sabato 30 luglio 2011

Les habitants de l'Est libyen privés d'argent avant le ramadan



A l'approche du ramadan, des centaines de Libyens de Benghazi, "capitale" des rebelles dans l'Est libyen, tentent chaque jour de retirer de l'argent. Mais ils reviennent le plus souvent les mains vides, les banques étant confrontées à une crise de liquidités.

Une centaine de personnes sont assises ce jeudi sur les marches de la banque BNP, priant pour être appelées à l'intérieur.

"Cela fait cinq jours que je viens et je n'ai pas encore eu d'argent", déplore un policier à la retraite.

"C'est honteux, le ramadan arrive. Nous avons des besoins supplémentaires, mais il n'y a pas d'argent", s'emporte Yasmine Mouhammad, 62 ans, qui explique que les grandes familles peuvent dépenser jusqu'à 3.000 dinars libyens, soit 10 fois le salaire moyen d'un fonctionnaire, pendant le mois sacré musulman.

Selon Najit Ali, mère de six enfants, "il n'y a pas d'argent ou de salaires depuis avril". "Nous allons supporter (cette épreuve) car Dieu est généreux, mais je suis inquiète. La vie est difficile, plus rien n'est pas bon marché désormais", ajoute cette femme de 35 ans.

Si elle fait la queue devant la banque depuis dix jours, certains sont là depuis des semaines. La majorité n'a pas reçu un centime de leurs salaires depuis mars ou avril, tandis que d'autres n'en ont perçu qu'une faible part, les retraits bancaires étant souvent limités à 100 ou 200 dinars libyens par personne.

"Dieu merci, Kadhafi nous a habitués à la pauvreté!", plaisante Ahmad Misrati, un chauffeur. "Les gens qui dépendent de l'Etat et n'ont pas de deuxième emploi sont les plus durement touchés, cela représente un tiers de la population", estime-t-il.

Une employée de banque, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, reconnaît la gravité de la situation: "Les gens viennent de toute la Libye libérée pour de l'argent. Mais il n'y en a pas. Personne ne sait où est notre argent. Que pouvons-nous faire?"

Pour Hamed Salhin El-Raeid, de la Banque du Commerce et du Développement, le problème de liquidités s'explique en partie par le fait que de nombreuses banques ont une partie importante de leurs fonds dans leurs succursales à Tripoli, capitale sous contrôle du dirigeant Mouammar Kadhafi.

Une loi impose également aux banques de conserver 20% de leurs actifs à la banque centrale de Tripoli.

Autre difficulté, selon lui: l'attitude des commerçants. "A Benghazi, les gens utilisent du liquide pour acheter des marchandises. Mais les commerçants ne placent plus cet argent à la banque".

"Nous attendons que la communauté internationale aide notre Conseil de transition (CNT, organe politique de la rébellion) à ouvrir des comptes à l'étranger, ce qui nous permettrait d'ouvrir des lettres de crédit, ou à autoriser le secteur privé à importer des biens lui-même", poursuit-il.

Le chef du CNT, Moustafa Abdeljalil, a expliqué à des journalistes à Benghazi qu'il espérait verser des salaires début août, pour le début du ramadan.

"On entend toujours qu'il y aura de l'argent, on continue à venir mais il n'y a rien", dit Fadila Hamad, 62 ans, venue chercher sa pension de veuvage et l'allocation de sa fille handicapée.

"C'est sûr que ce ramadan sera bien plus dur que les autres: on est en guerre et on n'a pas d'argent", explique Hussein Mohammad, un policier qui attend lui aussi d'être payé par l'Etat. "On est libres mais fauchés", plaisante Farah al-Misrati.

D'autres soulignent que du temps de Kadhafi, les payes étaient "toujours en retard, parfois de six mois".

Personne ne semble en vouloir au CNT, qui n'a toujours pas touché un centime des fonds gelés à l'étranger débloqués, comme le répète M. Abdeljalil.

"La solution doit venir de l'extérieur, dit Khaled al-Mabny. Nous avons des fonds gelés partout dans le monde. Les Libyens sont riches".

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