mercoledì 14 dicembre 2011

Lettere al Presidente

14 dicembre 2011

Aziza Darghouth
Monsieur le Président,
Je souhaite en tant que grand mère, mère, fille de mon père et de ma mère un couple de militants et de citoyenne tunisienne, vous dire combien votre "terme" de safirate a été déplacé et peu adapté à notre contexte sociologique et surtout politique d'aujourd'hui.
Je suis désolée de ce glissement et souhaite entendre de notre président populaire, militant des droits de l'HOMME (sans voile!) un éclaircissement, une excuse car le mot de safirate est utilisé dans ces pays de mounafikines pour fustiger les femmes ...
Monsieur le Président, la démocratie en Tunisie n'a pas besoin que vous classiez les femmes selon ce qu'elles mettent ou pas sur leur têtes !.
Monsieur le Président, je vous souhaite de la clairvoyance pour être un guide et nous demandons que ce mot 'soufflé" par ceux qui définissent les femmes comme des "diamants" à couvrir... soit retiré. La Tunisie restera la plus belle des femmes.. et sans voile, libre et responsable..



21 dicembre
Monsieur le président,
Au nom de ma citoyenneté tunisienne,
D'un peuple qui sait attendre tout autant qu'il sait où il va,
D'une république qui naît libre et qui tient comme à son honneur à son indépendance,
La tunisie vous est aujourd'hui acquise par respect de l'égalité des chances et par devoir de démocratie naissante et toujours à l'épreuve,
Vous êtes donc l'homme d'une étape nouvelle.
Ce peuple solidaire n'a pas mené plus de guerres qu'il n'a nourri d'espoirs , souvent au prix d'attentes trop longues.
Ce pays, vous le savez Monsieur le Président, est riche. Il l'est bien de ses terres, de son histoire, de sa révolution désormais absolument universelle et en premier abord de ses hommes et femmes. Il mérite sagesse et, plus que sagesse, noblesse d'acte et d'esprit.
Ce n'est donc plus un dictateur qu'il attend et il n'a de motif pour être surpris. Vos promesses comme votre parcours témoignent du contraire.

Ce n'est ni d'un 'écouteur' muet ni d'un 'homme à tout faire, tout dire' qu'il voudra mais d'un homme qui fait ce qu'il dit.
Ce n'est pas non plus d'un décideur que notre peuple tisse désormais à coups d'éveil son image de la présidence mais d'un 'démocrate décidé', d'un chef d'équipe qui sans décomposition saura composer.
A la tête d'une Tunisie en marche, vous êtes surtout le président d'une étape 'constituante'.
Vous n'êtes pas le président élu mais l'élu d'élus. Vos responsabilités, nous l'imaginons, sont encore plus grandes et nul ne doutera de votre amour pour ce pays. Tout le monde attendra cependant ce que vous ferez de cette sincérité de ton qui fait que vous méritiez la confiance d'un peuple; ce même peuple qui sait où il va.


L'étape, nous le pensons, est difficile mais l'espoir est trop grand pour être réduit à de l'impatience.
Le chemin, nous le pensons aussi, est assez long mais la terre est bien battue.
Vous êtes sans doute des premiers à savoir que la dictature a en Tunisie vécu. Son contraire, la démocratie de transparence, s'impose remède et instrument de développement général.
Vous pouvez en être le garant. Vous devez l'être.
A cette révolution qui aujourd'hui vous porte au premier plan, vous ne pouvez être sans savoir que vous devez, comme à votre pays, gratitude. Elle vous le rendra, à l'honorer, reconnaissance.

Monsieur le président de la république,
Nous voulons d'un pays qui assume sa libération.
D'une présidence qui connaît ses limites.
D'un Etat qui, provisoire, respecte son peuple.
D'une constitution qui ne prendra que le temps d'être volontairement juste et dûment démocratique.

A titre de résumé, nous ne voulons de conseillers qui lisent à votre place, d'assistants qui répondent en votre lieu et de 'serviteurs' qui à leurs goûts trient nos lettres.
Nous ne voulons de spectacle. Nous voulons un pays à la hauteur de nos attentes. Et des pendules à l'heure.

Monsieur le président,

Votre accès à la présidence a valeur de gage!
La Tunisie n'a aucune raison pour ne pas vous faire confiance. N'en ayez aucune pour ne pas le savoir et surtout aucune pour la décevoir.
C'est un mandat court, certes, mais cette responsabilité est historique.
La Tunisie vous ouvre volontiers les portes de Carthage. N'en fermez, Monsieur le Président, aucune fenêtre.

Bonne chance, Monsieur le président.

                                                                                                          Dr. Mouldi Bouaicha.

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