettori, nella provincia il grido diventa quasi un sussurro. Regna ancora molta diffidenza, soprattutto tra la gente comune, quella sempice che non conocse la politica e che non crede che uno stcrutinio elettorale possa cambiare le cose nel paese. Se parlate con la gente comune molti non andranno a votare, credono che Ben Ali sia ancora molto presente con i suoi seguaci. Le ultime elezioni tenutesi in Tunisia erano state una messa in scena.


In occasione delle presidenziali del 25 ottobre 2009 Ben Ali era stato riconfermato con l’89% dei voti a suo favore. 
Molti non ci credono, non pensano che il popolo possa avere il grande potere di decidere per il suo paese. C’è poca conoscenza delle campagne eltettorali e dei programmi, di partiti politici e democrazia. Si vota la persona che si conosce nella lista. Domani sarà, in ogni caso una grande giornata, una verifica per capire a che cosa sia servita la "Primavera Araba", per che cosa i giovani hanno combattuto scendendo nelle strade, se i martiri si sono sacrificati per dare alla Tunisia un nuovo volto o se il cambiamento porterà ad una canduta nel passato. Si parla di partiti favoriti che potrebbero indirizzare il paese verso un’inaspettata svolta negativa. L’estremismo islamico o islam moderato ha lavorato molto bene è il partito meglio organizzato e sicuramente quello che riuscirà ad attirare il maggior numero di consensi. 
L’elezione dell'Assemblea Costituente è un passo molto importante, la modifica di alcuni articoli della Costituzione in un senso o nell’altro determinerà il futuro del paese. 216 sono i posti da assegnare e anche con una vittoria schiacciante di una delle parti ci dovrebbe essere grande spazio per la voce dell’opposizione, a meno che non ci siano accordi politici di cui gli elettori sono solo parzialmente a conoscenza. 
Cosa da non sottovalutare è la scarsa presenza di donne tra i candidati e le votanti. Parlando con loro sono le prime che, non avendo dimestichezza con la novità della politica, non andranno a votare. 
Domani sarà una giornata importante. Il paese è blindato, grandi dispiegamenti di forze di polizia affiancate dall’esercito vegliano sull’evento. Le scuole sono chiuse da ieri e riapriranno solo martedi, il tutto per permettere la preparazione dei seggi. Tutte gli assemblamenti, riunioni o manifestazioni sono vietati. Anche se per le strade regna una pace irreale i social network sono in garnde agitazione. 
Questa mattina la radio dave istruzioni dettagliate per la partecipazione al voto. Diceva che il controllo delle liste elettorali è un processo abbastanza lungo e complicato, si possono quindi formare lunghe file. "Bisogna avere pazienza, lasciare passare le persone anziane ed aiutare tutti coloro in difficoltà". Se questo fosse lo specchio della politica potrebbe essere una visione molto “a misura d’uomo”. 
E’ sicuramente la "prima volta", c’è la presenza degli osservatori dell’ONU, c’è molta inesperienza sia nell’organizzazione che negli elettori. Aspettiamo l’apertura dei seggi.  


Cattura e morte di Gheddafi: in VIDEO la ricostruzione degli avvenimenti

Abbiamo provato a ricostruire attraverso le immagini che circolano in rete la cattura e l'uccisione di Gheddafi. Il suo convoglio è stato bombardato dalla NATO e fermato. Catturato vivo, anche se ferito, è stato trasferito in ambulanza. Nel tragitto è stato giustiziato con un colpo di arma da fuoco alla testa. Le prime immagini che sono state trasmesse da Al Jazera erano in realtà le utlime.



Il convoglio di Gheddafi cerca di lasciare Sirte, viene bombardato dalla NATO






Il momento della cattura di Gheddafi





Al Jazera: dopo la cattura Gheddafi viene trasferito ancora vivo in ambulanza verso Tripoli






L'ambulanza arriva a destinazione con il corpo di Gheddafi morto, è stato giustiziato con un colpo alla testa durante il trasferimento




Le prime immagini trasmesse da Al Jazera sulla morte di Gheddafi sono in realtà state girate dopo l'esecuzione, dopo essere stato fatto scendere dall'ambulanza al suo arrivo a Misurata. La camicia è stata tolta mentre è vestito alla cattura.




