lunedì 28 novembre 2011

Tunisie : Vers un coup d’état institutionnel ?



L’AC , tant attendue, dont le principe avait été arraché de haute lutte par les manifestants de la Kasbah fin février 2011, s’est finalement réunie pour la première fois le 22 novembre dernier.

A des élections jugées exceptionnellement démocratiques, transparentes et honnêtes par la plus grande partie des acteurs politiques et des observateurs tunisiens et étrangers ont succédé les premières réunions d’une assemblée constituante, elles mêmes qualifiées « d’historiques ».

Pour autant, sommes-nous en présence, de la transition démocratique parfaite, idéale, rêvée ?

Presque personne (y compris dans l’opposition) n’a voulu voir les multiples anomalies et dépassements qui ont émaillé le processus électoral.

Sans doute, la mariée était-elle trop belle et personne n’a voulu gâcher la fête.

Lors de la première réunion de l’AC, l’apparat, les prestations de serment solennelles des députés et les discours teintés d’émotion ne sont pas parvenus à occulter le malaise profond qui s’est peu à peu emparé d’une part importante de la classe politique, de nombre d’intellectuels et d’une partie non négligeable de la population.

Seul, le faible son de la clameur d’une foule hétéroclite qui s’était rassemblée à l’orée des portes demeurées closes, du palais du Bardo s’est fait l’écho des ces craintes.

Il faut dire que depuis l’annonce des résultats, les islamistes d’Enahdha n’ont cessé de souffler le chaud et le froid :

Tantôt rassurants, donnant conférence sur conférence, réunissant les opérateurs économiques d’un grand nombre de secteurs, adressant un discours apaisant au franges « islamiquement incorrects » de la population (non musulmans, athées, homosexuels, etc.) ; tantôt inquiétants, de par les « dérives » plus ou moins contrôlées de certains de ses leaders emblématiques : mères célibataires et leurs enfants mis au pilori, remise en cause de l’adoption et de l’interdiction de la polygamie , instauration du 6ème califat, etc.

Mais en réalité, c’est sur un autre terrain que se jouait, à huis-clos, à l’abri des regards indiscrets, une partie autrement plus importante.

Durant les trois semaines qui ont précédé la première réunion de l’AC ont eu lieu des négociations tripartites entre les islamistes d’Enahdha, le CPR et Ettakatol ; négociations à l’enjeu fondamental pour l’avenir de la démocratie et pour celui de la Tunisie.

En théorie, il s’agissait essentiellement de mettre au point deux projets de loi, extrêmement importants : Le règlement intérieur de l’AC et la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics (ou petite constitution) ; secondairement d’établir un programme commun et de répartir les postes clés du pouvoir et du gouvernement.

Face au bloc (indéfectible ?) que semble constituer Enahdha et le CPR, Ettakatol, faisant figure de petit poucet, a choisi de partir à l’aventure malgré des promesses électorales, vite oubliées, de ne pas conclure d’alliance avec Enahdha.

Ce qui a fini par transparaitre de ces négociations est proprement affligeant pour ce parti : en échange de l’attribution du poste honorifique de président de l’AC et de quelques portefeuilles ministériels secondaires (et peut-être du ministère des finances), les négociateurs du FDTL ont absolument tout lâché sur les deux textes fondamentaux qui étaient censés être au centre de leurs préoccupations.

L’AC a été transformée dès le premier jour, à l’occasion de l’élection de son président, en simple chambre d’enregistrement des décisions prises à l’avance par les membres de la troïka. Elle a par la suite validé, sans surprise, la création de deux commissions ad hoc, chargées en principe de rédiger les projets de règlement intérieur de l’AC ainsi que la « petite constitution ».

En réalité, deux projets prêts à l’emploi ont été présentés aux membres des deux commissions dès leur première réunion.

A la lecture de ces projets, il apparait désormais clair, que le parti islamiste a décidé, avec l’aval (ou le silence complice) de ses partenaires de la troïka, de passer sans plus attendre à la vitesse supérieure.

Un coup d’état institutionnel est-il en préparation ?

Si le texte proposé est adopté en l’état, Enahdha aura la main mise sur tous les rouages de l’état et maitrisera en outre l’ensemble du processus d’élaboration de la constitution.

De fait, le projet de loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics prévoit un exécutif mono céphale conférant la quasi-totalité des pouvoirs au gouvernement formé et dirigé par le représentant du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges (en l’occurrence Enahdha) ; la fonction de président de la république attribuée au CPR restant quant à elle purement honorifique.

L’étendue des prérogatives du gouvernement et de son chef est tout simplement ahurissante, digne de celle d’un calife de l’ère abbasside :

Pouvoir réglementaire absolu, contrôle totale de l’administration, de la force publique, des entreprises publiques, main mise sur les collectivités territoriales, pouvoir de nomination des hauts fonctionnaires et même des cadres de l’armée.

A cela, s’ajoute un contrôle sensé être « provisoire » sur le pouvoir judiciaire, exercé par le biais d’une autorité temporaire appelée à remplacer le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature). Cette instance sera composée de magistrats dont le mode de désignation, non électif (simplement encadré par l’AC), n’a pas été précisé et semble avoir été laissé à la discrétion du futur ministre de la justice (portefeuille acquis à Enahdha).

Cerise sur le gâteau, ce gouvernement une fois élu à la majorité simple sera de facto, Indéboulonnable, car il est prévu par le projet de loi qu’une motion de censure à l’encontre du gouvernement ne sera recevable qu’à la majorité des 2/3. Enahdha qui dispose de près de 42% des sièges sera donc en mesure de bloquer toute motion de censure.

Quant au pouvoir législatif, il est dévolu à l’AC et en partie au 1er ministre (encore lui). Le vote des lois organiques ne requiert qu’une majorité simple des membres de l’AC, celui des lois ordinaires, la majorité des membres présents (avec un quorum du 1/3).

Et pour couronner le tout, le projet de loi soumet le vote des articles de la constitution à la majorité simple. De manière symbolique, il est prévu de faire approuver le texte complet du projet de constitution par une majorité qualifiée (2/3) mais seulement en première lecture. Après un mois de « réflexion » l’AC sera en mesure d’adopter définitivement la nouvelle constitution du pays à la majorité simple !

A aucun moment, le consensus n’est prôné, nul part il n’est requis de majorité qualifiée. On a peine à croire qu’il s’agit de textes devant régir et encadrer la construction d’un édifice commun, d’un édifice démocratique appelé, par delà les majorités et alliances circonstancielles à s’inscrire dans la durée, à servir de cadre à l’écriture de la nouvelle histoire de ce pays.

Dix mois après le départ du despote, le spectre de l’absolutisme refait déjà son apparition.

L’avenir de la démocratie en Tunisie se jouera dans les jours qui viennent. Les Tunisiens se doivent de réagir sans plus tarder.

Avec ses 89 députés, il ne manque à Enahdha que 20 voix pour devenir le maître absolu du pays. Or des dizaines de députés, tels les indépendants d’El Aridha Echaabia sont hésitants, sans référence idéologique claire et cherchent à se positionner sur l’échiquier politique.

Où sont les démocrates du CPR et d’Ettakatol. Que font les Moncef Marzouki, Mohamed Abbou, Mustapha Ben Jâafar, Khélil Ezaouia, Khémaïs Ksila et autres militants de la première heure ?

Que sont devenues les promesses de ces défenseurs des libertés et de la démocratie ?

L’enjeu est crucial, vital, déterminant !

Il n’y aura peut-être plus de retour possible, si ce n’est au prix de nouveaux sacrifices.

fonte: leplus.nouvelobs.com

domenica 27 novembre 2011

Islamisme: l’étrange jeu américain en Tunisie


En Tunisie, Washington est accusé de favoriser l'accession au pouvoir des islamistes. Mais la réalité est beaucoup plus complexe.


De Rabat au Caire, en passant par Alger et Tunis, le même discours a tendance à se répandre dans les milieux démocrates et modernistes: les Etats-Unis conspireraient pour que l’islamisme politique s’installe définitivement à la tête des pays d’Afrique du nord. L’objectif? Garantir la stabilité de cette région à long terme en la dotant de gouvernements qui seraient enfin légitimes aux yeux de leurs propres populations. Il faut le dire, cette thèse n’est pas nouvelle. Cela fait des années que l’Oncle Sam est régulièrement accusé de vouloir favoriser l’émergence de pouvoirs islamistes «soft» en lieu et place de régimes dictatoriaux qui ont démontré, comme ce fut notamment le cas pour la Tunisie ou pour l’Egypte, qu’ils étaient de plus en plus impopulaires. Mais la récente victoire électorale du parti islamo-conservateur Ennahdha en Tunisie et celle annoncée des Frères musulmans en Egypte – en attendant que le nouveau régime libyen ne clarifie ses intentions – ont renforcé la thèse d’une main étasunienne agissant secrètement dans les coulisses pour imposer aux peuples arabes un nouvel ordre islamiste.
Ainsi, à Tunis, nombreux sont les adversaires d’Ennahdha qui mettent en cause les Etats-Unis pour avoir facilité la récente victoire électorale du parti religieux. Il suffit de tendre l’oreille ici et là pour entendre des accusations qui attendent néanmoins d’être étayées par des preuves. Petit florilège : «Les Américains ont permis au Qatar de financer Ennahdha», «Les Américains veulent installer les islamistes parce qu’ils ont le modèle de l’Arabie Saoudite en tête», «Des experts américains ont aidé Ennahdha à organiser et à bien mener sa campagne électorale».

Victoire électorale des islamistes

Dans la foulée, certains, à l’image de Sofiane, jeune militant sfaxien du Pôle démocratique moderniste (PDM) en arrivent même à accuser Washington d’avoir «volé leur révolution aux Tunisiens» en permettant aux islamistes d’Ennahdha d’arriver en tête lors du scrutin pour l’élection de l’Assemblée constituante. A l’inverse, et plus étonnant encore, il n’est plus rare d’entendre des propos qui déprécient la révolution tunisienne en la ramenant à de simples jacqueries dont auraient profité les Etats-Unis pour abattre le régime de Ben Ali et lui substituer des islamistes.
Comme c’est souvent le cas dans pareille contexte, il est toujours difficile de démêler le vrai du faux. Il faut d’abord noter que la thèse d’un complot occidental, ou du moins américain, pour remettre en selle le parti d’Ennahdha est du pain béni pour les caciques et obligés de l’ancien régime. Nombre d’entre eux ne se privent pas de jubiler, en public comme en privé, et rappellent que leur ancien patron et maître avait justement empêché les islamistes de prendre le pouvoir. Et, comme pour se redonner une nouvelle légitimité patriotique, des anciens ministres de Ben Alicomme des anciens cadres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, aujourd’hui dissout) affirment que l’ancien dictateur était un rempart pour la souveraineté du pays face aux appétits économiques des Occidentaux. Une souveraineté, que les islamistes d’Ennahdha seraient, selon eux, prêts à remettre en cause du fait de leurs convictions néolibérales en matière d’économie. Certes, la ficelle paraît grosse – surtout quand on se souvient dans quel état de déprédation se trouvait la Tunisie sous Ben Ali – mais en ces temps de désarroi pour une partie de la société tunisienne sonnée par la victoire électorale des islamistes, ce discours produit ses petits effets.
Il faut dire aussi qu’il y a quelques éléments tangibles qui renforcent les certitudes de celles et ceux qui sont persuadés que les Etats-Unis ont trahi les démocrates tunisiens. En effet, depuis mars dernier, la capitale tunisienne a été investie par nombre d’Organisations non-gouvernementales américaines ayant pour mission officielle d’aider à l’instauration de la démocratie en Tunisie. «Ces organisations ont frappé à toutes les portes des partis qui ont participé au scrutin du 23 octobre dernier. La grande majorité de ces formation a accepté leur expertise notamment en matière d’organisation d’une campagne électorale» raconte une personnalité politique tunisienne qui souhaite garder l’anonymat.
A Tunis, il se dit ainsi que les islamistes d’Ennahdha sont ceux qui ont été le plus aidés et que ce soutien a aussi été financier et logistique. Une accusation balayée par les nahdhaouis qui, affirme l’un d’eux, n’avaient nul besoin du «moindre dollar pour gagner l’élection du 23 octobre». Pour autant, nombreux sont les observateurs (journalistes, politologues, diplomates) qui l’assurent : Ennahdha a bel et bien bénéficié d’un large soutien de la part des Etats-Unis et de leurs alliés, notamment le Qatar.

Générosité américaine

Est-ce à dire que Washington a gagné? Pas si sûr. Il semblerait en effet que la générosité américaine n’a pas concerné que les seuls islamistes. De nombreux partis démocratiques ont aussi bénéficié de conseils avisés voire de financements indirects pour la campagne électorale. Une stratégie que décrypte, sous le sceau de l’anonymat, un cadre d’Ettakatol, l’un des partis démocrates qui ont réussi à faire un bon score lors du dernier scrutin. «Les Américains ont aidé les deux camps et de manière plutôt équilibrée. Leur objectif était de favoriser une bipolarisation de la vie politique tunisienne. Cela n’a pas été le cas car même si Ennahdha n’a enregistré que 40% des votes, on ne peut pas dire que les démocrates représentent les 60% restant. En réalité, ceux qui s’opposent vraiment à ce parti sont entre 20% et 25% des suffrages. Les Américains espéraient plus afin que les islamistes ne se sentent pas en position de force».

