A moins de quinze jours des élections, les Tunisiens devraient débattre des programmes électoraux des partis pour la Constitution qu’ils envisagent de proposer dans moins d’un an. Au lieu de quoi, ils débattent du procès intenté pour la fermeture d’une chaîne privée et de l’opportunité de diffusion, par une autre, d’un film polémique.
Nabil Karoui, patron de Nessma TV qui a diffusé ce film, Persepolis, a été traité de tous les noms, trainé en justice et menacé de mort ainsi que son personnel ! Son siège a échappé de justesse à une attaque en bonne et due forme par des « terroristes ». Ces réactions brutales démontrent le vrai visage de certains individus, de certains partis, de certains esprits. Persepolis a montré ce qui est advenu aux Iraniens après avoir voté pour les Islamistes. Sa diffusion en Tunisie a démontré, par les faits, ce qui attend les Tunisiens si la Tunisie s’islamisait.
On peut dire ce que l’on veut de Nabil Karoui, mais on doit lui reconnaitre ce fait : il défend, bec et ongles, ses principes et ses idéaux libéraux et modernistes. Certains qui défendent ces mêmes idéaux lui reprochent le timing de diffusion de Persepolis. Au contraire, il fallait montrer le danger de l’islamisation du pays maintenant avant les élections, sinon il sera trop tard.
La Tunisie est en train de vivre des moments cruciaux de son histoire et, plus précisément, pour son avenir, que tous les Tunisiens tiennent à réussir pour instaurer la transition démocratique, tant espérée, sur des bases saines et solides.
Or, plus l’échéance du 23 octobre 2011 approche, plus les incidents se multiplient un peu partout à travers le pays faisant monter la tension et la psychose parmi la population, malheureusement, encline, à croire les rumeurs les plus folles propagées de bouche à oreille et à travers les réseaux sociaux sur Internet, Facebook en tête.
Ainsi, au moment où la campagne électorale bat son plein et au moment où le Premier ministre provisoire , Béji Caïd Essebsi, s’en va passer cinq journées aux Etats-Unis d’Amérique et une autre visite, bientôt, en Libye, pourtant à 12 jours de la fin officielle et théorique de son mandat, on a l’impression que la Tunisie se trouve livrée à elle-même avec beaucoup de risques de dérapages.
En plus des grèves et des sit-in, encore et toujours de mise malgré les rappels que notre pays se trouve en état d’urgence, on assiste à une recrudescence des actes de violences, d’agressions et d’incitation à la haine perpétrés, généralement, par des personnes appartenant aux groupes salafistes.
On citera, d’abord, ce coup de force d’une étudiante à la faculté des lettres de Sousse qui, portant le niqab, a exigé, le mercredi 5 octobre 2011, son inscription et son admission aux cours en dépit des notes interdisant le port de cette tenue vestimentaire bien lugubre.
Ce coup de force a été accompagné d’une agression caractérisée de la part de dizaines de barbus contre le secrétaire général de la faculté qui a été menacé avec des armes blanches.
Samedi 8 octobre, un incident similaire s’est produit à l’Ecole de santé de Sfax où près de 90 barbus ont assiégé l’Ecole pour forcer l’administration à accepter l’inscription d’une étudiante portant le niqab.
Dimanche, 200 barbus –décidément – se sont attaqué au siège de Nessma TV suite à la diffusion, vendredi 7 octobre courant du film iranien Persepolis, doublé en dialectal tunisien. Sans oublier les messages adressés aux responsables et au personnel de cette chaîne menaçant de brûler le siège de Nessma et de tuer tous ceux qui y exercent.
Mais là où le bât blesse, c’est ce communiqué du ministère tunisien des Affaires religieuses qui appelle, d’abord, « tous les médias à respecter les croyances et le côté sacré de la religion » avant de lancer un appel au calme et au « bannissement de la violence ».
Le comble est à enregistrer chez la justice où le ministère public a décidé d’ouvrir une enquête à propos de la diffusion par la chaîne Nessma TV du film Persepolis. Des avocats et des dizaines d’autres parties, qui restent à identifier, ont déposé des plaintes contre la même chaine.