Qui si vede chiaramente che gli erano state date le prime cure:

domenica 16 ottobre 2011

Mezzo pollo per le elezioni

I preparativi per le elezioni sono agli sgoccioli. Le urne sono arrivate, gli osservatori dell'ONU hanno raggiunto i seggi designati in tutte le regioni della Tunisia. I talebboni con le liste elettorali ed i loro programmi li troviamo un po' ovunque. Su 43 caselle disponibili ci sono ancora dei posti vuoti, del resto finanziare una campagna elettorale è oneroso e solo pochi partiti possono permettersi per gli altri c'è il "fai da te".
Sarebbe bellissimo che la politica fosse fatta cosi', in maniera semplice a contatto con la gente. Girando per il centro non è  raro trovare piccoli gruppi di persone che discutono davanti alla lista di un partito, si consigliano, guardano le foto, si scampiano opinioni. Tutto avviene in un clima sereno, non c'è l'esperienza di campagne elettorali miglionarie per la maggior parte dei candidati, solo la convizione di vincere e portare la voce del popolo a Tunsi.
Appare qualche volantino, distribuido timidamente, molte volte preceduto da un "Mi scusi, posso". Questa mattina in un negozio di spezie a Houmt Souk un signore distinto con cravatta e completo marrone teneva piccoli comizi nei negozi, porta a porta. Uno dei candidati, capolista di non so quale partito spiegava al vecchietto che vendeva le spezie quanto importante fosse andare a votare, come la Costituente era il primo passo per costruire una nuova Tunisia. Diceva che i posti da assegnare erano 216 e che era impossibile venissero assegnati tutti ad una parte politica, "ci sarà voce in capitolo per tutti" diceva. La gente lo guardava insospettita poi, piano piano, cominciavano le prime timide domande sulle procedure di voto, la segretezza e via dicendo. Era la gente comune quella piu' incuriosita che trovava la politica a misura d'uomo, quella a cui si possono esternare dubbi ed esigenze senza lettere raccomandate.
Ci sono partiti piu' ricchi che hanno maggiori disponibilità economiche ed organizzano vere e proprie serate, affittano teatri, eventi di tutti i tipi. Ma i piccoli non si scoraggiano e scendono in piazza come nella polis greca ed improvvisano orazioni spontanee. Per un paese che non in cui si puo' parlare liberamente solo da dici mesi è una situazione bucolica, estremamente piacevole e coinvolgente. Una manifestazione curiosa si è tenuta qualche giorno fa a Bizerte dove è stato organizzato un comizio dopo il quale, per ringraziare i partecipanti del tempo che è stato dedicato all'evento è stato distribuito a ciascuno mezzo pollo da poter consumare a casa con la propria famiglia. Miente macchinoni blu, per ora, in Tunisia solo fa ferma volontà di costruire un nuovo paese.

sabato 15 ottobre 2011

Libya: will not spend emergency funds on refugees


TRIPOLI | Thousands of Libyans fleeing fighting in the besieged cities of Sirte and Bani Walid are straining the resources of struggling nearby towns, but the emergency relief fund set up by foreign donors says it is no longer its job to help.

The fund was set up in a Qatari account to circumvent sanctions in order to help the erstwhile rebels during the war against Muammar Gaddafi.
It has swollen to more than half a billion U.S. dollars, but only a fraction of the money donated, unfrozen or on loan has been spent.
The fund says it is no longer responsible for providing emergency cash and its current mandate is to invest in long-term projects, its manager Mazin Ramadan told Reuters. International aid organisations should tackle the humanitarian crisis, he said.
“We want to fund civil society in Libya, we need to do a better job of communicating that,” Ramadan said.
He said confusion had arisen because of the fund’s early involvement in emergency activities, but it was now focusing on designing a programme to fund future non-governmental organisations based in Libya.
When Qatar set up the fund in April, the aim was to provide Libya with a lifeline down which other countries could channel funds without violating sanctions. Qatar was the first Arab state to recognise the then opposition and donated the first $100 million.
Many Libyans are still desperate for money and it is no longer clear where they can hope to obtain cash, or who will help the swelling numbers of internally displaced people.
“Unfrozen money has been put in the Temporary Financing Mechanism, but it takes a long time for them to use it,” secretary of finance Emraja Gaith told Reuters in an interview.
Cash freed up by foreign governments should be transferred directly to the central bank, he said, because it could process urgent payments more effectively. [ID: nL5E7LA3NX]

NO MONEY
But local authorities say they have only received a fraction of the money they need to cope with the flood of families escaping the fighting in the last two places where Gaddafi loyalists are still holding out; Sirte and Bani Walid.
Some have even journeyed to the capital, cap in hand, to ask new government head Mustafa Abdel Jalil directly for funds.
As Jalil met the Canadian ambassador, Hakim Badran from Mizdah council waited to see him and ask for money he said was urgently needed to cope with the thousands taking shelter in schools and homes in his village, just west of Bani Walid.
“Jalil told me if I came here I could speak to him,” Badran said.
In Tripoli, officials said the capital’s resources were also being tested by the arrival of thousands of internally displaced people and more money was needed to provide services in the capital.
“In Tripoli we have only received a small amount of the money we asked for. We have 15 million dinar ($12.2 million) … this is not enough,” said Ahmed Al Tarhouni, an aide to the council’s head, Abderrazzaq Buhagiar.
Officially the Temporary Financing Mechanism now tops $500 million, after $400 million was released from frozen Libyan assets in the United States, further donations were made from Bahrain and Kuwait and Germany made a loan in August.
About $130 million has been spent so far; on fuel, hospital bills and salaries delivered to a remote mountain region that had been struggling without cash for months.
Fund officials say further projects will go to non-governmental organisations able to meet the needs of Libyans who have lost their homes, incomes or family in the war, and decentralise some spending power to local government.
But many of the councillors interviewed were unaware of the fund, or did not know whether they qualified for money.
Most of Libya’s estimated $170 billion in frozen assets are still out of reach, and despite pledges by global powers to make money available, just one third of a promised $15 billion has been unfrozen.
The National Transitional Council has spent $1.6 billion so far, the bulk of which has been handed to local councils to provide salaries in many areas which had not seen a pay packet since the uprising began in February. (£1 = 1.23 Libyan dinars) (Editing by Jon Hemming)