Plan visant à favoriser l’émergence de deux blocs cohérents

Ce qui vient de se passer en Tunisie ne serait donc pas le triomphe d’une stratégie américaine dédiée à la victoire des islamistes. Ce serait plutôt l’échec d’un plan visant à favoriser l’émergence de deux blocs cohérents mais adversaires. D’un côté, Ennahda, ses satellites (listes indépendantes, petits partis religieux) et ses alliés de fait comme le Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki. Et, de l’autre, le camp démocrate opposés à toute négociation avec les islamistes, parmi lequel figurent le Parti démocrate progressiste (PDP, longtemps donné comme principal challenger d’Ennahdha), le PDM ainsi que de nombreuses listes issues de la société civile tunisienne. En somme, l’oncle Sam se retrouve une nouvelle fois dans le rôle de l’arroseur arrosé. Mais, pour en être sûr, il reste tout de même à connaître la réalité du soutien qu’il a offert aux partis politiques tunisiens. Il faudrait pour cela que ces derniers fassent preuve de transparence…
Akram Belkaïd

fonte: slateafrique

Falluja, des bébés déformés naissent tous les jours

Spécial Investigation du 31 octobre 2011.
Une enquête sur les conséquences des bombardements américains à Falluja. Phosphore blanc, uranium appauvri, armes thermobariques, la ville rebelle a-t-elle servi de laboratoire pour l'armée américaine ?

A Falluja, des bébés déformés naissent tous les jours. Le taux de cancers a décuplé.

Une enquête de Feurat Alani






martedì 22 novembre 2011

Diario della mia rivoluzione

Straniera in un paese straniero, una lingua che mi metteva in difficoltà, una Rivoluzione e tanta paura. Ho salvato i messaggi di quelle giornate di un anno fa.

[07/01/2011 21:05:06] : Ciao Marta,stai lavorando?
[07/01/2011 21:08:22] : no stavo guardano msn in francese, hai visto l'articolo sulla tunisia?
[07/01/2011 21:08:38] : No! Cosa dice?
[07/01/2011 21:09:17] : parla degli scioperi che vanno avanti da circa te settimane e di come la polizia sia dura
[07/01/2011 21:10:08] : Caspita...allora quei disordini che ci sono stati qui a Djerba,anche se in forma lieve,riguardavano la crisi del paese...mmmmm...brutta cosa...
[07/01/2011 21:11:31] : sembra proprio di si, speriamo bene. Non so dove vogliano arrivare ma non promette niente di buono
[07/01/2011 21:12:06] : Senti,perdona la mia ignoranza,ma questi scioperi vengono fatti perchè la gente guadagna poco?
[07/01/2011 21:13:40] : sembra siano dovuti alla disoccupazione giovanile, scioperano gli avvocati, gli insegnanti... problemi di posti di lavoro e salari. Quello che è grave è il modo poco pacifico di  scioperare.
[07/01/2011 21:14:28] : A quanto dice l'articolo ci sono stati 3 suicidi per "disperazione" e puoi immaginare la reazione sociale
[07/01/2011 21:15:48] : Non ci posso credere...3 suicidi??? Ma i giornali della Tunisia parlano di questi fatti???
[07/01/2011 21:30:41] : non lo so, il telegiornale da poche informazioni
[07/01/2011 21:31:03] : al Jazira ha parlato e mostrato molte immagini
[07/01/2011 21:31:11] : non credevo cosi casino


[12/01/2011 21:10:54] : ciao come hai passato la giornata?
[12/01/2011 21:13:26] : Ciao, scusami solo un secondo che sono in linea con mio marito...appena ho finito ti scrivo...
[12/01/2011 21:17:58] : Eccomi ...oggi nonostante il tempo orribile,abbiamo tarscorso una piacevole giornata...siamo state tutto il pomeriggio a casa di A. e ci siamo fermate anche a cena,infatti siamo tornate da poco...
[12/01/2011 21:18:23] : Tu cos'hai fatto?
[12/01/2011 21:18:45] : sono uscita un po' questa mattina e poi siamo rimaste a casa
[12/01/2011 21:19:20] : sono preoccupata per i casini che stanno succedendo
[12/01/2011 21:19:55] : qua sembra tutto tranquillo
[12/01/2011 21:21:28] : Sì infatti mi hanno chiamta per avvisarmi che domani ci sarà una manifestazione qui ad Houmt Souk e di evitare il centro se non è necessario passarci...forse ci saranno dei disordini...
[12/01/2011 21:22:10] : bene, la mattina?
[12/01/2011 21:22:40] : Penso di sì...ora che mi ci fai pensare non mi hanno specificato l'orario..
[12/01/2011 21:23:47] : speriamo bene
[12/01/2011 21:24:42] : Ma io non riesco bene a capire...forse perchè non sono mai stata interessata alle situazioni politiche in generale...cos'è che a noi personalmente potrebbe succedere? Cioè di cosa dobbiamo preoccuparci?
[12/01/2011 21:25:44] : non lo so esattamente
[12/01/2011 21:26:06] : forse di essere nel posto sbagliato al momento sbagliato
[12/01/2011 21:26:29] : siamo cosi poco informati a parte facebook che mi mette l'ansia
[12/01/2011 21:27:00] : Esatto...queste notizie,secondo me manipolate,ci mettono solo ansia..
[12/01/2011 21:27:15] : Cosa si rischia,un colpo di stato?
[12/01/2011 21:27:24] : penso di si
[12/01/2011 21:28:15] : Speriamo di no...lasciare il certo per l'incerto...e se andasse al potere uno peggio di questo??? Un dittatore integralista per esempio?
[12/01/2011 21:29:00] : ci sarebbe l'esodo totale, ma è il passaggio che è duro
[12/01/2011 21:30:54] : Guarda,io mi sbaglierò,ma secondo me la situazione si calmerà...adesso sembra tutto molto preoccupante perchè è la prima volta che succedono disordini in Tunsia e la cosa fa scalpore...ma poi verrà sedata...pensa a tutte le cose molto più gravi che ogni giorno succedono anche in Europa...
[12/01/2011 21:32:11] : a Tunisi da domani c'è il coprifuoco,
[12/01/2011 21:32:33] : la sera dopo le 20.00 non si puo' uscire in strada
[12/01/2011 21:33:16] : ...sicuramente al nord la situazione è più preoccupante...
[12/01/2011 21:33:59] : Non credo però che ne vada della nostra incolumità...
[12/01/2011 21:35:00] : sarà il brutto tempo che mi mette in agitazione!


[12/01/2011 21:35:50] : Certo,questo tempo di m...non giova assolutamente...pensa positivooooooooooooooooo!!! Me l'hai insegnato tu,no?
[12/01/2011 21:37:28] : hai ragione ma quando non si capisce una banana
[12/01/2011 21:37:33] : Mio marito mi ha detto di stare tranquilla che non succederà assolutamente niente...tuo marito cosa dice?
[12/01/2011 21:38:05] : che per ora non bisogna preoccuparsi
[12/01/2011 21:39:11] : che purtroppo in giro ci sono troppi stronzi che agitano la gente invece di tranquillizzare gli animi
[12/01/2011 21:39:23] : non parlare di queste cose al telefono
[12/01/2011 21:39:51] : non entrare in siti "pericolosi" su facebook

[12/01/2011 21:40:27] : Esatto...è quello che dice anche mio marito...mi ha detto di non agitarmi,di non dare troppo ascolto a quello che dicono perchè le notizie vengono sempre manipolate e amplificate...quindi se ce lo dicono loro io mi fido e sto serena...
[12/01/2011 21:41:34] : in ogni caso domani faccio la spesa cosi non mi preoccupo piu'


[13/01/2011 13:13:05] : Novità?
[13/01/2011 13:32:28] : oggi c'è stata una manifestazione tranquilla qua a djerba. Domani dovrebbe essere per tutta la tunisia un giorno di grandi scontri
[13/01/2011 13:33:24] : a tunisi la situazione è molto grave, ci sono stati molti feriti; hanno sparato su quelli che non rispettavano il coprifuoco
[13/01/2011 13:34:13] : noi siamo chiusi in casa, non siamo usciti per niente se non a fare un po' di scorte se dovesse peggiorare
[13/01/2011 13:34:47] : ho detto a papà di non venire
[13/01/2011 13:35:33] : ha recepito la gravità?
[13/01/2011 13:36:50] : non fino in fondo... credo che in fondo vorrebbe venire lo stesso per non perdere il bigllietto
[13/01/2011 13:38:00] : gli ho tetto che non importa e che forse saremo noi a venire per un periodo di vacanza.
[13/01/2011 13:39:43] : noi continuiamo a "prepararci". Ti faccio sapere se ci sono novità. Come faccio a spedirti un video da facebook? O lo puoi vedere da I.?
[13/01/2011 13:44:25] : mandami il link del sito poi chiedo di farmelo vedere . Se c'è bisogno di fare opera di convincimento con il papà fammelo sapere.
[13/01/2011 13:47:10] : ok ciao
[13/01/2011 13:48:45] : a presto ciao





[13/01/2011 20:18:22] i: Ciao Marta,tutto ok?
[13/01/2011 20:33:02] : si e tu?
[13/01/2011 20:42:57] : Eccomi...si noi tutto bene! Stamattina ero in giro per Houmt Souk con le bimbe ed era tutto tranquillo...poi nel pomeriggio ero a casa e ci ha raggiunto anche A. mi è sembrata un pò preoccupata...
[13/01/2011 20:44:41] : Mio marito vorrebbe che in questo periodo di chiusura delle scuole ne approfittassimo per andare in Italia un paio di settimane,ma io non ne ho affatto voglia...
[13/01/2011 20:46:57] : L. si trova a Tunisi,è andata ad accompagnare suo padre che ritornava in Italia con la nave...effettivamente mi ha detto che là la situazione è preoccupante...coprifuoco e pieno di militari con il mitra spianato...sembrano in assetto di guerra...domani mattina tornerà in aereo,spero che vada tutto bene...
[13/01/2011 21:10:42] : penso che tuo marito questa volta abbia ragione
[13/01/2011 21:11:05] : parti, non ci pensare su due volte..
[13/01/2011 21:11:27] : qua non si sa quanto durerà e come continuerà
[13/01/2011 21:12:01] : io ho paura e se partisse con me aandrei via subito con l'idea di tornare appena le cose si calmano e riaprono le scuole. Secondo me quello è il metro della gravità della situazione. Vedo mio marito con una faccia, poi le immagini dei disordini, i morti e adesso l'allarmismo generale
[13/01/2011 21:25:02] : ci sono posti in tunisia dove non trovi piu' da mangiare
[13/01/2011 21:25:41] : e non parlo del deserto, alcuni rioni di Tunisi, Monastir, Nabeul... i negozi sono vuoti

sono sicura che è una situazione transitoria e tutto si sitemerà, io ho paura del carattere della gente che reagisce male e si lascia infuocare da parole di quattro deficienti, quelli che bruciano le banche, i negozi, le stazioni di polizia sopno vandali!!!!!!!!! ragazzini cretini che si fanno sparare addosso dalla polizia e i poliziotti sono altrettanti cretini con la pistola. Fai uno piu' uno e capisci che la situazione è abbastanza incerta, perchè hai a che fare con dei deficienti. Hai visto i video su facebook delle manifestazioni?



[13/01/2011 21:40:14] : Scusami ancora Marta,mi ha chiamato mio marito su skype e abbiamo parlato un attimo...adesso ho terminato anche con lui...mi è sembrato un pò teso...no i video non li ho visti...ma secondo te tutte questi atti di violenza ci saranno anche qui?
[13/01/2011 21:44:19] : non si puo' prevedere, vedi quello che fa paura è che non si ha un metro di valutazione. Domani c'è sciopero generale, tutto chiuso
[13/01/2011 21:51:59] : Marta,ho una bellissima notizia da adrti!!! Mi ha chiamato mio marito e mi ha detto che stanno facendo festa in un sacco di posti della Tunisia perchè sembra che il presidente stasera abbia fatto un discorso e finalkmente la gente gli ha creduto...ora ti mando un link dove ci sono i festeggiamenti a Sfax...anche il cugino di mio marito mi ha detto che qui a Midoun sono tutti in giro a festeggiare con macchine e clacson...li sento anche io qui per le strade....stannno festeggiamdo tuttiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!! Dai che forse il pericolo è passatoooooooooooooooooooooooo!!!
[13/01/2011 21:53:44] : speriamo, li sento anch'io. Sto leggendo il discorso del presidente, vuoi una copia?
[13/01/2011 21:53:59] : Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!
[13/01/2011 21:55:08] : provo a metterlo qua. E' tradotto dal francese con google, ci sono degli errori
[13/01/2011 21:55:13] : discorso di Ben Ali
.pubblicata da Senda Baccar il giorno giovedì 13 gennaio 2011 alle ore 21.06.Io ti ho capito. Ho capito tutti: i disoccupati, i bisognosi, i politici e tutti coloro che necessitano di più libertà.

La violenza non assomiglia a noi e non fanno parte della nostra morale.

Il cambiamento che sto per annunciare ora è l'accettazione della tua legittime pretese a cui abbiamo risposto

Abbiamo sentito un gran dolore per le vittime di questi eventi e il danno subito dalle persone

La mia tristezza è grande, molto grande e profondo, molto profondo. Basta così violento! Basta violenza!

