domenica 28 agosto 2011

Tripoli: 2 millions d'habitants commençaient à manquer d'eau


Les rebelles libyens se sont emparés du principal poste-frontière avec la Tunisie, tandis que le chef de la rébellion a lancé un appel d'urgence humanitaire pour Tripoli, une semaine après le début de l'offensive sur la capitale.
Les rebelles affirment désormais contrôler 95% de la capitale, mais disent qu'ils ne proclameront pas la victoire avant d'avoir retrouvé Mouammar Kadhafi. Tripoli est restée calme samedi, après une nuit émaillée d'explosions isolées et de rafales d'armes automatiques en particulier dans deux quartiers du sud de la ville, Abou Salim et Salaheddine.
Les rebelles ont annoncé contrôler "entièrement" l'aéroport international et avoir libéré le quartier voisin de Qasr ben Ghichir. "Il y a beaucoup d'armes dans des mains pro-Kadhafi", a cependant prévenu un porte-parole rebelle, Mahmoud Chammam, reconnaissant que des poches de résistance subsistaient. "Mais il n'y a pas de chaos. Il n'y a pas de coups de feu partout. Nous contrôlons la situation", a-t-il assuré.
A Tripoli, les 2 millions d'habitants commençaient à manquer d'eau, mais les rebelles ont affirmé travailler à restaurer les services essentiels. Et la capitale, quasi-déserte depuis une semaine, a commencé à revivre samedi. Des habitants se sont aventurés hors de chez eux et des commerces ont rouvert, même si la pénurie faisait grimper les prix: l'essence coûte 20 fois plus cher qu'avant le soulèvement contre le régime et le prix du lait a plus que doublé.

Appel d'urgence humanitaire

Depuis Benghazi (est), le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a lancé un appel d'urgence humanitaire pour la capitale, qui manque de produits médicaux et alimentaires de première nécessité.
Le président du Conseil national de transition a promis des "procès équitables". [EPA]
Le président du Conseil national de transition a promis des "procès équitables". [EPA]
M. Abdeljalil a promis samedi aux dignitaires du régime "des procès équitables", les appelant à se rendre "pour les protéger et leur éviter une exécution sommaire". Le chef du CNT a cependant dit sa préférence pour des procès en Libye, alors que M. Kadhafi, son fils Seif al-Islam et le chef des services du renseignement libyens, Abdallah Al-Senoussi, font l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes contre l'humanité.
Dans l'ouest du pays, les rebelles se sont emparés vendredi soir du poste-frontière de Ras Jdir, porte vers la Tunisie. "C'est une grande victoire, nous nous attendions à ce que Kadhafi et les personnalités du régime tentent de s'échapper par là. Désormais nous leur avons coupé la route, ils n'ont plus que le désert pour s'enfuir", a déclaré le commandant des rebelles à Ras Jdir, Jamal Mansouri.

70'000 réfugiés en Tunisie

Autour de lui, des rebelles tiraient dans tous les sens pour fêter la victoire, mais laissaient passer blessés et malades partant se faire soigner de l'autre côté de la frontière, tandis que d'autres, armés de balais, préparaient le poste en vue du retour des quelque 70'000 Libyens réfugiés en Tunisie.
Mais les combats qui se poursuivaient autour de Zouara, à 90 km à l'ouest de Tripoli, empêchaient la réouverture de la route côtière entre la frontière et la capitale, essentielle à l'approvisionnement. Sur le front Est, les rebelles étaient toujours bloqués par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, installées à Ben Jawad, à 140 km à l'est de Syrte.
L'Otan a poursuivi ses frappes aériennes, essentiellement dans les environs de Syrte, où elle a touché 19 cibles vendredi, et autour de Tripoli.

Amnesty dénonce la torture

Après six mois de combats acharnés, Amnesty International a dénoncé les tortures et mauvais traitements pratiqués par les deux camps, ainsi que l'exécution sommaire de "nombreux prisonniers" en début de semaine par des pro-Kadhafi dans deux camps près de Tripoli.
Une cinquantaine de squelettes carbonisés ont d'ailleurs été découverts lors de la prise samedi d'un camp des brigades de Khamis Kadhafi, l'un des fils de l'ancien "Guide", dans le quartier Salaheddine. Et selon la rébellion, des gardes ont tué à la grenade plus de 150 prisonniers avant de s'enfuir lors de la prise mardi du QG de Kadhafi.
Parallèlement, des journalistes de l'AFP ont assisté à Tripoli à des tabassages d'une violence extrême de partisans présumés du régime qui n'ont dû leur survie, peut-être temporaire, qu'à la présence des médias.

Appel à la réconciliation

Les appels internationaux à la réconciliation et au renoncement à toute vengeance se sont multipliés, aussi bien du côté de l'Union européenne, des Nations unies que de l'Union africaine (UA). "Il y a une nécessité urgente de rétablir l'ordre et la stabilité", a déclaré le patron de l'ONU, Ban Ki-moon, se disant "prêt" à envoyer une force de police en Libye.
Vendredi, l'UA a refusé de reconnaître la légitimité du CNT, jugeant la situation militaire encore trop instable. Mais samedi, le Niger, voisin de la Libye, et le Togo ont rejoint la dizaine de pays africains à avoir reconnu de manière individuelle l'autorité des rebelles.

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