giovedì 13 ottobre 2011

The Story Behind the Libyan Guitar Hero Photo


The photographer behind the Libyan guitar hero image tells Channel 4 News the story behind the shot.
The story behind the Libyan guitar hero photo.
Forces from Libya’s new regime fight Gaddafi troops in Sirte as one of their comrades plays the guitar on 10 October, 2011. (Photo credit: Aris Messinis/AFP/Getty Images).





Earlier this week an amazing picture from the Libyan conflict came to light. It showed a man in combat fatigues playing guitar and apparently singing, while his colleagues not yards away were engaged in a ferocious gun battle for the control of Sirte, the last stronghold in Libya held by forces loyal to Colonel Gaddafi.
It was impossible to hear his music because the distance between me and him was some 50 metres and the ‘Boom! Boom!’ was too loud.
The picture was taken by Aris Messinis, a photographer for the AFP agency from Athens, and the caption information said the men were fighters of the National Transitional Council (NTC). Former “rebels” who were now the de facto government forces.
In many ways the photograph captured perfectly the ad hoc revolutionary spirit that has been displayed throughout much of the conflict by the former “rebels”. Men, with no formal military training, but with an enthusiasm to see Gaddafi defeated threw what little they had at the dictator’s standing forces – with the military might ofNato flying overhead.
But what set of circumstances would lead a musician to wield his guitar, rather than a weapon in the midst of a firefight?
Channel 4 News contacted the photographer, Aris Messinis, to find out the story behind the lens.
“That day the NTC fighters were trying to advance to the centre of the city and it was a heavy street fight with lot of incoming and outgoing firing. (AK-47, machine guns, anti-aircraft machine guns, RPGs, sniper firing),” Messinis told Channel 4 News.
Messinis was amazed to see the man playing guitar amidst the battle but the fighting was so hard it was impossible to cross the street to talk to him.
“I realised by looking at him through my camera that he was trying to encourage the other fighters.
“It was impossible to hear his music becaue the distance between me and him was some 50 metres and the ‘Boom! Boom!’ was too loud.”
Such was the ferocity of the fighting one of Aris’ fellow journalists was wounded by a mortar shell, highlight how dangerous the battle zone was.
“But,” writes Aris, “The whole time that I was in that place I didn’t saw him participating in the battle except his encouraging music.”
So who was the mystery man with the guitar?
Early on in the conflict Al Arabiya filmed Masoud Biswir, a rebel fighter with a guitar, singing to his comrades on the road, while carry an RPG strapped to his back.
As the war moved towards Libya’s capital city Tripoli so the spotting of this warrior poet increased.
In Tripoli, Steven Sotloff of Time Magazine was in Martyr’s Square as thousands of people flocked to it to celebrate the downfall of Gaddafi. Amongst the crowd was Masoud Biswir, with his guitar.
Sotloff writes in his September article: “The 38-year-old moved through the crowd with his guitar in one hand and his Kalashnikov in the other. Soon he was on a plywood stage as young girls in colorful headscarves were jumping and cheering. “My nation will remain strong, my nation will remain lofty, my nation will remain free,” Bwisir sang as the crowd roared.
Sotloff interviewed Biswir after the impromptu gig and learned that he was formerly a businessman from Benghazi who took up arms against Gaddafi.
“I was never a soldier,” he told Sotloff. “But when others started dying, I felt it my duty to protect my people.”
Sotloff is not the only journalist to have crossed paths with Biswir. Jason Koutsoukis of The Ageran into him on the road to Ajdabiya. People were running from explosions as Gaddafi’s forces fought the rebels, all that is except for Biswir.
Koutsoukis reports that Biswir shouted to those fleeing, “Don’t be worried, it’s OK.”
My mother don’t be worried, we know how to fight. We know how to make freedom. We know for what we die.Masoud Biswir
His report describes how “The blast interrupted an impromptu live performance of Mr Bwisir’s latest musical composition, a song about freeing his country from the rule of Libyan leader Muammar Gaddafi.”
Such is Biswir’s success, his song My Nation will Remain the Same has become something of an anthem and has been covered by a rock and metal band in Tripoli and published on YouTube.
So, is the guitarist photographed in Sirte Biswir? The guitar is different but it certainly seems probable – after all how many wandering minstrels with AK-47s can there be in Libya?
Whoever it is, the spirit of Biswir’s lyrics is certainly shared by those in the photograph: “My mother don’t be worried, we know how to fight.
“We know how to make freedom. We know for what we die.”
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Source- Channel 4

