L’absurde logique des profanations de sites continue à Djerba
Bulldozer sur un large champ archéologique…On y édifiera une maison privée
Henchir Bourgou est un important site remontant à l’époque punique, soit au IVè siècle et surtout au IIIè s av.J.C. et dont l’occupation se poursuivit jusqu’au IVè s ap.J.C . C’est un large champ archéologique de plus de 700 m de rayon situé à presque 3 km de Midoun, à gauche de la route liant cette ville au chef-lieu de l’île, Houmt Souk..
Au sud de ce large champ archéologique se trouve un mausolée libyco-punique de 4,52 m de haut et 9,5 m de large, datant de l’époque hellénistique et qui constitue le seul monument visible du site. Ce n’est qu’en 1981 et avec l’accord de la Commission du Patrimoine et de la Direction de l’Institut National d’Archéologie et d’Art que des travaux de re-dégagement, de sauvetage, de mise en valeur et naturellement de l’étude scientifique du monument ont été entrepris. En 2002, le site de Henchir Bourgou a été délimité pour couvrir une superficie globale de 22 hectares.
Défiguration
Ce site vient d’être mêlé à son tour à la longue liste des composantes patrimoniales et paysagères ayant fait l’objet, selon le cas, de dénaturation, de défiguration, ou de profanation. Il vient d’être, à son tour, le théâtre d’une violation criarde de son intégrité territoriale, d’une agression d’une insolente effronterie. Des travaux d’envergure viennent d’être entamés à la date du 15 avril 2011, résidant dans l’arasement, au bulldozer, du terrain quelque peu accidenté, hérissé de reliefs, dans l’intention de mettre à niveau les assises d’un projet de construction d’une maison privée. Or, ce faisant, des pans de murs et des pavements de monuments plurimillénaires encore enfouis ont été mis à ras. Sitôt averti, le représentant de l’Institut National du Patrimoine, après s’être enquis de la situation, a porté plainte auprès de la mairie de Djerba-Midoun et auprès du procureur de la République de Médenine. Cette démarche préliminaire d’urgence a abouti à une visite des lieux effectuée en commun, le 12 mai, en compagnie du maire de la ville, pour constater de visu l’état des lieux et prendre conscience de l’incompatibilité entre ce qui était vérifiable concrètement sur le terrain et les données figurant dans le dossier soumis à l’attention de la commission technique de la municipalité, et à la lumière desquelles le permis de bâtir fut octroyé à la date du 26 janvier 2011 et ce, à l’insu des instances de l’INP ; autrement dit, l’occasion était propice pour que le Maire, en présence du représentant de l’INP qui est à la fois archéologue et chargé de recherche à l’INP, constate que la parcelle constructible faussement présentée comme telle ne correspondait pas à la situation du terrain abritant concrètement les travaux en cours, d’où la supercherie en flagrant délit. C’est dire qu’il y avait imposture en la demeure, qu’il y avait intention préméditée d’induire en erreur qui de droit. Aussi le Maire de Midoun a-t-il ordonné le retrait immédiat du permis de bâtir, promettant d’ouvrir une enquête interne pour élucider cette grave affaire de falsification et démasquer les responsables. Une telle décision n’était pas pour plaire à l’auteur du projet qui, en guise de représailles, a déversé toute sa colère sur le représentant de l’INP, en l’injuriant par tous les mots au téléphone Une enquête judiciaire dans le cadre de la plainte déposée par l’INP auprès du procureur de la République suivra pour punir tous ceux qui étaient à l’origine de ce grave préjudice au patrimoine. Comment daigne-t-on, dans une affaire pareille d’occupation et d’exploitation d’espace jouxtant un terrain archéologique, ignorer les instances de l’INP, seules habilitées dans de pareils cas à trancher en faveur ou contre, avant toute autre autorité ?
Outrages
Les outrages au patrimoine îlien sont incessants, perpétrés effrontément, de jour comme de nuit, au vu et au su de tous ; nos responsables institutionnels régionaux et locaux dorment sur leurs lauriers, prétextant indéfiniment le déficit sécuritaire ; entretemps, les opportunistes de tous bords et les malfrats ne peuvent espérer meilleure aubaine pour persévérer dans leur infraction du règlement et leur nuisance au patrimoine. Les trois maires en exercice admettent leur incapacité d’agir avec célérité, imputant cette entrave à la désertion injustifiée et exagérément prolongée des agents d’exécution opérationnels ; ils ne savent plus à quel saint se vouer face au déferlement des infractions et des cas d’outrages, déplorant le manque de soutien du nouveau gouverneur en place.
M. le Gouverneur, la sauvegarde de notre patrimoine et sa préservation de la dégradation progressive et des dommages souvent irrémédiables ne constituent-elles pas une urgence majeure, au même titre que d’autres présumées priorités ? Les membres de l’Association pour la Sauvegarde de l’Île de Djerba et le représentant de l’INP, lors de l’audience que vous leur aviez aimablement accordée à la date du 8 avril, vous ont fait part de leurs doléances et de la gravité de l’état des lieux. L’audience s’est soldée par un engagement ferme et rassurant de votre part qui n’a pas encore été malheureusement honoré jusqu’à l’heure actuelle. A quand, donc, une réaction vigoureuse et intransigeante en soutien aux acteurs locaux, à même de leur permettre de s’acquitter efficacement de leurs prérogatives ?