Oggi, dico di fermare l'uso di munizioni. Le munizioni non sono accettabili e ingiustificabili

Ho chiesto alla commissione indipendente, "indipendenti", per determinare le responsabilità di tutti i partiti, tutti i partiti senza eccezione

Ho incaricato il governo di fare abbassare i prezzi dei beni e dei servizi di base e aumentare la dotazione di compensazione

La piena libertà per la stampa, tutti i media. Libero accesso a siti Internet

La Commissione (che esaminerà i fenomeni di illeciti, la corruzione e gli abusi dei funzionari sarà indipendente

La libertà di espressione politica sarà istituito, compresa la manifestazione pacifica

Lavorerò per rafforzare la democrazia e promuovere il pluralismo

Io lavoro per tutelare e difendere la Costituzione del paese (...) mi rifiuto a mettere in discussione il requisito di età per l'ammissibilità alla presidenza della Repubblica.

Dobbiamo istituire una commissione nazionale che sarà presieduto da una personalità indipendente e credibile nazionali di esaminare modifica del codice elettorale, il codice della stampa e la legge sulle associazioni

CARTAGINE 13 gennaio 2011 (TAP) - Il presidente Zine El Abidine Ben Ali ha parlato Giovedi notte, il popolo tunisino, in un discorso trasmesso da canali televisivi nazionali 7 e Tunisi Tunisia 21 e radiofoniche pubbliche e private.

Il testo integrale del discorso:

"In nome di Dio, il Compassionevole, il Misericordioso Caro popolo della Tunisia,

Mi rivolgo a voi oggi, tutti tunisini in Tunisia e all'estero. Mi rivolgo a voi nella lingua di tutti i tunisini. Scrivo a voi, perché la situazione richiede un cambiamento profondo, una profonda e completa.

Io ti ho capito. Ho capito tutti: i disoccupati, i bisognosi, i politici e tutti coloro che necessitano di più libertà. Ho capito, ho capito tutto. Ma gli eventi che accadono oggi nel nostro paese non sono come noi. La distruzione non è parte del doganali della Tunisia, il civile tunisina, il tollerante tunisino.

La violenza non assomiglia a noi e non fanno parte della nostra morale. L'escalation deve fermarsi. Si deve smettere di usare gli sforzi combinati di tutti i partiti politici, organizzazioni nazionali, la società civile, intellettuali e semplici cittadini. Mano nella mano, per servire il nostro paese. Mano nella mano, per garantire la sicurezza dei nostri figli.

Il cambiamento che sto per annunciare ora è l'accettazione della tua legittime pretese a cui abbiamo risposto. Sentiamo il dolore per quello che è successo, un dolore profondo.

La mia tristezza e il dolore sono grandi. Ho trascorso più di 50 anni della mia vita al servizio della Tunisia, in diverse posizioni: l'esercito nazionale a posti di responsabilità e di 23 anni come presidente. Ogni giorno della mia vita è stata e continuerà a servire il paese e hanno fatto sacrifici che io non li elenco. Non ho mai accettato un giorno e non potrò mai accettare lo spargimento di una goccia di sangue dei tunisini.

Abbiamo sentito un gran dolore per le vittime di questi eventi e il danno subito dai privati, e mi rifiuto ci saranno altre vittime a causa delle continue violenze e saccheggi.

I nostri bambini oggi sono costretti in casa e non sono a scuola. Questo è totalmente immorale e inaccettabile, perché abbiamo paura per i loro atti di sicurezza di violenza perpetrati da piccoli gruppi che non esita a derubare le persone e aggressione.

E 'davvero un crimine e non un atto di protesta. Questo è immorale.

I cittadini devono affrontare e li abbiamo dato istruzioni in tal senso. Contiamo sulla collaborazione di tutti, per cui possiamo distinguere tra queste bande e piccoli gruppi di delinquenti che sfruttano queste circostanze protesta legittima e pacifica che noi accogliamo.

La mia tristezza è grande, molto grande e profondo, molto profondo. Basta così violento! Basta violenza!

Ho anche incaricato il ministro dell'Interno e ho ripetuto, ed oggi, dico di fermare l'uso di munizioni. Le munizioni non sono accettabili e non può essere giustificato solo se, Dio non voglia, se qualcuno prova a strappare la vostra arma, o ti attacchi con una pistola o qualcosa e si costretto a difendersi.

Ho chiesto alla commissione indipendente, "indipendenti", che indagherà incidenti, sorpassi e la morte ci rammarichiamo per determinare le responsabilità di tutti i partiti, tutti i partiti senza eccezione, con correttezza, integrità e l'obiettività.

Aspetto tutti tunisini, che sono a favore o no sostenere gli sforzi di pacificazione e di rifiutare la violenza, gli atti di distruzione e danni alle cose. La riforma richiede calma, e gli eventi cui abbiamo assistito sono stati il punto di partenza per la protesta contro una situazione sociale, una situazione su cui abbiamo fatto enormi sforzi, ma dobbiamo compiere maggiori sforzi per affrontare la carenze.

Dobbiamo dare a tutti noi l'opportunità e il tempo necessario per attuare tutti i passi importanti che abbiamo intrapreso.

Inoltre, ho incaricato il governo di fare abbassare i prezzi dei beni e dei servizi di base e aumentare la dotazione di compensazione.

Come per rivendicazioni politiche, ti ho detto che ho capito, abbiamo deciso di:

La piena libertà per la stampa, tutti i media. Libero accesso ai siti Internet che saranno soggetti ad alcuna forma di censura, pur garantendo il rispetto dei principi dell'etica e del giornalismo professionale.

Dal punto di vista della Commissione, che aveva annunciato la costituzione, due giorni fa con la missione di esaminare i fenomeni di prevaricazione, corruzione e abuso di funzionari, che sarà indipendente, "indipendenti", e noi garantirà l'imparzialità e integrità.

Ad oggi, la libertà di espressione politica sarà istituito, tra protesta pacifica, protesta pacifica incorniciati e organizzato l'evento civile. Un partito o una organizzazione che vuole organizzare una manifestazione pacifica sarà libero di farlo fintanto che rende la dichiarazione, fissa la data e il luogo, coaching e lavorare con gli organi competenti a preservare il carattere pacifica.

Direi che molte cose non sono andate come avrei voluto che fossero, in particolare nei settori della democrazia e delle libertà. Alcuni hanno talvolta indotti in errore da nascondere i fatti. Quelli, saranno responsabili.

Ribadisce il motivo per cui sono abbastanza chiaro che io lavoro per rafforzare la democrazia e promuovere il pluralismo. Sì, rafforzare la democrazia e la promozione del pluralismo.

Io lavoro per tutelare e rispettare la Costituzione. Voglio qui ribadire che, contrariamente a quanto qualcuno ha affermato, ho commesso, 7 novembre, che ci sarebbe presidenza di più la vita. Nessuna vita presidenza. Ribadisco pertanto il mio ringraziamento a tutti coloro che mi avevano esortato a essere un candidato nel 2014, ma mi rifiuto di mettere in discussione il requisito di età per l'ammissibilità della presidenza della Repubblica.

Vogliamo raggiungere l'anno 2014 come parte di un efficace concordia civile, in un clima di dialogo nazionale e la partecipazione dei partner nazionali a tutti i livelli.

La Tunisia è un paese a tutti. Tunisia che abbiamo a cuore e che nutre il suo popolo, vogliamo proteggerlo.

Che la volontà della sua gente resta nelle sue mani e le mani che sceglieranno fiera in modo che continua il suo cammino, iniziato dopo l'indipendenza e abbiamo perseguito fin dal 1987.

Costruiremo per questo scopo, una commissione nazionale che sarà presieduta da una personalità indipendente e credibile nazionale con le parti politiche e sociali per affrontare la modifica del codice elettorale, il codice della stampa e la legge sulle associazioni. La Commissione proporrà un calendario che durerà fino alle elezioni del 2014, anche per quanto riguarda la possibilità di separare le elezioni legislative delle elezioni presidenziali.

La Tunisia appartiene a tutti noi. Tenere insieme. Il suo futuro è nelle nostre mani. Garanzia insieme. Ognuno di noi è responsabile, poiché la posizione è il suo, il ripristino della sua sicurezza e stabilità. Pansons le sue ferite e sollecitare in una nuova fase che renderebbe ancora più probabilità di andare in un futuro migliore.

Cheers Tunisia. Viva il popolo. Viva la Repubblica ".


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[13/01/2011 22:01:30] : Grazie Martaaaaaaaaaaaaaaaaa!!! Sei stata fantastica a mandarmi il suo discorso...e io sono felicissima....con tutte queste tensioni injziavo anch'io a preoccuparmi...e ce ne vuole prima di farmi preoccupare...ahahhahahaahhahhh!!! Sei stata un tesoro...
[13/01/2011 22:03:28] : c'è la solidarietà prima di tutto, dobbiamo aiutarci anche moralmente.
[13/01/2011 22:05:50] : Sì è vero...bene ora vado a nanna più tranquilla...non dovrò più partire per l'Italia e spero che fra poco ricomincino le scuole perchè averle addosso tutto il giorno è un incubo...ahahahahhhahah!!! Senti ci sentiamo domani così magari festeggiamo anche noi???
[13/01/2011 22:06:43] : con molto piacere. Buona notte







[14/01/2011 10:36:39] : come va oggi?
[14/01/2011 10:44:31] : sembra che si siano un po' calmati. Ieri sera c'è stato il discorso del presidente della repubblica che è piaciuto. La reazione è stata positiva e non ci sono stati scontri la notte. La polizia non deve piu' sparare e questo è già una buona cosa.
[14/01/2011 10:46:13] : quello che mi dici l'ho sentito questa mattina alla radio ed ho sperato in una reazione positiva che mi confermi c'è stata
[14/01/2011 10:46:47] : Il discorso era fatto per la gente, gli ha detto quello che volevano sentire, in realtà è solo fumo negli occhi ma ,va bene cosi, l'importante che la gente si calmi un pochino. Oggi era previsto lo sciopero generale ed eravamo tutti convinti che dopo la notte di ieri venisse revocato in realtà tutto è chiuso: non c'è il pane, i caffè ed i negozi sono chiusi, nessuno in strada
[14/01/2011 10:47:33] : tutti hanno tanta paura, vediamo se ci saranno le dimostrazioni oggi e come andranno, credo sia la giornata decisiva
[14/01/2011 10:48:04] : speriamo bene. Ci sentiamo in giornata. Ciao
[14/01/2011 10:48:32] : grazie e buon lavoro!

[14/01/2011 13:14:56] : la situazione non si è sistemata, vogliono che il presidente si dimetta. Le manifestazioni sono tranquille ma non mollano. Adesso ci siamo messi in contatto con l'Ambasciata italiana a Tunisi dove censiscono gli italiani presenti nel paese.
[14/01/2011 13:16:36] : in effetti mi pareva ridicolo che dopo quello che è successo bastasse l'impegno del presidente a non ricandidarsi nel 2014
[14/01/2011 13:18:18] : tra un po' parlerà il ministro dell'interno che dovrebbe annunciare il ribasso di molti generi alimentari di prima necessità e poi vediamo le reazioni
[14/01/2011 13:18:31] : ok a dopo
[14/01/2011 13:18:38] : ciao



[14/01/2011 18:24:37] : e adesso siamo nel casino totale


[14/01/2011 17:41:53] : Ciao Marta come va? Mio marito vuole assolutamente che partiamo al più presto...credo che prenderò un volo domenica mattina che parte da qua alle sette con Alpitour...mi ha chiamato A. per dirmi che stasera c'è il coprifuoco dalle sei in poi,inizio a preoccuparmi...
[14/01/2011 17:42:52] : si fai bene
[14/01/2011 17:44:03] : preparati prima che puoi
[14/01/2011 17:44:17] : ma voi rimanete qui?
[14/01/2011 17:44:54] : se non partiamo tutti noi restiamo
[14/01/2011 17:45:30] f: Lui non parla di partire?
[14/01/2011 17:45:51] : non vuole preoccuparci
[14/01/2011 17:48:33] fede barbieri: Io spero che mi facciano partire perchè ho la macchina sul passaporto e sai che non potresti uscire dal paese senza auto,inoltre il mio permesso di soggiorno non è ancora pronto e non ho quello provvisorio...altra cosa che mi preoccupa è che P. mi ha detto che in questi giorni stanno svuotando i bancomat e con le banche chiuse come pago i bilgietti??? Tutta una serie di cose che mi stanno agitando...spero che stanotte non mi facciano saltare la macchina perchè noi qui non abbiamo un garage ed è parcheggiata sotto casa...
[14/01/2011 17:50:26] : non hai un vicino con girdino
[14/01/2011 17:51:11] : No,qui non ci sono casa con giardino...guarda sto davvero iniziando ad agitarmi...secondo te quanto durerà questa cosa?
[14/01/2011 17:51:55] : intanto cerca di stare calma
[14/01/2011 19:13:29] : Hai sentito che il presidente è scappato? E adesso cosa succederà??? Però era quello che voleva il popolo,no? Si calmeranno un pò o si verificherà unostato di anrchia totale???
[14/01/2011 19:13:43] : Scusa gli errori...le solite mani gelide...
[14/01/2011 20:16:29] : non si sa, a quantopare quello che è stato nominato non è ancora quello buono
[14/01/2011 20:18:44] : bene...un'altra bella notizia...ma scusa quello buono chi sarebbe? Chi vuole che venga messo al potere il popolo tunisino? Immagino un democratico e non un dittatore...ma loro hanno in mente una persona che vorrebbero prendesse in mano il paese?
[14/01/2011 20:20:18] : non lo so, qua sono tutti agitati. La sola cosa che si vuole adesso che le acque si calmino
[14/01/2011 21:11:58]: domani è un altro giorno. Rimani in casa con le bambine e spegni questo arnese che a volte fa anche male alla salute
[14/01/2011 21:12:17] : metti i cartoni animati e stringetevi nel lettone
[14/01/2011 21:12:38] : se poi non sarà possibile partire non importa
[14/01/2011 21:15:41] : vuoi i numeri dell'ambasciata?
[14/01/2011 21:16:27] fede barbieri: ...hai ragione Marta...siamo già sintonizzate su Raigulp...questo "arnese"come tu giustamente lo definisci,a volte fa davvero più male che bene...ora sono rilassata e se non potrò partire pazienza,non credo ci succederà niente di brutto...del resto anche tutte voi siete qui e quindi io non mi sentirò mai sola...passerà anche questa...grazie ancora per l'appoggio e il conforto morale...un bacio grande e notte serena...ci sentiamo domani...come diceva Rossella O'hara e come hai detto tu,domani è un altro giorno e speriamo che ci porti qualcosa di buono...