Fonte: shabablibya

12 ottobre: Ospedale di Sirte

Ospedale Ibn Sina di Sirte: la situazione caotica dei feriti, mancano posti letto. La struttura non riesce piu' a supportare i feriti che continuano ad arrivare
le immagini sono del 12 ottobre


Trasferimento feriti con volo Qatar

12 ottobre 2011 trasferimento dei feriti con volo Qatar dall'aeroporto di Misurata










mercoledì 12 ottobre 2011

« Je retourne en Libye. Khamis et les nôtres attendent » Interview d’un officier russe, conseiller militaire de Kadhafi


Tchétchénie, 9 janvier 1995.
Un camion GAZ-66 baptisé « Chichiga » entre dans la base fédérale de Khankala. La toile arrière est déchirée par des éclats. Au volant, un commandant hirsute. « Chichiga » s’immobilise près de l’hôpital de campagne, chargé de soldats blessés... C’est ainsi que nous avons fait connaissance avec le commandant du détachement opérations spéciales, Ilya Korenev. Nous l’avons ensuite rencontré plusieurs fois, à Moscou et dans le Caucase. C’est pourquoi lorsqu’au mois d’août il a téléphoné de Libye, il n’y avait rien d’étonnant. Il passe presque la moitié de l’année avec le colonel Kadhafi et sa famille. Ilya se trouve depuis une semaine en Amérique Latine pour suivre un traitement : blessures et commotion dans le désert libyen proche de la frontière algérienne.
par Alexandre Grigoriev, 5 octobre 2011
Comment t’es-tu retrouvé en Lybie ? La Russie ne prête pourtant pas son appui à Kadhafi.
– J’ai été chargé d’un voyage d’affaire au printemps de cette année à Alger, en représentation commerciale. Mais l’objectif principal était d’atteindre précisément Tripoli. En accord avec l’ambassade, par la « caravane » j’ai rejoint l’état-major de Mouammar Kadhafi. Nous nous sommes sans tarder occupés de la formation du personnel de la 32ebrigade blindée, que commandait et commande Khamis Kadhafi : formation et entraînement à la conduite de la guerre en milieu urbain. Le fait que Tripoli serait intenable est devenu clair aux alentours de juin-juillet. On a alors entraîné les brigades au combat de petits groupes autonomes, autant en milieu urbain qu’en-dehors des endroits habités. On a insisté particulièrement sur la formation aux actes de sabotage.
Les soldats et officiers de la 32e sont bien préparés. Quelques-uns ont été formés au SAS ou en France. Mais en Libye on estime beaucoup l’école militaire russe.
La tactique de combat par groupes peu nombreux a vu le jour par expérience des partisans de la Seconde guerre mondiale, et de la Tchétchénie. Ces petits groupes de 20-30 personnes trouvent des colonnes armées, minent les lieux de passage et après exécution des manoeuvres de diversion regagnent un endroit sûr.
Tu dis « nous ». S’agit-il de la Russie, ou de personnes qui étaient avec toi en Libye ?
– Je n’étais évidemment pas seul là-bas. Tout ce que je peux dire maintenant, c’est que nos gars sont avec Kadhafi. De Russie, pour l’essentiel des officiers à la retraite, ayant abrégé leur carrière dans l’armée russe, et aussi des spécialistes des territoires de l’ex-URSS.
Tu n’as finalement pas répondu, pourquoi t’a-t-on envoyé à Tripoli, alors que le pouvoir russe a officiellement déclaré que Kadhafi devait partir ?
– Qui peut interdire à un dignitaire haut placé d’envoyer un subordonné à Alger en voyage d’affaire ? Par exemple, pour une collaboration de type militaro-technique ? Ce qui se dit dans le cabinet n’est jamais destiné à toutes les oreilles. Mon travail est évalué selon ses résultats, pas selon des compte-rendus.
Les professionnels comprennent que l’attaque sur la Libye est un volet d’actions programmées. Suivent la Syrie, l’Algérie, le Yémen, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Asie Centrale et la Russie. L’ordre n’a pas d’importance. Mais la Russie y est, probablement en dernier. En attendant on l’entoure de régimes fantoches hostiles, de radars et de bases militaires, on s’affaire à la corrompre par tous les moyens et en développant un climat de protestation à l’intérieur.
Après cette mission tu es resté en service ?
– J’ai déjà envoyé une demande de mise à la retraite. Je sais qu’on est en train d’étudier mon dossier personnel. Pas forcément pour me décorer. Mais j’ai l’ancienneté, un appartement, et pas de famille. Mais je n’ai pas encore pensé à retourner en Russie. Beaucoup de choses ont évolué cette année, j’ai pris certaines décisions à mon sujet. Sans la paperasse, je n’en resterai pas moins militaire.
Tu dis que tenir Tripoli était impossible. Quelle était l’erreur dans la défense ?
– L’erreur n’était pas dans la défense, mais dans l’appréciation du conflit. Dans le fait que Kadhafi vivait dans deux mondes parallèles. Il n’a pas entretenu une politique comme, par exemple, le leader Nord-Coréen. Et il n’a pas cru à une agression de son pays, jusqu’au dernier moment. Même à la mi-août, quand les bombardements avaient commencé à Tripoli et dans d’autres villes, il s’entretenait encore avec Berlusconi, avec Sarközy. Ils lui faisaient un baratin, qu’il n’y aurait pas d’opérations terrestres sur Tripoli. Il y a quelques années, il avait été proposé à Kadhafi d’installer un puissant système de DCA intégrale. Cela aurait été possible par l’intermédiaire de quelques anciennes républiques soviétiques. Mais il considérait qu’une telle initiative ne ferait qu’irriter les Etats-Unis et l’Europe. Je le répète, l’Italie et la France, et même la Grande-Bretagne, avaient promis qu’il n’y aurait pas d’opérations militaires terrestres contre le Libye.