Une vraie « cabale » qui est en train d’être montrée contre Nessma, mais, surtout, une vaste polémique entre ceux qui déplorent la transmission du film par la chaîne TV et les réactions qualifiées de violentes, agressives et disproportionnées suscitées un peu partout à travers le pays.
Même Ennahdha, qui, tout en dénonçant le recours à la violence, a mis en cause la chaîne et, plus particulièrement, le timing choisi pour la diffusion d’un pareil film et l’atteinte au sacré.
Le film a-t-il vraiment atteint le sacré et le Bon Dieu ? Les partis qui ont défendu Nessma sont pourtant nombreux. On citera entre aux Le Pôle Démocratique Moderniste (Qotb), le PDP ou encore Afek Tounes et Ettakatol. Pourquoi n’ont-ils pas vu cette atteinte au sacré ? L’association des directeurs de journaux n’est pas allée du dos de la cuillère et a carrément parlé de terroristes fascistes. Pourquoi n’a-t-elle pas vu cette atteinte au sacré ?
Mais ce n'est pas la première fois qu'on met en doute les croyances des gens. Olfa Youssef et Mohamed Talbi sont déjà passés par là. Et pourtant ! Ils figurent parmi nos meilleurs spécialistes en islam pour ne pas dire les meilleurs. Mais aux yeux de certains extrémistes, ils ne sont que des mécréants.
Le Bon Dieu appartient à tout le monde, aussi bien aux Salafistes qui ont attaqué Nessma, qu’aux dirigeants d’Ennahdha, qu’aux leaders des autres partis et les patrons de journaux qui ont défendu Nessma. Nul ne peut dire qu’il est plus amoureux de Dieu qu’un autre et nul ne peut s’autoproclamer avocat de l’Eternel. Le Bon Dieu n’a mandaté personne pour le défendre.
En réagissant ainsi, certains ont montré leur vrai visage.
On ignore si c’était l’objectif principal de Nabil Karoui en diffusant ce film, mais il a réussi en tout cas à mettre à nu les projets qu’ils nous préparaient. La violence doit être dénoncée. Qu’on l’aime ou pas, il mérite le respect et la plus haute protection.
Nizar BAHLOUL - Noureddine HLAOUI
Nabil Karoui, patron de Nessma TV qui a diffusé ce film, Persepolis, a été traité de tous les noms, trainé en justice et menacé de mort ainsi que son personnel ! Son siège a échappé de justesse à une attaque en bonne et due forme par des « terroristes ». Ces réactions brutales démontrent le vrai visage de certains individus, de certains partis, de certains esprits. Persepolis a montré ce qui est advenu aux Iraniens après avoir voté pour les Islamistes. Sa diffusion en Tunisie a démontré, par les faits, ce qui attend les Tunisiens si la Tunisie s’islamisait.
On peut dire ce que l’on veut de Nabil Karoui, mais on doit lui reconnaitre ce fait : il défend, bec et ongles, ses principes et ses idéaux libéraux et modernistes. Certains qui défendent ces mêmes idéaux lui reprochent le timing de diffusion de Persepolis. Au contraire, il fallait montrer le danger de l’islamisation du pays maintenant avant les élections, sinon il sera trop tard.
La Tunisie est en train de vivre des moments cruciaux de son histoire et, plus précisément, pour son avenir, que tous les Tunisiens tiennent à réussir pour instaurer la transition démocratique, tant espérée, sur des bases saines et solides.
Or, plus l’échéance du 23 octobre 2011 approche, plus les incidents se multiplient un peu partout à travers le pays faisant monter la tension et la psychose parmi la population, malheureusement, encline, à croire les rumeurs les plus folles propagées de bouche à oreille et à travers les réseaux sociaux sur Internet, Facebook en tête.
Ainsi, au moment où la campagne électorale bat son plein et au moment où le Premier ministre provisoire , Béji Caïd Essebsi, s’en va passer cinq journées aux Etats-Unis d’Amérique et une autre visite, bientôt, en Libye, pourtant à 12 jours de la fin officielle et théorique de son mandat, on a l’impression que la Tunisie se trouve livrée à elle-même avec beaucoup de risques de dérapages.