[14/01/2011 20:26:35] : dammi qualche notizia confortante prima di cena
[14/01/2011 20:38:19] : ok vado a cena ma lascio acceso il computer
[14/01/2011 21:13:26] : un gran casino
[14/01/2011 21:14:33] : coprifuoco in tuta la tunisia, spazio aereo chiuso.
[14/01/2011 21:14:58] : il presidente se ne' andato, fuori c'è una calma surreale
[14/01/2011 21:18:31] : l'ambasciata che cosa via ha detto?
[14/01/2011 21:20:46] : di non muoversi, rispettare il coprifuoco, lo spazio aereo e marittimo sono chiusi. Fare riserva
[14/01/2011 21:30:03] : GLI AVETE DETTO CHE NON C'ERA BISOGNO CHE VE LO DICESSE L'AMBASCIATA?
[14/01/2011 21:30:51] : si anche perchè il messaggio è arrivato un'ora fa; il coprifuoco iniziaca alle 18:00
[14/01/2011 21:31:51] : ma non importa; noi siamo tutti a casa, una paura che non ti dico soprattutto perchè siamo sicuri che non è ancora finita!
[14/01/2011 21:34:04] : cisono stati scontri anche da voi
[14/01/2011 21:34:09] : ?
[14/01/2011 21:37:45] : no, qua vicino no
[14/01/2011 21:38:24] : hanno fatto danni a midoun (20 km) durante la manifestazione di questa mattina
[14/01/2011 21:39:20] : quindi è sfumata la possibilità di venire in ferie qua?
[14/01/2011 21:39:50] : no, non ancora. .. non vuole partire
[14/01/2011 21:41:24] : certamente è facile per me consigliarvi di partire, altra cosa è per voi farlo davvero in una situazione del genere
[14/01/2011 21:44:21] : sai cos'è andiamo via e poi? Lui resta qua da solo e noi là da soli? Sono ancora abbastanza positiva, abbiamo scorte per circa un mese e non ci sono stati grandi guai qua a Houmt Souk. Se ero a tunisi sicuramente sarei già partita
[14/01/2011 21:45:26] : poi gli italiani sono ancora tutti qua e siamo una comunità molto unita.
[14/01/2011 21:46:08] : mi sembra ragionevole quello che dici
[14/01/2011 21:47:21] : il mio metro è la scuola, per ora non si hanno notizie
[14/01/2011 21:48:15] : sai qualcuno dice che rischiano di perdere l'anno, altri che riapre a febbraio... non si capisce niente
[14/01/2011 21:48:56] : facciamo passare la notte e vediamo domani
[14/01/2011 21:48:59] : i bimbi cosa dicono?
[14/01/2011 21:49:29] : sono molto agitati, non sono abituati a restare in casa chiusi
[14/01/2011 21:50:55] : ma sono molto legati al loro papà e soprattutto M. non concepisce l'idea di andare via senza di lui. Anche E. a modo suo mi ha detto una cosa del genere
[14/01/2011 21:52:48] : decideremo giorno per giorno, un aereo si trova. Mi auguro solo che domani sia una giornata tranquilla
[14/01/2011 21:53:51] : speriamo. L'aereo si trova ma se lo spazio aereo è chiuso?
[14/01/2011 21:55:56] : dicono solo durante la notte. Questa notte dovrebbe arrivare anche l'esercito cosi le cose si calmeranno
[14/01/2011 21:56:38] : ok, allora buona notte a tutti !
[14/01/2011 21:56:50] : grazie anche a te!

[15/01/2011 10:21:13] : buon giorno io sono qua al computer di casa per i prossimi due giorni, come va?
[15/01/2011 10:23:49] : tanta paura durante la notte per delle bande che vanno a sacheggiare in giro. Da noi è rimasto tutto calmo. Durante la notte è arrivato l'eservito, ed è una buona cosa. Tunisi è una tragedia... rubano e spaccano tutto
[15/01/2011 10:26:40] : tu pensi che sia una questione di sopravvivenza, una motivazione politica o vandalismo-malavita ?
[15/01/2011 10:36:18] : adesso è vandalismo
[15/01/2011 10:36:42] : non c'è un governo e la gente fa quello che vuole
[15/01/2011 11:04:46] : è quello che immaginavo
[15/01/2011 12:19:48] : hanno riaperto lo spazio areo e navale.
[15/01/2011 12:31:55] : è già un primo segno di miglioramento


[15/01/2011 20:50:29] : se vedii in giro gente con i bastoni non avere paura
[15/01/2011 20:51:20] : sono le nostre milizie volontarie che aiutano la polizia e l'esercito per difenderci dagli eventuali malintenzionati
[15/01/2011 20:51:39] : questa notte ci sono d'appertutto in tunisia


[16/01/2011 11:33:06] : buona domenica, spero vivamente che sia così!
[16/01/2011 12:16:54] : oggi non c'è il pane e non è un buon segno. La situazione qua a Djerba è abbastanza tranquilla. A Tunisi ci sono cecchini che saparano in pieno giorno. Qua si sono organizzati i ragazzi e la notte fanno la ronda di guardia armati con spranghe di ferro e bastoni.
[16/01/2011 12:17:34] : Ieri sera dopo il coprifoco la polizia e l'esercito hanno fermato qua in città quattro macchine di banditi armati fino ai denti.
[16/01/2011 12:17:52] : Oggi la Tv parla di 3000 arresti di banditi
[16/01/2011 12:19:38] : hanno fatto evadere detenuti da due prigioni. I Banditi sono organizzati dal generale della polizia privata dell'ex-presidente che ha deciso di distruggere il paese. Hanno bruciato i centri commerciali, negozi, uffici, banche, ospedali... anche se le cose si calmano la tragedia vera sarà il dopo.
[16/01/2011 12:21:51] : QUESTE NOTIZIE NON LE HO ANCORA SENTITE IN TV E FORSE NON LE TRASMETTERANNO NEANCHE. HAI FORSE SENTITO L.?
[16/01/2011 12:22:55] : qualche giorno fa adesso la chiamo
[16/01/2011 12:24:50] : NON VOLEVO DIRTI DI CHIAMARLA, FACEVO UNA CONSIDERAZIONE OVVERO CHE NON LA SENTO DA ALCUNI GIORNI IL CHE SIGNIFICA CHE NON E' IN APPRENSIONE PER VOI E FORSE TUTTO SOMMATO E' MEGLIO CHE NON SI SIA RESA CONTO DELL'ESATTA DIMENSIONE DEL PROBLEMA.
[16/01/2011 12:26:57] : avevo pensato anch'io ieri di chiamarla e hai fatto bene a dirmelo. Ho parlato adesso con lei e ho mentito spudoratamente cosi sta tranquilla.
[16/01/2011 12:27:22] : Invece non sono ancora riuscita a convincere del tutto mio papà a restare a casa
[16/01/2011 12:28:49] : se scambi quattro parole con lui mi faresti un gran piacere anche perchè in dieci giorni la sistuazione non si calmerà. Le elezioni sono previste tra due mesi. Lascio il computer acceso poi ci sentiamo in giornata. Grazie ancora del sostegno morale!!!!!!!!!
[16/01/2011 12:29:17] : OK CI SENTIAMO DOPO
[16/01/2011 15:05:55] : Sembra che sia intenzionato ad andare domani in agenzia per chiedere il rimborso del biglietto o spostare il volo a settembre. Gli ho dato i numeri di Alitalia per contattarli telefonicamente già oggi. L'intenzione sembrava quella giusta ovvero di non voler partire ad ogni costo. Speriamo che non cambi idea nei prossimi giorni se il biglietto non dovesse essere rimborsabile.
[16/01/2011 16:32:35] : ti ringrazio, qua la cosa andrà per le lunghe e fin che non abbiamo un governo stabile la situazione è molto incerta anche perchè l'ex-presidente non molla
[16/01/2011 17:06:25] : meglio evitare ogni commento !
[16/01/2011 21:04:15] : ciao a domani


[17/01/2011 10:26:57] : ???
[17/01/2011 11:01:27] : ci  siamo ancora. tutti fanno grandi sforzi per far sebrare il mondo calmo. l'ambasciata dice di non uscire. i piccoli negozianti hanno aperto, i supermercati no.
[17/01/2011 11:03:05] : siate molto prudenti fino a quando non si capisce qualcosa di più
[17/01/2011 11:03:29] : grazie ci sentiamo in giornata
[17/01/2011 11:03:45] : ciao

[17/01/2011 21:15:47] : termina un'altra giornata vorrai dire. com'è andata oggi?
[17/01/2011 21:19:30] : meglio, è stato formato un governo tecnico che dovrebbe guidare il paese per due mesi fino alle prossime elezioni. Si continua a dare la caccia ai banditi che sono ancora in giro e hanno fatto un morto a Bizerte. Qualcuno ancora protesta perchè non è contento dei membri nominati. Intanto escono tutte le storie incredibili sulla storia di Ben Ali, sua moglie e la grande mafia che ha gestito il paese in questi anni.
[17/01/2011 21:19:57] : se vuoi ti mando qualche cosa è in francese
[17/01/2011 21:24:37] : grazie, preferisco di no per il semplice motivo che il francese proprio non lo conosco, speriamo che tutto si risolva presto e sopratutto nel migliore dei modi, le storie sull'ex presidente e sopratutto sulla moglie sono su tutti i giornali italiani e vengono paragonate a quelle di Ciausescu e della moglie
[17/01/2011 21:26:24] : ...potrebbe finire nello stesso modo, ma in arabia saudita non li giustizieranno
[17/01/2011 21:28:34] : è aumentato il contingente dell'esercito e anche la polizia, dopo la pulizia (molti dei comandanti erano i fedelissimi dell'ex presidente). C'è ancora tanta paura. Manca tutto, oggi è arrivato un po' di latte
[17/01/2011 21:29:38] : abbiamo le riserve, intanto non si bastonano piu' per strada. Speriamo bene!
[17/01/2011 21:35:22] :  sono arrivati J. e m.,che vi salutano, i. non c'è perchè è a genova per lavoro. speriamo che il governo funzioni così dopo le elezioni ce lo prestate perchè ne abbiamo proprio bisogno, anche rispetto al nostro capo del governo la stampa estera ha molto da scrivere e noi da vergognarci , sulla ex moglie non c'è nulla da dire ma delle varie amanti tanto tanto
[17/01/2011 21:38:44] : ti riporto la frase che ho letto da qualche parte in questi giorni "mandateci qualche tunisino a sistemare i nostri politici". Saluti a tutti e grazie ancora. Oggi ho guadagnato 8 baguette, ieri un pacco di farina nascosto in un pacco di pannolini, domani vediamo!!!!
[17/01/2011 21:39:20] : domani vediamo gli sviluppi magari ci saranno delle sorprese...
[17/01/2011 21:40:17] : manca ancora la storia della visita alla banca chiusa a chiave con gli impiegati che tramavano dalla paura... ma oramai hai capito il clima
[17/01/2011 21:40:47] : buona notte a tutti e ci sentiamo domani! Grazie
[17/01/2011 21:41:54] : buonanotte a tutti ,ciao ci sentiamo domani, un abbraccio da tutti noi