L’erreur résidait aussi dans le fait d’avoir voulu mettre sous surveillance trop longtemps les officiers libyens achetés. Il aurait fallu les arrêter sans attendre, ne pas laisser la contagion se répandre impunément. L’intention de Kadhafi était par-là de démasquer d’autres traîtres. L’indécision de Kadhafi quant à ses idées personnelles sur le cours de ce conflit a servi, d’ailleurs, de facteur pour convaincre certains officiers de premier rang à passer, moyennant aussi une paire de millions de dollar, du côté des rebelles. Imaginez que partout où il pleut déjà, vous vous prenez des pierres sur la tête, et vous dites que ça va aller, que ça passera. Dans ce climat comment pouvez-vous inspirer confiance ? En particulier vis-à-vis de ceux qui seront les plus utiles aux ennemis ? Le facteur humain est ce qu’il est, surtout en Afrique.
Comment avez-vous pu sortir sains et saufs de Tripoli ?
– On a été avertis par Al-Jazeera et CNN. On a vu les images de la « victoire » des insurgés, filmés au Qatar. On avait déjà entendu parler des décors de la Place verte de Tripoli, dans un désert proche de Doha. On savait ce qu’ils y faisaient. C’était pour les rebelles et les saboteurs le signal de l’attaque. Immédiatement après, dans chaque ville des « cellules dormantes » d’insurgés ont commencé à construire des barrages, à s’introduire dans les postes et appartements des officiers fidèles à Kadhafi. Dans le port, on a assisté au débarquement de troupes étrangères. Un des flancs a cessé de répondre. Le général Eshkal a cédé ses positions sans combattre. Kadhafi avait donné l’ordre de ne pas souffler sur les braises et de se replier. Ne pas transformer Tripoli en chaudron où se mélangeraient militaires et civils. Quelques centaines de kamikazes ont refusé d’exécuter cet ordre et sont restés à se battre dans la ville, en tentant de porter le plus de perte à l’ennemi, le distraire de la poursuite du leader et du commandement. Ils continuent toujours leur résistance. Cela fait plus d’un mois qu’il reste à Tripoli des quartiers où même les islamistes ne s’aventurent pas. C’est leur choix, c’est leur ville, et je les comprends.
L’assaut a commencé. On est sorti de la caserne de Bab al-Azizia vers un petit immeuble au sud de la capitale. On a alors littéralement abandonné la ville avec un groupe de véhicules pour se diriger vers un endroit sûr. Il était temps en l’occurence, trois bombes lourdes anti-bunker GBU sont tombées sur l’immeuble. Les véhicules étaient des jeeps ordinaires, aucune « mercedes » spécialement pour Kadhafi. Pourquoi attirer l’attention ? Quoique je ne doute pas que les américains à de nombreuses occasions savaient où se trouvait Kadhafi. Mais les missiles et les bombes arrivaient 5 minutes après notre départ. Comme s’ils essayaient de lui montrer qu’il pouvait être anéanti à n’importe quel moment mais que pour l’heure ils se défendaient de le faire. Dans ce conflit libyen une grosse partie est informationnelle et psychologique.
Les membres de la famille qui sont restés en Libye sont-ils ensemble ?
– Non, la famille de Kadhafi s’est séparée d’emblée. C’était la décision la plus efficace. Les habitants libyens disent que si ce n’est pas Kadhafi lui-même qui revient, ce sera quelqu’un de sa famille. Actuellement certains sont en Tunisie, certains en Algérie, certains au Niger. Mais les frontières sont poreuses. Khamis est resté dans la banlieue de Tripoli pour organiser la résistance. Saïf est à Bani-Walid. Ni le colonel même, ni ses enfants ne se trouvent à un même endroit, ils se déplacent régulièrement. Le problème le plus complexe est de rester en contact. Les ondes sont contrôlées par l’aviation militaire et les ressources techniques de la 6e flotte US, la DIA et la NSA. Je n’ai donc pas couru le risque de communiquer des images ou des vidéos. Elles prennent plus de temps que d’envoyer des « paquets » d’informations en texte. L’accès à internet est très limité, l’OTAN sait dans quelles régions on se trouve et bloque n’importe quel réseau.
Oui, les photographies des prisonniers anglais ont visiblement manqué. Comment cela s’est-il passé ? Comment saviez-vous qu’il s’agissait de membres du SAS, vu qu’ils ne portaient aucun document ?