En plus des grèves et des sit-in, encore et toujours de mise malgré les rappels que notre pays se trouve en état d’urgence, on assiste à une recrudescence des actes de violences, d’agressions et d’incitation à la haine perpétrés, généralement, par des personnes appartenant aux groupes salafistes.
On citera, d’abord, ce coup de force d’une étudiante à la faculté des lettres de Sousse qui, portant le niqab, a exigé, le mercredi 5 octobre 2011, son inscription et son admission aux cours en dépit des notes interdisant le port de cette tenue vestimentaire bien lugubre.
Ce coup de force a été accompagné d’une agression caractérisée de la part de dizaines de barbus contre le secrétaire général de la faculté qui a été menacé avec des armes blanches.
Samedi 8 octobre, un incident similaire s’est produit à l’Ecole de santé de Sfax où près de 90 barbus ont assiégé l’Ecole pour forcer l’administration à accepter l’inscription d’une étudiante portant le niqab.
Dimanche, 200 barbus –décidément – se sont attaqué au siège de Nessma TV suite à la diffusion, vendredi 7 octobre courant du film iranien Persepolis, doublé en dialectal tunisien. Sans oublier les messages adressés aux responsables et au personnel de cette chaîne menaçant de brûler le siège de Nessma et de tuer tous ceux qui y exercent.
Mais là où le bât blesse, c’est ce communiqué du ministère tunisien des Affaires religieuses qui appelle, d’abord, « tous les médias à respecter les croyances et le côté sacré de la religion » avant de lancer un appel au calme et au « bannissement de la violence ».
Le comble est à enregistrer chez la justice où le ministère public a décidé d’ouvrir une enquête à propos de la diffusion par la chaîne Nessma TV du film Persepolis. Des avocats et des dizaines d’autres parties, qui restent à identifier, ont déposé des plaintes contre la même chaine.
Une vraie « cabale » qui est en train d’être montrée contre Nessma, mais, surtout, une vaste polémique entre ceux qui déplorent la transmission du film par la chaîne TV et les réactions qualifiées de violentes, agressives et disproportionnées suscitées un peu partout à travers le pays.
Même Ennahdha, qui, tout en dénonçant le recours à la violence, a mis en cause la chaîne et, plus particulièrement, le timing choisi pour la diffusion d’un pareil film et l’atteinte au sacré.
Le film a-t-il vraiment atteint le sacré et le Bon Dieu ? Les partis qui ont défendu Nessma sont pourtant nombreux. On citera entre aux Le Pôle Démocratique Moderniste (Qotb), le PDP ou encore Afek Tounes et Ettakatol. Pourquoi n’ont-ils pas vu cette atteinte au sacré ? L’association des directeurs de journaux n’est pas allée du dos de la cuillère et a carrément parlé de terroristes fascistes. Pourquoi n’a-t-elle pas vu cette atteinte au sacré ?
Mais ce n'est pas la première fois qu'on met en doute les croyances des gens. Olfa Youssef et Mohamed Talbi sont déjà passés par là. Et pourtant ! Ils figurent parmi nos meilleurs spécialistes en islam pour ne pas dire les meilleurs. Mais aux yeux de certains extrémistes, ils ne sont que des mécréants.
Le Bon Dieu appartient à tout le monde, aussi bien aux Salafistes qui ont attaqué Nessma, qu’aux dirigeants d’Ennahdha, qu’aux leaders des autres partis et les patrons de journaux qui ont défendu Nessma. Nul ne peut dire qu’il est plus amoureux de Dieu qu’un autre et nul ne peut s’autoproclamer avocat de l’Eternel. Le Bon Dieu n’a mandaté personne pour le défendre.
En réagissant ainsi, certains ont montré leur vrai visage.
On ignore si c’était l’objectif principal de Nabil Karoui en diffusant ce film, mais il a réussi en tout cas à mettre à nu les projets qu’ils nous préparaient. La violence doit être dénoncée. Qu’on l’aime ou pas, il mérite le respect et la plus haute protection.
Nizar BAHLOUL - Noureddine HLAOUI
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