[18/01/2011 12:45:26] : ciao a tutti
[18/01/2011 12:54:57] : siamo qua oggi è tutto piu' tranquillo anche se il nuovo governo non piace a molti, ma la gente è stanca e cerca di tronare alla normalità.
[18/01/2011 12:55:52] : ho sentito che c'è la metà dei ministri di prima
[18/01/2011 12:56:03] : intendo dire del governo di prima
[18/01/2011 12:56:44] : è questo il problema, sembra di nuovo un tentativo di tornare al vecchio regime
[18/01/2011 12:57:24] : è fin troppo evidente
[18/01/2011 12:59:09] : non si risolverà tanto velocemente ma  intanto si respira
[18/01/2011 12:59:36] : e non è poco!
[18/01/2011 12:59:53] : ci sentiamo più tardi. Ciao
[18/01/2011 13:00:19] : grazie a dopo ciao
[19/01/2011 13:12:19] : COME VA OGGI ?  HAI FORSE NOTIZIE DEL BIGLIETTO AEREO DI TUO PAPA' ?
[19/01/2011 13:19:43] : papà puo' spostare il biglietto fino alla fine del 2012, pensa di scendere a settembre. Qua come al solito, tutto calmo a parte le manifestazioni contro il nuovo governo, ma sono manifestazioni pacifiche. I prezzi cominciano a salire e quelli di frutta e verdura sono radoppiati, è- molto difficile raggiungere l'isola. Questa mattina sono uscita con i bambini un'oretta a fare un giro in macchina, erano felicissimi. Abbiamo trovato il forno aperto e abbiamo comprato il pane!
[19/01/2011 13:21:14] : MI FA PIACERE CHE IL PEGGIO SIA PASSATO
[19/01/2011 13:23:19] : adesso ci prendiamo cura dei soldati che fanno la guardia sotto la finestra tutta la notte. Sono i mille aspetti di questa storia.
[19/01/2011 13:28:20] : DA OGNI ESPERIENZA SI POSSONO TRARRE I LATI POSITIVI, COME ASSAPORARE IL GUSTO DEL PANE FRESCO DOPO GIORNI CHE NON C'ERA, FRATERNIZZARE CON I SOLDATI CHE SONO LA PER GARANTIRE LA TRANQUILLITA' E COSE SIMILI....
[19/01/2011 13:35:26] : si è nel suo una grande esperienza per noi e anche per i bambini. Sai m. e e. hanno capito cosa è successo e si danno un gran da fare in tutto. Stiamo continuando i lavori in casa e abbiamo aperto tutte le nostre attività. Hanno visto i ragazzi la notte che fanno la guradia e sanno che sono "buoni" cosi dormono tranquilli. Preparano la cena per il guardiano del caffè, questa sera prepareranno con me i panini per i soldati... edem è solo arrabbiato che non puo' andare a fare la gurrdia con loro la notte. F. è rimasto con i soldati fino alle due questa notte, fa freddo e anche loro sono lontani da casa.
[19/01/2011 13:38:39] : C'E' DA CHIEDERSI PER QUANTO TEMPO I TURISTI STARANNO ALLA LARGA?
[19/01/2011 13:43:26] : sai che ci sono alcuni che si sono rifiutati di partire. Per gli italiani non ci sono voli fino a marzo, il nord è rovinato; tutta la zona di Cartagine, Nabeul, Bizerte, Tunisi ci vorranno anni per ricostruila. Qua si potrà venire, ma non ancora. Speriamo che ci sia una ripresa per la stagione estiva, molti alberghi hanno chiuso e messo il personale alle porte e cosi' sono state costrette a fare anche le agenzie di viaggio.
[19/01/2011 13:45:18] : BASTA CHE I TURISTI NON PREFERISCANO METE PIU' TRANQUILLE
[19/01/2011 13:47:08] : sicuramente, in ogni caso lavoro non mancherà se la gente ha voglia di rimboccarsi le maniche; i camerieri farnno gli operai, i bagnini i panettieri... del resto in tutte le cose c'è un prezzo da pagare!
[19/01/2011 13:48:06] : la scuole sono ancora chiuse, hanno riaperto gli asili ma i bambini non ci sono; la gente preferisce aspettare ancora.
[19/01/2011 13:48:20] : non vai a pranzo?
[19/01/2011 13:58:41] : HO MANGIATU QUI, HO INIZIATO PROPRIO QUANDO TI HO SCRITTO LA PRIMA VOLTA. (BACALA' CON POLENTA ERA IL MENU')
[19/01/2011 14:01:01] : anche a noi non è andata male: brodetto con le seppie!
[19/01/2011 14:04:07] : OTTIMO, NON FATELO ANNUSARE AI MILITARI CHE MANGIANO PANINI
[19/01/2011 14:08:10] : devo ancora scoprire dove dormono, se hanno requisito un albergo o hanno un accampamento. Mi chiedo proprio cosa mangino, ci sarà ua cucina da campo come nei film? Io gli mando il the caldo e i panini con formaggino e harissa questa notte cosegna alle 24:00. Domani M. ha pensato di fargli un dolce (il Kuglof) e ovviamenete sarà cosi e li impegnero' tutto il pomeriggio!
[19/01/2011 14:09:17] : AH UN DOLCE TIPICO DEL LUOGO !
[20/01/2011 19:08:40] : Era buono il Kouglof ?

[20/01/2011 20:50:06] : SI

[20/01/2011 21:01:02] : c'èqualcuno
[20/01/2011 21:01:07] : ?
[20/01/2011 21:10:00] : si eccoci qua. Oggi giornata tranquilla! M. è andata al doposcuola due ore questa mattina e poi siamo rimasti ancora a casa. Sembra si ritorni piano piano alla normalità o quasi. Abbiamo anche tante ore di sonno da recuperare!
[20/01/2011 21:13:47] : sono contento di queste notizie,ho appena visto il telegiornale, mostravano le riprese delle manifestazioni di Tunisi. Mi ha picevolmente meravigliato che i dimostranti non erano i soliti scalmanati che aspettano qualsiasi occasione per fare casino, ma anche gente anziana e di  tutti i tipi.
[20/01/2011 21:30:03] : Qua manifestano intere famiglie
[20/01/2011 22:19:44] : scusami ero andato a cenare. Spero solo  che vada tutto per il meglio. Ora vado a dormire perchè dovrò alzarmi presto ,domani vado ad un congresso. ci sentiamo domani sera,  buonanotte
[20/01/2011 22:20:59] : grazie e buona notte! A domani!


[24/01/2011 15:19:20] : ciao come state? con noi va tutto bene; oggi cominciavano le scuole, in realtà sono rimaste chiuse. Ufficialmente si comincia mercoledi (forse). La situazione si è calmata, abbiamo ancora il coprifuoco e regna una completa disorganizzazione a livello istituzionale. Adesso comincia il difficile; molti alberghi hanno chiuso e c'è un sacco di gente senza lavoro!
[24/01/2011 16:00:51] : CIAO MARTA, SONO RITORNATO ADESSO, AVEVO LASCIATO IL COMPUTER ACCESO, NOI STIAMO BENE E MI FA PIACERE CHE ANCHE CON VOI VADA MEGLIO. QUANDO NEI GIORNI SCORSI TI MANIFESTAVO LA MIA PERPLESSITA' SULLA RIPRESA TURISTICA ERA PROPRIO PERCHE' SUPPONGO CHE LA GENTE PREFERIRA' ALTRE METE FINO A QUANDO LA SITUAZIONE NON SARA' CHIARA.
[27/01/2011 14:48:42] : Ripresa la scuola ieri?
[27/01/2011 15:13:29] : si con orari strambi, solo le elementari. Le medie ed i licei scioperano ancora. Sai qua l'atmosfera è sempre piu' pesante e non sembra voglia calmarsi, non si riesce a tornare alla normalità
[27/01/2011 15:21:09] : Citando un vecchio detto dalle mie letture preferite (Le maldobrie): "No xe un mal che no xe anche un ben"
[27/01/2011 15:26:10] : qua bisogna far musina per far la spesa in italia! Per adeso soldi xe ma xe poco cosa comprar!
[27/01/2011 15:48:05] : PARLI DI GENERI DI PRIMA NECESSITA' ?
[27/01/2011 18:28:00] : scarpe per i bambini; il latte arriva una volta alla settimana e il ministro dell'agricoltura ha detto che ci sono scorte fino a giugno poi bisognerà aspettare il nuovo raccolto. Ieri sera ho visto un video dei cecchini sul tetto di una casa ed una famiglia che riprendeva la scena dalla finestra del salotto, mi ha scioccata!!!
[27/01/2011 18:32:10] : spero che questo avvenga molto lontano da voi, non che questo diminuisca la gravità della cosa
[27/01/2011 18:36:57] : noi ci spostiamo meno possibile ma diventa psicologicamente molto difficile vivere in queste condizioni. Vediamo come continua, coi cerchiamo di essere il piu' positivi possibili, stiamo continuando a fare i lavori in casa ed i nostri locali sono tutti aperti. Non andiamo piu' a pranzo fuori la domenica, ma non mi sembra un grande sacrificio. Vado a sfamare le belve! Saluta manuela e i tuoi "piccoli"
[27/01/2011 18:37:48] : Saluta anche tu tutti da parte nostra. Ciao
[02/02/2011 15:30:41] : Ciao, come va?
[02/02/2011 15:31:58] : ciao, grazie, Speriamo bene
[02/02/2011 15:32:40] : gli ultimi due giorni sono stati un po' turbolenti ma da ieri sera le cose dovrebbero andare meglio.
[02/02/2011 15:33:49] : Ha parlato il nuovo ministro dell'interno che ha riferito dell'attacco al Ministero dell'Interno del 31/1 e su come lui e il generale delle forze armate si sono salvati uscendo dalla finestra, credo
[02/02/2011 15:35:08] : Per fortuna non si è lasciato intimidire e ha cacciato 42 alti funzionari tra cui quelli di dogana e polizia.
[02/02/2011 15:35:48] : Ora si è messo a controllare i governatori di cui già 10 sono scappati.
[02/02/2011 15:36:35] : Come risultato oggi non ci sono dimostrazioni e la polizia è tornata a lavorare (dopo 3 settimane)
[02/02/2011 15:37:53] : Pensa che anche il pronto intervento non rispondeva per lasciare nel panico la popolazione, il ministro dell'interno ha licenziato anche quel resposabile
[02/02/2011 15:38:49] : ha pregato la gente di riprendere a lavorare e di riportare i bambini a scuola.  Speriamo che ci sia finalmente qualche cosa di "sano"!
[02/02/2011 15:39:25] : Il Ministro è quello di prima?
[02/02/2011 15:42:45] : no, questo è uno nuovo che preso la carica 5 giorni fa. Ieri andando al lavoro ha detto di essere stato fermato dai posti di blocco diverse volte mentre lui aveva ordinato di farli togliere. Da li è partita la pulizia perchè si è accorto che qualche cosa non andava dall'interno del ministero ... Ma ti rendi conto
[02/02/2011 15:44:54] : M. ed E. sono andati a scuola?
[02/02/2011 15:47:34] : si, io li porto da lunedi scorso. Non li lasci camminare per strada da soli (questo è sempre un'indicazione che ci è arrivata dal ministero), li aspetto davanti al cancello che resta chiuso fino alla fine delle lezioni. Ieri ci sono stati degli attacchi ad alcune scuole a Tunisi, le milizie sono entrate con bastoni e coltelli per spaventare gli alunni
[02/02/2011 15:49:04] : non escono piu' neanche in giardino se non sono con loro. Da oggi dovrebbe migliorare la cosa perchè è tornata la polizia.
[02/02/2011 15:50:17] : Spero che quanto prima tutto questo sia solo un brutto ricordo.
[02/02/2011 15:52:26] : non sai quanto lo speriamo anche noi e non sai quanto è difficile "proteggere" i bambini dalle informazioni che arrivano. In ogni modo c'è ancora il coprifuoco e tutte le scuole devono chiudere alle 15,45; dopo le 16,00 non vogliono bambini in giro per strada
[02/02/2011 15:54:06] : Dunque ora sono a casa?
[02/02/2011 15:54:46] : non ancora F. li ha ritirati perchè io sono con S. che dorme ancora.

[04/02/2011 12:15:47] : Da voi come procede?
[04/02/2011 13:57:53] : meglio, per ora tutto è calmo. In giro c'è molta diffidenza. In ogni caso tutto bene, c'è ancora il coprifuoco, ora si aspetta per vedere come continueranno le cose.  A presto!
[04/02/2011 14:06:34] : Ok grazie e saluti a tutti voi.



[10/02/2011 10:50:41] : Noi stiamo bene anche se molto stanchi... qua la situazione è tranquilla per modo di dire. Adesso manca lavoro, tutto funziona a rilento e di conseguenza poco lavoro=pochi soldi, tanti ladri. Noi usciamo poco. Continuano le manifestazioni, alcune pacifiche altre meno. I buoni sono mescolati con i cattivi, in sostanza non si capisce piu' niente. Se vedi la faccia di F. è lo specchio del caos, lui è molto preoccupato. Grazie a Dio noi riusciamo a cavarcela poi abbiamo una base in Italia cosi al meno sappiamo come orientarci. Poi, come ti ho detto, anch'io ho ripreso a lavorare da ottobre. Speriamo bene. salutami tutti! Ci sentiamo presto.
[10/02/2011 11:21:40] : Baci a tutti
[18/02/2011 14:37:30] : Ciao a tutti, come va?


[18/02/2011 14:49:20] : bene, qua da noi oggi c'è una tempesta di sabbia incredibile... meglio cosi non partono i clandestini
[18/02/2011 14:52:17] : questa è l'ultima novità della rivoluzione, i clandestini partono da djerba e zarzis, in realtà non sono tutti tunisini ma egiziani e libici... Gheddafi li lascia scappare attraverso le sue frontiere cosi non si ribellano contro il suo regime. In piu' c'è un simpatico accordo tra la moglie del nostro ex presidente e Geddafi per mettere in difficoltà la Tunisia. Qua ogni giorno salta fuori una nuova... meglio delle telenovele!
[18/02/2011 14:54:23] : Prendi appunti per scrivre un libro.
[18/02/2011 14:55:07] : ottimo suggerimento!