– Il y aura des photographies. Les prisonniers eux-mêmes et l’humiliation publique de l’armée sont des arguments. La guerre est la guerre, mais il y a toujours une table de négociations. Plus on a d’atouts, plus le dialogue est facile. Il s’agissait d’un groupe de saboteurs de 30 personnes. La majorité de l’armée qatariote, et 13 anglais et français. Ils menaient une infiltration profonde de Bani-Walid, probablement pour évaluer les forces principales. Mais ils ne connaissaient pas très bien les environs. Des locaux ont reporté qu’ils vadrouillaient près de la ville. On a pu mener une opération et les capturer. Les qatariotes ont été exécutés par les libyens, qui les haïssent fortement. Comment, disent-ils, un musulman peut-il entrer dans la maison d’un autre musulman et tuer sa famille ? Donc, « yaddam » (peine de mort) et point final. Les anglais et français ont été séparés, interrogés et conduits dans un abri antiaérien. On a pris leurs noms, matricules et grades, les a photographiés et tout envoyé par mail à l’adresse des ministères des affaires étrangères britannique et français. On a proposé de les relâcher sans aucune condition, à n’importe quelle endroit de Libye.
A propos, le véhicule qui s’est chargé des transmissions a été détruit par un missile quelques heures plus tard, quand il revenait en ville. C’est dire à quel point les ondes sont contrôlées de près. Quand la Grande-Bretagne a refusé ses soldats, on a envisagé de les transférer en Algérie, de là réunir une conférence de presse pour informer le monde. Je me suis trouvé dans une unité avec les hommes de Moussa Ibrahim, en route pour l’Algérie à discuter de la conférence de presse. Il y avait des difficultés diplomatiques, on n’était pas sûrs de passer la frontière, on songeait à une localité frontalière. En cours de route des hélicoptères nous ont pris pour cible. Une explosion m’a éjecté de la plate-forme ouverte de la jeep. Des touaregs m’ont ramassé et aidé à me transporter hors du pays. D’où je me suis retrouvé ici en traitement. Tout ne s’est pas passé comme prévu, mais je suis vivant.
Y a-t-il un risque pour la Russie du côté de l’OTAN et des USA ?
– Bien sûr. Dans une première étape il n’y aura pas d’opposition ouverte. Leur tâche essentielle sera d’enflammer le Caucase à l’aide des radicaux islamistes, entraîner le sud de la Russie localement, mais de façon progressive. A cette heure-ci au Maghreb des musulmans radicaux apparaissent au pouvoir. Des combattants d’« Al-Qaida » et divers groupuscules extrémistes. Et entre la Russie et la Méditerranée l’étendue est bien moins grande qu’avec l’Afghanistan, peu de montagnes et moins hautes. C’est avantageux pour les USA, pour l’Europe et la Russie non. Abdelhakim Belhadj, commandant militaire à Tripoli, est un prétendant au pouvoir dans le nouveau gouvernement libyen. C’est le leader du Groupe islamique combattant en Libye (GICL), figurant dans la liste des organisations terroristes du Département d’Etat des USA.
Il n’y a pas d’autres prétendants ?
– Si. Le colonel-transfuge Khalifa Haftar, qui a vécu 20 ans aux USA. Un ancien juge militaire sous Kadhafi, Mohamed Bachir Al-Khaddar. Pour faire court, Belhadj est une créature du Qatar ; Al-Khaddar est issu des oligarques de Misrata, soutenu par les français ; Haftar lui fait partie des oligarques promus de Benghazi, soutenu par les américains.
Si Belhadj entre au gouvernement, et il le fera, il sera reçu dans les capitales du monde entier. Belle image qu’un combattant lié aux terroristes caucasiens entre au Kremlin, serre la main du président.
Il y a aussi le problème du pillage incontrôlé des armes des dépôts de l’armée libyenne. Une grande partie part dans les cales des cargos vers le Caucase. Des ports d’Afrique du nord aux rives du Caucase il n’y a que 48 heures. Il est regrettable que ceux qui appellent à la sécurité des citoyens ne soient pas capables de lire les rapports de l’OTAN. Ceux-ci indiquent noir sur blanc que l’exportation illégale d’armes volées en Libye est un des problèmes majeurs de sécurité mondiale.
Qu’est-ce qui est propre à cette guerre libyenne ? En quoi se distingue-t-elle des conflits armés que tu as déjà connus ?
– Chaque guerre est unique. En Libye, elle est éclectique. Propagande massive de la Seconde guerre mondiale, territoires brûlés comme au Vietnam, corruption et désertion comme en Irak... Elle a ses « partisans biélorusses ». Et comme dans chaque guerre un nombre importants de civils meurent. Mais ce conflit est vraiment unique. D’un côté des guerriers touaregs du désert avec des fusils de 1908 et des amazighs en machettes. De l’autre, des bombes aériennes guidées et des missiles à guidée laser, des avions sans pilotes. Un choc des civilisations et des âges.
Le territoire sur lequel se déroule le conflit est sûrement un des plus vastes depuis la Seconde guerre mondiale, et les intérêts en jeu y sont au moins équivalents.
L’information et la psychologie jouent un rôle important. Les avions américains sont constamment en survol du territoire libyen pour tracter de la propagande. Les reportages orientés d’« Al-Jazeera », la BBC, CNN, Reuters et d’autres sont coordonnés pas le centre informationnel de l’OTAN. « Terreur et brouillard » conviendrait mieux comme devise que « Protecteur unifié ».
Quels principaux défis se posent maintenant aux partisans de Kadhafi ?