[27/02/2011 14:24:31] : Ciao Marta come state?
[27/02/2011 14:25:04] : bene grazie, con voi come va?

[27/02/2011 14:27:46] : Dalle nostre parti siamo invasi dai profughi. Del resto la Libia è a due passi.
[27/02/2011 14:29:11] : a parte l'emergenza che immagino, in temini di sicurezza come va?
[27/02/2011 14:33:59] : da un paio di giorni si sono un po' agitate le cose, ci sono delle minoranze della popolazione che vogliono destituire il governo. c'è stata una brutta manifestazione a Tunisi ieri e venerdi dove ci sono stati anche dei morti (la polizia ha sparato di nuovo). I profughi poveretti non fanno danni, per ora se ne stanno seduti ad aspettare quando qualcuno li porterà da qualche parte. Qua non c'è l'organizzazione che c'è in Italia, tutto si basa sul volontariato e ti assicuro che le cose funzionano benissimo. Ci passiamo parola sulle esigenze e si cerca di far fronte come si puo'.
[27/02/2011 14:40:49] : la scuola continua "normalmente"?
[27/02/2011 14:47:39] : si, solo le elementari i licei e le medie no. Continuano a manifestare, sabato abbiamo avuto una giornatina non ti dico. Alle 10 m. chiama da scuola che ci sono i manifestanti che vogliono forzare le porte per entrare. Hanno chiuso i cancelli a chiave, ci siamo precipitati a scuola ed era gia' li la polizia e l'esercito. Era una manifestazione pacifica per la libia e volevano che nessuno studiasse. Gli insegnanti hanno continuato a far lezione e tutto è finito bene. Queste cose capitano spesso, la mattina quando porto m. a scuola aspetto quasi mezz'ora davanti al cancello fino a quando arriva il custode e lo chiude (io e tutti gli altri genitori)



[01/03/2011 20:57:10] : quando ti colleghi guarda questo
http://tv.repubblica.it/dossier/libia-rivolta-gheddafi/una-calca-infernale-al-confine-libia-tunisia/63141?video





Apre le porte l'Assemblea Costituente a Tunisi: qualcuno pensa già a fare la valigia.

Oggi si è riunita a Tunisi al Palazzo del Bardo la prima sessione dell’Assemblea Costituente, quell’Assemblea eletta dal popolo, che rappresenta la gente della Tunisia, che dovrebbe scrivere la nuova Costituzione del paese. Le sorprese non sono mancate. I neo eletti sono stati accolti da un gruppo di manifestanti che volevano ribadire il ruolo della Costituente e l’importanza della “poltrona” occupata quale rappresentante del popolo ed emissario delle sue richieste. Le rivendicazioni erano molteplici dall’opposizione al Sesto califfato dichiarato dagli estremisti islamici al desiderio di non schierare lo stato con favoritismi verso alcun paese esterno in particolare Stati Uniti, Francia e Quatar. Già in passato interessi economici personali sono intervenuti nei giochi di potere trasformando una repubblica in un business economico privato del Presidente Ben Ali e le famiglie affiliate.




Tahar Hamila, il piu’ anziano degli eletti, ha dichiarato aperta la Prima Assemblea Costituente. 


Lasciando da parte i numeri e le valutazioni politiche il colpo d’occhio della sala parla da solo. Se si guardano separatamente vincitori ed opposizione sembra di parlare di due paesi differenti, uno islamico e uno occidentale. La differenza è netta e lampante e la grande maggioranza degli eletti di Ennahda dominano la sala. Le inquadrature della telecamera mostrano i due volti del paese, due modi di vita diversi, due modi di vestirsi diversi, due atteggiamenti diversi. Non parliamo solo di velo per le donne ma una sensazione trasmessa al pubblico che riduce ad un’esigua minoranza la parte moderata o comunque di coloro che desiderano una Tunisia piu’ vicina agli stili occidentali. La Tunsia deve aspettarsi ancora molte sorprese e l’opposizione dovrà lavorare molto bene per garantire i diritti dei suoi cittadini, soprattutto quelli delle donne. Ghannouchi esce di scena e lascia il posto agli eletti del suo partito che rispecchiano una popolazione che affianca la religione alla vita quotidiana. Sono sicuramente scelte personali e assolutamente rispettabili se tenute lontano dalle aule in cui si discutono le leggi che reggeranno un paese. Sul territorio possono coesistere in modo esemplare come è avvenuto fino ad ora nel totale rispetto reciproco. Bisogna tener conto che molti degli eletti hanno poca dimestichezza con i giochi politici e dovranno imparare presto a difendere le loro idee, quelle per le quali sono stati eletti e per le quali rappresentano i cittadini.

Come in tutte le riunioni che si rispettino anche in questa ci sono state contestazioni e litigi. L’intervento piu’ “professionale” è stato quello di Moncef Marzouki che ha riportato l’ordine in sala. 

link con l'intervento si Marzouki

La sua voce era chiaramente emozionata ed esternava tutti i sentimenti di gioia, paura, stupore e forse incredulità che nella sua Tunisia si possa essere arrivati a questo primo passo cosi’ importante. E’ solo la prima giornata e la gente è viglie e molto attenta, seguirà passo per passo i lavori dell’Assemblea Costituente. La popolazione è pronta a scendere di nuovo in piazza e lottare per i propri diritti.

In questo momento tutto il paese guarda a Tunisi. Una calma di attesa regna nel paese anche se molti sono pessimisti, timorosi per il loro futuro, per un’economia che ha difficoltà a riprendersi, ad un turismo che ha ridotto alla fame intere regioni. La gente e stanca e non sono pochi che dichiarano di vedere molto nebbioso l’avvenire, è il discorso della maggior parte delle donne che pensano ai loro figli e hanno smesso di illudersi, cercano soluzioni concrete e certezze che ancora stentano ad arrivare. Si pensa alla scuola e a tutti quei messaggi che arrivano sul connubio scuola e religione, agli usi e costumi che possono cambiare cosi’ rapidamente se solo una legge “sbagliata” vienisse approvata da quell’Assemblea Costituente dalla quale chiunque puo’ trarre le sue conclusioni, senza conoscere i personaggi, senza capire l’arabo. Molti sono in attesa, pronti a partire per garantire un futuro alle loro famiglie.

domenica 13 novembre 2011

14 janvier 2011 à Tunis : le jour où Ben Ali est tombé


Si le 14 janvier 2011 reste dans les mémoires comme le jour qui a fait basculer le monde arabe dans un processus révolutionnaire historique, les Tunisiens étaient encore loin de connaître tous les détails qui ont conduit au départ de l'ex-président Ben Ali. Dans un article publié le 10 août 2011, Mediapart révélait déjà les grandes lignes de ce qu'il s'est véritablement passé le 14 janvier 2011 à Tunis. Beaucoup de zones d'ombre subsistaient, notamment sur les rôles joués par des personnages clés, comme le général Rachid Ammar, ou l'ancien ministre de la défense, Ridha Grira.
Mediapart a pu prendre connaissance du dossier d'instruction émanant du tribunal militaire, qui a repris également une partie des auditions menées par la justice civile (dont celle de l'ancien directeur de la sécurité présidentielle impliqué dans une tentative de coup d'Etat, Ali Seriati). Ces documents, établis grâce aux auditions de plusieurs dizaines de personnes, confirment les révélations de notre article du 8 août. Si le dossier contient plus de 1.200 pages, nous en avons extrait la partie qui nous a semblé la plus significative pour retracer aujourd'hui un nouveau récit, plus précis et plus détaillé, de la journée. 
Outre leur importance historique, l'existence de tels documents nous amène également à nous interroger sur les intentions de la justice tunisienne, et du général Marouane Bouguerra, à la tête du tribunal militaire : pourquoi, alors que la plupart des auditions ont eu lieu de mars à juin 2011 (voir le document ci-dessous, page de garde du dossier d'instruction, ainsi que les auditions publiées sous l'onglet «Prolonger»), aucun procès, aucune action en justice relative à cette journée, n'a pour l'heure été officiellement diligenté ?
Page de garde du dossier d'instruction de la justice militaire tunisiennePage de garde du dossier d'instruction de la justice militaire tunisienne© Mediapart
Les pages sélectionnées par Mediapart, que l'on pourra pour partie consulter en cliquant sous l'onglet «Prolonger», concernent les écoutes téléphoniques et les auditions de dix-sept personnalités (dont la présentation se trouve également sous l'onglet «Prolonger»).
Voici donc le récit de cette journée, tel que nous avons pu le reconstituer, raconté par les acteurs eux-mêmes via les retranscriptions de l'enquêteur tunisien.

Au matin, un bilan de 28 morts annoncé à Ben Ali

  • Matinée du 14 janvier, au Palais présidentiel 
Ali Seriati (extrait de son audition ci-dessous) appelle le président Ben Ali : «Vingt-huit personnes ont été tuées dans les dernières 24 heures, dont deux à Tunis centre et six au Kram (situé à trois kilomètres du palais), plusieurs armes ont été dérobées dans les postes de police. De plus, le service des renseignements du palais m'a fait parvenir un rapport annonçant que certains internautes avaient préparé des manifestations sur l'avenue Habib-Bourguiba demandant la chute du régime ; J'ai d'ores et déjà fait parvenir ce document au directeur de la sûreté nationale et au chef d'état-major de l'armée de terre. Cette journée sera d'autant plus difficile qu'elle coïncidera avec les funérailles qui auront lieu au début de cet après-midi.» «Le président m'a alors ordonné de ne pas divulguer le nombre de morts et de donner 5000 dinars par famille de victime afin de calmer les esprits», raconte-t-il lors de son audition.
Audition d'Ali SeriatiAudition d'Ali Seriati© Mediapart

  • 14 heures, début de l'opération de la BAT (Brigade anti-terrorisme)
(Auditions de Samir Tarhouni et Hafedh El Ouni, documents ci-dessous; notre précédent article, «Ce qu'il s'est vraiment passé le 14 janvier à Tunis»)
Les manifestants affluent vers le quartier général des unités d'intervention (dont la BAT) à Bouchoucha, près de Tunis. Le commissariat du quartier voisin vient d'être incendié, les manifestants se dirigent vers la maison d'arrêt voisine de haute sécurité. De son quartier général, le colonel Samir Tarhouni (colonel de la Brigade anti-terroriste dont l'audition peut être consultée ici), en état d'alerte maximale, suit les événements via sa radio HF, le réseau interne du ministère de l'intérieur. Il entend que des manifestants se rapprochent désormais de l'aéroport de Tunis-Carthage.
S'inquiétant pour son épouse, aiguilleur du ciel et travaillant ce jour-là à la tour de contrôle de l'aéroport, Samir Tarhouni décide d'appeler un ancien collègue, l'adjudant Hafedh El Ouni (agent de police de la sécurité des vols, également auditionné), qui travaille aussi à l'aéroport:
Samir Tarhouni : « Allo Hafedh, j'ai entendu dire qu'il y avait du grabuge à l'aéroport ?» 
Hafedh El Ouni : « Non, il n'y a rien de grave. Par contre, la famille présidentielle est regroupée dans le salon d'honneur, et ils vont s'en aller. J'ai même appris que Belhassen (Trabelsi, le frère de la femme du président Ben Ali) allait les rejoindre.» 
Samir Tarhouni : «Comment ? Ils s'en vont en ce moment même, alors que la Tunisie est à feu et à sang ?»
Hafedh El Ouni : « Oui, ils sont en train de se rassembler, je ne comprends pas exactement. » 
Samir Tarhouni : « Hafedh, fais très attention : retiens-les, je peux compter sur toi ? J'arrive tout de suite ! »
Il raccroche, rassemble onze de ses hommes et se dirige vers l'aéroport de Tunis-Carthage.
  • 14 h 25, début de l'opération de la BAT
Le détail de la version du colonel Tarhouni, confirmé par les auditions de la justice militaire tunisienne, a déjà été publié par Mediapart, dans l'article «Ce qu'il s'est vraiment passé le 14 janvier à Tunis». Extraits de cet article : «Un premier groupe de douze hommes, le colonel Samir Tarhouni et un de ses capitaines à leur tête, quittent Bouchoucha, pour l’aéroport de Tunis-Carthage. Sur la route, le colonel appelle sa femme, détachée à la tour de contrôle de l’aéroport. Il lui demande de bloquer tous les appareils sur le tarmac. Elle hésite, puis lui répond qu’elle ne peut les retarder que de 15 minutes... À 14h35, le groupe de la BAT est reçu par les agents de police de l'aéroport, très étonnés de sa présence. À la question du colonel, qui leur demandait où se trouvaient les Trabelsi, le directeur de la sûreté de l'aéroport, Zouheir Bayéti, répond qu'ils sont dans le salon d'honneur, qu'ils s'apprêtent à quitter pour monter à bord de l'avion.» Lire la suite de ces minutes décisives à l'aéroport en cliquant ici.

La Tunisie en état de siège

  • 15 heures, l'état de siège est décrété, Ridha Grira devient l'homme le plus puissant du pays après le président Ben Ali
Le niveau 3 d'alerte a été décrété, la Tunisie se trouve sous le coup de la loi martiale. Ridha Grira, en tant que ministre de la défense, au-dessus de tous les généraux de l'armée, devient légalement et en pratique l'homme le plus puissant du pays après Ben Ali. Ce qu'il fait remarquer à Rachid Ammar par téléphone (son audition peut être consultée ici):
«C'est maintenant moi le seul qui donne les instructions dans ce pays !
— Oui, je sais, monsieur le ministre», répond Rachid Ammar.
Le général Ahmed Chebir (lui aussi auditionné), de la Direction générale de la sécurité militaire (DGSM, équivalent de la DGSE française), prend les commandes de l'armée de terre, en plus de celle de la DGSM. Ainsi mis à l'écart du ministère de la défense, Rachid Ammar est envoyé auprès du ministre de l'intérieur.
Une version confirmée par Ridha Grira (son audition peut être consultée ici) : à 15 heures, le ministre de la défense se trouve dans la salle des opérations de l'armée de terre en présence d'Ahmed Chabir, lorsqu'il reçoit un appel du président Ben Ali. Celui-ci lui demande d'envoyer Rachid Ammar au ministère de l'intérieur, afin de coordonner les opérations militaires avec celles du ministère de l'intérieur. 
Audition de Ridha GriraAudition de Ridha Grira© Mediapart
  • 15 h 55, le ministre de la défense, Ridha Grira, prend les premières dispositions pour mettre un terme à la «prise d'otages» de la famille Trabelsi
Le ministre de la défense demande au général Taieb Laadjimi (chef d'état-major de l'armée de l'air, dont l'audition peut être consultée ici) de faire dépêcher des hélicoptères à partir de l'aérodrome de l'Aouina en direction de Bizerte (quartier général des groupes des Forces spéciales de l'armée de terre), afin de faire venir cette unité spéciale d'élite de l'armée, dans le but de délivrer les Trabelsi. Le général envoie plusieurs hélicoptères de type BHT.
Audition du général Taieb LaadjimiAudition du général Taieb Laadjimi© Mediapart

  • Peu après 16 heures, le colonel Sik Sallem, responsable de la sécurité du palais présidentiel, entend par radio qu'une prise d'assaut du palais par les manifestants est imminente.
La radio HF annonce qu'une foule de 5000 personnes menace de prendre d'assaut le palais de Carthage. Un climat de peur s'installe, plusieurs hommes commencent à abandonner leurs postes plutôt que de faire face à cette foule (audition de Sik Sallem).
  • 16 h 23, selon le compte-rendu de l'audition de Rachid Ammar, Ridha Grira ordonne l'assassinat de Samir Tarhouni pour libérer les Trabelsi.
Ridha Grira appelle le général Rachid Ammar, qui se trouve toujours auprès du ministre de l'intérieur Ahmed Friaa, dans la salle des opérations du ministère.
Grira : «Monsieur le président m'a annoncé que la brigade anti-terrorisme s'est alliée avec les intégristes islamistes et ont pris en otages sa famille à l'aéroport. Il ordonne d'abattre sur-le-champ ces traîtres.»
Ammar : «Attendez monsieur le ministre, pouvez-vous répéter ce que vous venez de dire, que je mette le haut-parleur de mon téléphone afin que M. Friaa (ministre de l'intérieur) l'entende également.»
Grira répète alors les mêmes directives d'éliminer les agents de la BAT détenant la famille Trabelsi.
Audition de Rachid AmmarAudition de Rachid Ammar© Mediapart
Note : Rachid Ammar a été auditionné après Ridha Grira et Ahmed Friaa. L'ancien ministre de la défense n'a donc pu répondre à la moindre question sur ce passage, ni sur les déclarations de Rachid Ammar, le 14 janvier à 18 heures, qui figurent en page 4 de l'article. Lors de son audition, Ridha Grira nie cependant connaître l'existence même de la prise d'otages par le colonel Tahrouni. De nombreuses incohérences et oublis figurent dans son témoignage, notamment lorsque Ridha Grira est confronté aux écoutes téléphoniques de l'avion présidentiel. «Nous avons demandé à l'entreprise américaine "Satcom direct" de nous lire les données de la boîte noire du TS-100 (l'avion de Ben Ali), explique l'enquêteur. Ces données nous indiquent que Ben Ali vous a appelé le 14/01/2011 à 18:46:27 pendant 5 minutes, à 19:46:27 jusqu'à 19:56:15 et à 20:56:17 pendant 5 minutes, et enfin à 21:25:09 pendant 3 minutes. Confirmez-vous l'existence de ces communications ?»
«Non, vos appareils sont défaillants», répond Ridha Grira. 
Audition de Ridha GriraAudition de Ridha Grira© Mediapart
Ces «oublis» et dénégations de Ridha Grira sont annotés en marge du compte-rendu de son audition, qui l'on peut consulter en cliquant ici.
Interrogé par un journaliste de l'hebdomadaire Réalités, lors d'une rencontre organisée samedi 29 octobre dans les locaux de la fondation Temimi, sur ce passage de l'audition du général Rachid Ammar, Ahmed Friaa aurait déclaré ceci : «Je n'ai pas entendu le contenu de la conversation. Cela ne veut pas dire qu'elle n'a pas existé.»

«Monsieur le président, je suis désormais dans l'incapacité d'assurer votre sécurité en Tunisie»

  • 16 h 30, Ben Ali accompagne les membres de sa famille pour qu'ils prennent seuls l'avion
Le président Ben Ali quitte le palais pour accompagner sa famille à l'aéroport militaire de l'Aouina: sa femme Leila, Mehdi Ben Gaid (fiancé de Halima), ainsi que Halima (fille de Ben Ali) et Mohamed (fils de Ben Ali). Le vol est bel et bien prévu pour aller directement en Arabie saoudite (pas d'escale en France). Ben Ali a l'intention de regagner le palais par la suite. Le plan du vol 16 indique (voir document ci-dessous) que le décollage est prévu à 17h30 de Tunis-Carthage vers l'Arabie saoudite, mais ne mentionne pas la présence prévue de Ben Ali (dont le nom de code est : TUN 01).
Plan de vol de l'avion présidentielPlan de vol de l'avion présidentiel© Mediapart
Situation des deux aéroportsSituation des deux aéroports© Mediapart
  • 16 h 54 arrivée par hélicoptère des Forces spéciales de l'armée à l'Aouina
Le cortège présidentiel, accompagné de l'unité spéciale du Groupe d'intervention et de protection de personnalité (GIPP, sous le commandement d'Ali Seriati), entre dans la base aérienne de l'Aouina au moment où les Forces spéciales de l'armée de terre (convoquées par Ridha Grira) arrivent par hélicoptère à partir de Bizerte (audition du général Taieb Laadjimi).
  •  17 heures, en apercevant l'arrivée des hélicoptères avec l'unité spéciale de l'armée (GFS), le colonel Tarhouni de la BAT demande l'aide de l'unité spéciale de la garde nationale
Samir Tarhouni, qui retient toujours la famille Trabelsi à l'aéroport civil de Tunis-Carthage, aperçoit un ballet d'hélicoptères au-dessus de l'Aouina. Il ordonne à ses hommes de se déployer en position défensive.
Puis il appelle le colonel de l'Unité spéciale de la garde nationale (équivalent du GIGN), Larbi Lakhal. Durant son audition, ce dernier a donné sa version de la conversation :
– Samir Tarhouni : «La famille Trabelsi est en train de se rassembler à l'aéroport, ils vont se tirer, et moi, je suis sur place. Rejoins-moi je t'en prie, il ne faut pas les laisser partir.»
Larbi Lakhal ordonne alors à ses hommes, censés protéger le palais, de prêter main forte à la BAT, et s'empresse de les rejoindre.
Audition du colonel El Arbi LakhalAudition du colonel El Arbi Lakhal© Mediapart

  • Peu après 17h, le directeur des unités d'intervention de la police, Jalel Boudriga, est dépêché sur place afin de négocier la libération des otages
Les colonels de l'unité spéciale de la garde nationale, Larbi Lakhal, celui de la Brigade anti-terroriste de la police, Samir Tarhouni, ainsi que celui de la Brigade nationale d'intervention rapide de la police, Zouheir El Ouefi, s'entretiennent, selon ce dernier, avec Jalel Boudriga, directeur des unités d'intervention de la police :
«Quelles sont vos requêtes ?, leur demande Jalel Boudriga.
— Nous voulons que la télévision nationale soit présente pour filmer le transfert de ces individus (les Trabelsi) à l'armée», répondent en substance les trois colonels.
Jalel Boudriga fait part de leurs requêtes à sa hiérarchie par téléphone. 
  • Au même moment, le président Ben Ali est informé par Ali Seriati que sa sécurité n'est plus assurée, et monte dans l'avion
Selon le compte-rendu de son audition, Ali Seriati est informé de la situation et des nombreuses défections au profit de la BAT par le général Ammar. Au pied de l'avion présidentiel, Ali Seriati annonce à Ben Ali que l'USGN et la BNIR ont rallié la BAT:«Monsieur le président, je suis désormais dans l'incapacité d'assurer votre sécurité en Tunisie.» 
Le président Ben Ali mesure l'ampleur du danger. Sa fille Halima le suppliant de monter à bord, il décide alors d'accompagner sa famille, et demande à Ali Seriati d'attendre Ghazoua (fille de Ben Ali, issue de son premier mariage), ainsi que son époux, Slim Zarrouk, et leurs enfants, afin de leur permettre de fuir vers l'île de Djerba.
Audition d'Ali SeriatiAudition d'Ali Seriati© Mediapart

  • A 17 h 37, Ridha Grira est informé que Ben Ali est monté à bord, l'avion décolle à 17 h 47
A 17h37, le général de l'armée de l'air Taieb Laadjimi informe Ridha Grira que le président est monté à bord d'OSCAR-OSCAR (nom de code de l'avion présidentiel), et qu'il s'apprête à décoller bientôt. Le ministre réplique : «Ils ne sont pas encore partis ? Qu'ils fassent vite, qu'ils fassent vite !»
 A 17h47, l'avion présidentiel décolle avec à son bord Ben Ali et sa famille. 
Note : La version de Taieb Laadjimi est en contradiction avec les propos de Ridha Grira, tenus lors de son interview sur Radio Mosaïque du 8 mars 2011. L'ancien ministre de la défense y déclarait notamment avoir été très surpris lorsque son général de l'aviation l'a informé que l'avion présidentiel avait décollé avec Ben Ali à son bord. 
Après le décollage de l'avion présidentiel, Ali Seriati se dirige vers le salon d'honneur de l'aéroport militaire avec Mohsen Rhim (directeur du protocole) et le colonel du GIPP (Elyas Zalleg), pour attendre Ghazoua, comme le lui avait demandé Ben Ali.
  • 17 h 47, apprenant le départ de Ben Ali, Sami Sik Salem, à Carthage, tente en vain d'avoir de nouvelles directives
Du palais, après avoir appris le décollage de Ben Ali par radio, Sami Sik Salem, numéro 3 de la sécurité du palais, tente de joindre Ali Seriati, sans succès. Il décide alors de contacter le colonel Adnene Hattab (second de Seriati), qui lui conseille de se«trouver un coin » pour se « cacher»
De peur que le palais ne soit pris d'assaut par les manifestants, Sami Sik Salem décide alors de contacter Rachid Ammar sur le numéro de téléphone direct de l'état-major de l'armée de terre:
Sami Sik Salem : « Allo, général Ammar ? 
— Non, c'est le général Ahmed Chabir au bout du fil.
 J'ai besoin de parler personnellement au général Ammar.
 Qu'y a-t-il, je suis à votre disposition.
 Excusez-moi, je dois parler personnellement au général Ammar.
 Essayez donc de le joindre au ministère de l'intérieur.»
Audition du colonel Adnene HattabAudition du colonel Adnene Hattab© Mediapart

  • Sami Sik Salem prend la décision d'appliquer la procédure constitutionnelle en cas de vacance du pouvoir
Le colonel Sik Salem appelle le premier ministre Mohamed Ghannouchi (dont l'audition peut être consultée ici):
– Sami Sik Salem : « Le président a fui le pays avec sa famille. La Tunisie est sous votre responsabilité, ne la laissez pas se perdre.»
– Mohamed Ghannouchi : «Ce n'est pas moi le principal responsable dans ce cas. Il faut convoquer le président du parlement, le président de la chambre des conseillers et le président du conseil constitutionnel.»
– Sami Sik Salem : «Je vous fais tout de même venir une voiture blindée et une escorte jusqu'au palais. Je ferai de même pour chacune des personnes que vous avez citées.»
Sik Salem contacte les trois autres et envoie quatre voitures blindées ainsi que des hommes armés, pour ramener :
Mohamed Ghannouchi : premier ministre.
Foued Mebazza : président du parlement.
Abdallah Kallel : président de la chambre des conseillers.
Fethi Abdennadher : président du conseil constitutionnel.
Une fois l'escorte en face du domicile de Fethi Abdennadher, celui-ci s'avère absent de son domicile, et a éteint son téléphone.