– C’est simple, ce sont des maths. Sur 100% de la population on a 5-10% d’oppositon et 5-10% de loyalistes. Quelle que soit la façon dont le leader se comporte, certains le critiqueront, d’autres seront toujours loyaux envers lui. Mais ni les uns ni les autres ne déterminent rien, ce sont les 80-90% restants, dont l’opinion peut balancer d’un côté ou de l’autre. Ici l’équilibre est rompu par une propagande habile des médias de masse occidentaux. Mais les ennemis de Kadhafi ont trop fait pencher la balance, elle pourrait rebalancer de l’autre côté avec autant de force. Et cela ne se fera pas nécessairement par l’armée ou la politique. Je dirais même : pas nécessairement sur le seul territoire libyen. Le but de partisans de la Jamahiriya sera, comme au tribunal, de présenter minutieusement des preuves et des arguments. Les gens sentent bien au fond, qui est ami ou ennemi, ce qui est bon ou mauvais. Ce n’est pas le côté militaire qui importe. La guerre aura été comme un appendice.
Sur le plan militaire beaucoup dépendra du soutien des rebelles par les forces de l’OTAN, en particulier l’aviation et la radio. S’ils réduisent le nombre de raids aériens comme ils l’ont promis et qu’ils cessent de contrôler le réseau, il n’y a plus de problème à se débarrasser des clowns du CNT. Avec les radicaux en revanche ça restera délicat. Ils savent manier la gâchette, n’ont nulle part où fuir, et la Libye leur est étrangère. Des sociétés militaires privées vont probablement faire leur entrée dans le pays pour assurer la garde des pipe-lines et des raffineries. De telles infos arrivent déjà de Brega et Ras-Lanouf : des troupes ont tenté de débarquer et de s’établir, jusqu’ici sans succès. Le défi sera de s’en prendre régulièrement à ces sites. Les protéger de roquettes venant du désert est impossible. En Europe on comprendra que chaque baril ne sera pas donné. En terme de dollars, et de vies humaines. Mais les dirigeants des SMP ne sont pas idiots, demander un tel prix pour leur service ne sera pas rentable. Et attribuer la garde à l’armée régulière est aberrant, ils ont d’autres occupations.
Qui les libyens soutiennent-ils malgré tout ? Kadhafi ou le nouveau pouvoir ?
– Je ne me presserais pas à l’appeler « nouveau pouvoir ». Evidemment le peuple soutient ceux qui leur donnent du travail, de la nourriture, et surtout la sécurité. C’est vrai que Kadhafi était critiqué en Libye. Mais c’était une opposition raisonnable, aucun d’entre eux n’aurait pensé à prendre les armes et massacrer des civils pour autant. Et ils étaient une minorité. Le soit-disant nouveau pouvoir, y compris les radicaux, ne sont pour l’instant pas en mesure d’apporter la stabilité, parce que la majorité du peuple reste, si ce n’est pour Kadhafi, du moins pour « l’époque de Kadhafi ».
Mais en Orient tout se résout traditionnellement par la force et l’argent. Si les loyalistes obtiennent une séries de victoires convaincantes, alors le peuple sera derrière. Tant que certaines villes résistent, que les kadhafistes mènent des sorties dans tout le pays, le peuple est dans l’embarras quant à la raison pour laquelle on le libère et de quoi on le libère. Il compare ce qui était avant et ce que c’est devenu maintenant, et personne n’aime les conclusions. Si les positions sont abandonnées à Syrte, à Bani-Walid, et d’autres villes de la résistance, alors l’opinion publique sera du côté du nouveau pouvoir, par peur, parce qu’il ne restera pas d’autre choix. Les développements dans la région seront très rapides. Dans les prochains mois les grandes lignes vont se dessiner. Si l’armée peut s’approvisionner et poursuivre son action normalement, la victoire sera du côté de Kadhafi et de la Jamahiriya.
Que ressentent les libyens aujourd’hui (en dehors des soldats de Kadhafi et des rebelles du CNT) ?
– Ils se sentent dupés, battus, violés, et pas plus libres qu’avant. Imaginez-vous qu’on bombarde votre pays sous prétexte d’aide humanitaire, qu’à peine les dernières bombes tombées les capitalistes se partagent les champs pétroliers et les raffineries, et que des popes radicaux pénètrent dans toutes les maisons, expliquant aux gens comment vivre, et que ceux qui ne sont pas d’accord sont fusillés. Les gens se recroquevilleraient par instinct de conservation, signeraient volontiers pour survivre quelques papiers et hisseraient de nouveaux drapeaux, pourvu qu’ils aient leur ration et l’accès à l’eau et l’électricité. Ils guetteraient le retour de l’armée, en s’enfuyant dans les bois, en attendant le retour de l’ancien temps. Voilà ce que pensent vraisemblablement les libyens aujourd’hui. Mais comme beaucoup de sang a coulé, rien ne subsistera comme avant.
Tu parles arabe ?
– « Men aaesh kouman arbaïn yaouman sar minkhoum ». C’est un proverbe arabe : « Quiconque a vécu 40 jours avec un peuple en fait partie. » Si je ne parlais pas arabe, on ne m’aurait pas envoyé.
Quand penses-tu revenir en Libye ?
– D’ici quelques jours déjà je serai dans un pays limitrophe. A 90% les frontières ne sont pas contrôlées par les rebelles. Je garde le contact avec Khamis et les nôtres. Ils m’attendent.
Source : argumenti.ru
Khamis a étudié à l'Académie militaire de Frounzé à Moscou
Traduction Geopolintel