  • Vers 18 heures, nouveaux ordres de Ridha Grira
Selon Rachid Ammar, Ridha Grira lui demande personnellement de tuer Tarhouni, Lakhal, ainsi que leurs hommes, ce que Rachid Ammar refuse. Il demande par ailleurs à Taieb Laadjimi d'arrêter Seriati.
En attendant Ghazoua et sa famille, Ali Seriati demande de son côté la mise à disposition d'un Hercule C-130 au chef d'état-major de l'armée de l'air, afin d'amener la fille de Ben Ali à Djerba. Ce dernier en informe son ministre, et ne rencontrant pas d'objection, il fournit l'appareil.
Ridha Grira s'étonne cependant : «Mais que fait encore Seriati ici, pourquoi ne s'est-il pas envolé avec Ben Ali ?» Il ordonne son arrestation sur-le-champ. A son tour, Taïeb Laadjimi ordonne donc au colonel Lyes Lemnekbi de prendre deux officiers avec lui pour mettre Ali Seriati aux arrêts.
Ridha appelle ensuite Rachid Ammar, qui se trouve toujours au ministère de l'intérieur, et lui ordonne d'éliminer la BAT et l'USGN afin de libérer les Trabelsi :
– Ridha Grira : « Il faut tuer ces gens-là à l'aéroport, il faut tous les tuer, frappez-les avec la force nécessaire.»
– Rachid Ammar : « Je refuse, M. le ministre. Je sais comment négocier avec ces hommes, je vais m'en occuper. Il y a beaucoup de monde à l'aéroport, ils sont trop armés, il faut éviter la force qui ne pourra mener que vers un bain de sang.»
S'étonnant que son ministre ne l'ait ni informé du départ du président Ben Ali ni de l'arrestation d'Ali Seriati, Rachid Ammar lui demande la raison de cette dernière décision. Ridha Grira lui livre cette réponse énigmatique : « Il (Ali Seriati) veut le beurre et l'argent du beurre.»

  • Ali Seriati demande au colonel Elyas Zalleg et à ses hommes de rentrer au palais, et demeure seul dans la caserne militaire
Ali Seriati se dirige vers le salon d'honneur de l'aéroport militaire avec Mohsen Rhim (directeur du protocole de la présidence) et le colonel du GIPP (Elyas Zalleg), pour attendre Ghazoua, comme le lui avait demandé le président Ben Ali.
Dans le salon, stressé, Elyas Zalleg parle avec le directeur du protocole (propos rapportés par ce dernier lors de son audition) :
– Elyas Zalleg: « On va encore traîner ici ? »
– Mohsen Rhim: « C'est à M. Seriati qu'il faut le demander.»
Elyas Zalleg se dirige vers Ali Seriati :
– Elyas Zalleg: « Qu'est-ce qu'on attend pour rentrer ? »
– Ali Seriati : « Allez-y, rentrez tous, moi, je reste encore. Essayez de vous diviser en plusieurs groupes afin de ne pas attirer l'attention...»
Mohsen Rhim s'adresse à son tour à Ali Seriati :
– Mohsen Rhim: «Vous rentrez avec moi au palais Monsieur ?»
– Ali Seriati : «Vas-y, rentre, moi je reste encore, il n'y a pas de problème.»
Mohsen Rhim rentre au Palais.
De son avion, le président Ben Ali appelle Mohsen Rhim :
– Ben Ali : « Ali Seriati est près de toi ? »
– Rhim : « Non, monsieur le président, je viens de le laisser dans le salon d'honneur de la caserne de l'Aouina. »
– Ben Ali : « Est-ce que ma fille Ghazoua et Slim Zarrouk, son époux, sont arrivés ? »
– Rhim : « Je ne les ai pas vus, mais Seriati est là-bas et les attend. »
– Ben Ali : «Merci.»
  • Le colonel Lyes Lemnekbi prend ses dispositions: appliquer les ordres et arrêter Ali Seriati
En se dirigeant vers le salon d'honneur où se trouvaient Ali Seriati et ses hommes, le colonel Lyes Lemnekbi, colonel de l'armée de l'air, croise le colonel Elyas Zalleg du GIPP (qui vient donc d'être congédié par Seriati). Les deux hommes se connaissent depuis longtemps.
– Lyes Lemnekbi : « Prends tes hommes et rentre maintenant. »
– Elyas Zalleg : « Que se passe-t-il ?»
– Lemnekbi : « Écoute mon conseil, et rentre chez toi.»
  • 18 h 17 : arrestation d'Ali Seriati en présence de Ghazoua et son époux Slim Zarrouk
Lorsque Ghazoua et sa famille arrivent finalement au salon d'honneur de l'Aouina, c'est pour assister à l'arrestation d'Ali Seriati. L'officier Lyes Lemnekbi lui demande de remettre son téléphone et son arme. Ali Seriati obtempère, mais ne donne qu'un seul téléphone alors qu'il en avait un second, d'urgence.
Par la suite, il resta dans le salon d'honneur aux côtés de Slim Zarrouk, Ghazoua et leurs enfants. Ceux-ci, également retenus dans le salon, attendent leur avion pour aller à Djerba.
Selon son audition, Slim Zarrouk, effrayé par l'arrestation d'Ali Seriati, appelle Ridha Grira et décide de ne plus prendre l'avion pour Djerba, souhaitant rentrer chez lui. Ridha Grira ordonne à son général de l'aviation de permettre à Zarrouk et Ghazoua de rentrer chez eux. Le général Taieb Laadjimi ordonne à son tour à Lyes Lemnekbi d'assurer la sortie de la fille de Ben Ali afin qu'elle puisse rentrer tranquillement chez elle.
  • Fouad Mebazaa et Abdallah Kallel aux portes du palais de Carthage
Les deux premières voitures arrivent aux portes du palais, avec à leur bord Fouad Mebazaa, président du parlement, et Abdallah Kallel, président de la chambre des conseillers. Mais les gardes en fonction devant l'entrée les arrêtent, estimant que les directives de Sik Salem ne leur suffisent pas. Après négociation, ils demandent à la salle des opérations d'obtenir l'approbation d'Ali Seriati. La salle des opérations contacte donc Ali Seriati sur son second appareil, alors que celui-ci se trouve aux arrêts dans le salon d'honneur de l'Aouina.
« M. Seriati, MM. Mebazaa et Kallel sont aux portes du palais et le premier ministre (Mohamed Ghannouchi) est en route, pour y pénétrer.»
– Ali Seriati : «Qu'ils rentrent.»
Peu après, Mohamed Ghannouchi (finalement arrivé), Fouad Mebazaa et Abdallah Kallel rappellent Seriati afin de l'informer de leur intention d'appliquer le protocole indiqué dans la constitution en cas de vacance du président. Le général donne son approbation.
Registre des entrées au palaisRegistre des entrées au palais© Mediapart

  • Tentative d'application de l'article 57 de la constitution avec Mebazaa 
Mohamed Ghannouchi, Fouad Mebazaa et Abdallah Kallel se réunissent dans le studio de tournage du palais et, après avoir officiellement constaté l'absence de Ben Ali, ils décident dans un premier temps de faire appliquer l'article 57 de la constitution tunisienne.
Détail de l'article 57 de la constitution tunisienne : «En cas de vacance du Président de la République pour cause de décès, de démission ou d'empêchement absolu, le Conseil constitutionnel se réunit immédiatement et constate la vacance définitive à la majorité absolue de ses membres. Il adresse une déclaration à ce sujet au président de la Chambre des conseillers et au président de la Chambre des députés qui est immédiatement investi des fonctions de la Présidence de l'Etat par intérim.»
Foued Mebazaa déclare qu'il n'est physiquement pas en état de supporter cette responsabilité et suggère donc Abdellah Kallel. Le colonel Sik Salem intervient et s'écrit : «Non, pas celui-là !» 
D'après son audition (disponible intégralement sous l'onglet «Prolonger»), Mohamed Ghannouchi affirme avoir suggéré l'application de l'article 56 pour faciliter celle, le jour suivant, de l'article 57, qui devait permettre à Fouad Mebazaa de devenir président. (Voici le détail de l'article 56 : «En cas d'empêchement provisoire, le Président de la République peut déléguer par décret ses attributions au Premier ministre à l'exclusion du pouvoir de dissolution de la chambre de députés. Au cours de l'empêchement provisoire du Président de la République, le gouvernement, même s'il est l'objet d'une motion de censure, reste en place jusqu'à la fin de cet empêchement.
Le Président de la République informe le président de la chambre des députés de la délégation provisoire de ses pouvoirs.»
)
Note : Ni Fouad Mebazaa, actuel président de la République tunisienne, ni Abdallah Kallel, actuellement en détention, n'ont, à notre connaissance, été auditionnés. Leurs dépositions ne figurent pas dans le dossier. Le jour de sa démission du poste de premier ministre, le 27 février 2011, Mohamed Ghannouchi a livré une version toute différente, sur le site d'information tunisien Kapitalis : «J'ai téléphoné au ministre de la défense et cet appel a sauvé le pays d'un bain de sang.» Voici la totalité de son témoignage publié sur le site tunisien : «Le 14 janvier, alors que les manifestations massives se déroulaient sur l’avenue Habib-Bourguiba, j’étais dans mon bureau. Quand le gouvernement a été dissous et que j’ai été nommé par l’ex-président pour constituer un nouveau gouvernement, j’ai décidé de quitter mes fonctions. Aussi, le vendredi 14 janvier, je suis resté jusqu’à 18h pour réunir mes papiers personnels et partir pour ne plus revenir. J’étais très affecté, ainsi que ma famille, par les dépassements que le pays a vécus. Alors que je m’apprêtais à sortir, j’ai reçu un appel téléphonique du responsable de la garde présidentielle qui m’informe que le président a quitté le pays et me demande d’assurer l’intérim. Je lui dis ma décision de quitter mes fonctions. Il raccroche, puis rappelle et me dit qu’il se passerait des choses graves et qu’il y aurait une mer de sang si je n’assumais pas mes responsabilités. Il a ajouté que si je ne rejoignais pas d’urgence le Palais de Carthage, il me ferait assumer la responsabilité de tous les morts qui tomberaient. Je me suis d’abord assuré que l’ex-président avait quitté le pays. J’ai téléphoné au ministre de la Défense et cet appel a sauvé le pays d’un bain de sang. Sans informer ma famille, j’ai rejoint le Palais de Carthage. Je suis entré au Palais. J’ai trouvé MM. Mebazaa et Kallel. Et on m’a demandé de prendre la responsabilité pour combler le vide constitutionnel. La suite vous la connaissez.»
  • Application de l'article 56 de la constitution avec Mohamed Ghannouchi 
Le premier ministre intervient, et annonce que, au titre de l'article 56, il peut également assumer cette responsabilité. Il procède ensuite à l'enregistrement de la vidéo. Par la suite, Sim Sik Salem envoie la cassette au siège de la télévision nationale.
De gauche à droite: Abdallah Kallel, Mohamed Ghanouchi, et Fouad Mebazaa
  • A 19 h 15, Mohamed Ghannouchi appelle Samir Tarhouni afin de comprendre ses intentions
Après la diffusion de l'allocution, Adnen Hattab, se trouvant au palais en compagnie de Mohamed Ghannouchi appelle le colonel Lakhal (USGN) qui, lui, était en compagnie des autre colonels :
– Hattab : « Allo, Larbi ? Passe-moi Tarhouni, Mohammed Ghannouchi veut lui parler.»
Lakhal demande alors à Tarhouni s'il accepte de parler à Mohamed Ghannouchi. «Bien sûr, passe-le-moi », répond-il.
– Tarhouni : « Mes respects, Monsieur le Président»
– Ghannouchi :  «Je suis le premier ministre. »
– Tarhouni : « Alors mes respects, M. le Premier ministre. »
– Ghannouchi : « Selon la constitution, je suis le président provisoire, et après votre coup d'Etat, souhaitez-vous être président ? Ou bien avez-vous une autre personne en vue pour ce poste ?»
– Tarhouni : « Je vous prie d'accepter mes excuses, M. le Président, nous, nous travaillons sous vos ordres et sous les ordres de nos supérieurs. Et nous venons de capturer cette bande de mafieux (la famille Trablesi, ndlr), et souhaitons les remettre à Rachid Ammar.»
– Ghannouchi : «Entendu.»
Audition de Samir TarhouniAudition de Samir Tarhouni© Mediapart

  • 19 h 30, Tarhouni remet les Trabelsi entre les mains de l'armée de l'air
Le général Chabir (général de la Direction générale de la sécurité militaire, équivalent de la DGSE) ordonne au colonel Lyes Lemnekbi d'aller récupérer les Trabelsi des mains de Samir Tarhouni. Lorsque Lemnekbi va récupérer les Trabelsi, la télévision nationale est présente.

Nous sommes en novembre 2011, et les Tunisiens attendent toujours que la lumière soit faite sur les événements du 14 janvier. Pourquoi les contre-interrogatoires et confrontations entre, notamment, le général Rachid Ammar (qui accuse l'ex-ministre de la défense, Ridha Grira, d'avoir ordonné l'élimination du commando qui a arrêté la famille Trabelsi) et Ali Seriati – actuellement en détention, tout comme Abdallah Kallel, et qui réclame à cor et à cri un procès public – ou entre l'ex-premier ministre Mohamed Ghannouchi et le colonel Sami Sik Salem, n'ont-ils pas été entrepris? Dix mois après les faits, et malgré toutes les auditions menées, la justice tunisienne ne s'est toujours pas décidée à communiquer sur les événements cruciaux d'une journée qui restera comme l'une des plus importantes de l'histoire de la Tunisie.
Fonte: Mediapart

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