NOTES

Dans une conversation téléphonique avec son camarade de classe de l’Académie militaire de Frounzé, Sergueï, Khamis a exprimé sa reconnaissance à tous les russes, qui soutiennent la lutte du peuple libyen contre les envahisseurs. « argumenti.ru » cite les propos in extenso de Khamis al-Kadhafi, l’anonymat du camarade russe étant gardée.
« Merci à tous nos camarades de promotion et à nos enseignants, qui ont pu me donner une partie de l’âme de votre peuple, m’ont appris à bien appréhender les situations de combat, donné l’expérience et les compétences militaires adéquates. Je suis fier d’avoir eu de tels enseignants, et le temps dira si j’en étais digne.
Merci à tous nos soutiens en Russie, en Ukraine et dans d’autres pays de l’ex-URSS. Et surtout ces braves hommes de vos pays qui étaient avec nous au coude à coude pour défendre mon pays contre l’agression. Nous mourrons ou vaincrons, personne n’a l’intention d’abandonner ou de fuir. Mourir au combat parmi de tels hommes est un rêve pour tout défenseur de son pays. Quoi qu’il arrive, compter des amis parmi le peuple russe est un honneur pour la Lybie, et c’est déjà écrit dans les pages de l’histoire libyenne, qu’Allah en soit témoin. Ainsi ces paroles de votre chant russe : « cette terre sera nôtre, si nous ne mourrons pas au combat ! » La Libye sera toujours nôtre, dussions-nous périr.
Beaucoup de choses ont changé dans le monde. Qui aurait pensé que tout se déroulerait ainsi ? Mais souvenez-vous en, c’est précisément ce à quoi nous avons été préparés et instruits. Et nous endurons cette épreuve avec courage. Ce que ne disent pas les médias britanniques, français et américains, c’est que la majorité du peuple nous soutient. Et nous ne l’abandonnerons pas ni ne permettrons le pillage et le massacre. Peut-être avons-nous commis l’erreur de considérer cette guerre à l’échelle nationale. Elle aurait pû l’être, mais nos traîtres en ont élargi la portée, en se vendant aux capitalistes colonialistes. J’ai ordonné par tous les moyens d’informer la communauté internationale des crimes de l’OTAN et ses rebelles, de diffuser l’information à chaque raid sur des cibles civiles, après chaque bataille ou massacres sur les libyens ou les étrangers. Je veux m’assurer que le sang libyen ne coule pas en vain, que le monde saura ce que représentent vraiment l’ONU et les pays occidentaux dits civilisés.
Notre sang a un prix. Aucun des traîtres ou des tièdes n’aura de sommeil jusqu’à la fin de mes jours, je le jure par Allah et l’honneur des officiers libyens. Prenez soin de vous, de votre famille et votre pays. Une fois encore notre amitié, Sergueï, est un honneur pour moi. »
Publié par argumenti.ru le 01/10/11

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