Naceur BOUABID
Bulldozer sur un large champ archéologique…On y édifiera une maison privée
Henchir Bourgou est un important site remontant à l’époque punique, soit au IVè siècle et surtout au IIIè s av.J.C. et dont l’occupation se poursuivit jusqu’au IVè s ap.J.C . C’est un large champ archéologique de plus de 700 m de rayon situé à presque 3 km de Midoun, à gauche de la route liant cette ville au chef-lieu de l’île, Houmt Souk..
Au sud de ce large champ archéologique se trouve un mausolée libyco-punique de 4,52 m de haut et 9,5 m de large, datant de l’époque hellénistique et qui constitue le seul monument visible du site. Ce n’est qu’en 1981 et avec l’accord de la Commission du Patrimoine et de la Direction de l’Institut National d’Archéologie et d’Art que des travaux de re-dégagement, de sauvetage, de mise en valeur et naturellement de l’étude scientifique du monument ont été entrepris. En 2002, le site de Henchir Bourgou a été délimité pour couvrir une superficie globale de 22 hectares.
Défiguration
Ce site vient d’être mêlé à son tour à la longue liste des composantes patrimoniales et paysagères ayant fait l’objet, selon le cas, de dénaturation, de défiguration, ou de profanation. Il vient d’être, à son tour, le théâtre d’une violation criarde de son intégrité territoriale, d’une agression d’une insolente effronterie. Des travaux d’envergure viennent d’être entamés à la date du 15 avril 2011, résidant dans l’arasement, au bulldozer, du terrain quelque peu accidenté, hérissé de reliefs, dans l’intention de mettre à niveau les assises d’un projet de construction d’une maison privée. Or, ce faisant, des pans de murs et des pavements de monuments plurimillénaires encore enfouis ont été mis à ras. Sitôt averti, le représentant de l’Institut National du Patrimoine, après s’être enquis de la situation, a porté plainte auprès de la mairie de Djerba-Midoun et auprès du procureur de la République de Médenine. Cette démarche préliminaire d’urgence a abouti à une visite des lieux effectuée en commun, le 12 mai, en compagnie du maire de la ville, pour constater de visu l’état des lieux et prendre conscience de l’incompatibilité entre ce qui était vérifiable concrètement sur le terrain et les données figurant dans le dossier soumis à l’attention de la commission technique de la municipalité, et à la lumière desquelles le permis de bâtir fut octroyé à la date du 26 janvier 2011 et ce, à l’insu des instances de l’INP ; autrement dit, l’occasion était propice pour que le Maire, en présence du représentant de l’INP qui est à la fois archéologue et chargé de recherche à l’INP, constate que la parcelle constructible faussement présentée comme telle ne correspondait pas à la situation du terrain abritant concrètement les travaux en cours, d’où la supercherie en flagrant délit. C’est dire qu’il y avait imposture en la demeure, qu’il y avait intention préméditée d’induire en erreur qui de droit. Aussi le Maire de Midoun a-t-il ordonné le retrait immédiat du permis de bâtir, promettant d’ouvrir une enquête interne pour élucider cette grave affaire de falsification et démasquer les responsables. Une telle décision n’était pas pour plaire à l’auteur du projet qui, en guise de représailles, a déversé toute sa colère sur le représentant de l’INP, en l’injuriant par tous les mots au téléphone Une enquête judiciaire dans le cadre de la plainte déposée par l’INP auprès du procureur de la République suivra pour punir tous ceux qui étaient à l’origine de ce grave préjudice au patrimoine. Comment daigne-t-on, dans une affaire pareille d’occupation et d’exploitation d’espace jouxtant un terrain archéologique, ignorer les instances de l’INP, seules habilitées dans de pareils cas à trancher en faveur ou contre, avant toute autre autorité ?
Outrages
Les outrages au patrimoine îlien sont incessants, perpétrés effrontément, de jour comme de nuit, au vu et au su de tous ; nos responsables institutionnels régionaux et locaux dorment sur leurs lauriers, prétextant indéfiniment le déficit sécuritaire ; entretemps, les opportunistes de tous bords et les malfrats ne peuvent espérer meilleure aubaine pour persévérer dans leur infraction du règlement et leur nuisance au patrimoine. Les trois maires en exercice admettent leur incapacité d’agir avec célérité, imputant cette entrave à la désertion injustifiée et exagérément prolongée des agents d’exécution opérationnels ; ils ne savent plus à quel saint se vouer face au déferlement des infractions et des cas d’outrages, déplorant le manque de soutien du nouveau gouverneur en place.
M. le Gouverneur, la sauvegarde de notre patrimoine et sa préservation de la dégradation progressive et des dommages souvent irrémédiables ne constituent-elles pas une urgence majeure, au même titre que d’autres présumées priorités ? Les membres de l’Association pour la Sauvegarde de l’Île de Djerba et le représentant de l’INP, lors de l’audience que vous leur aviez aimablement accordée à la date du 8 avril, vous ont fait part de leurs doléances et de la gravité de l’état des lieux. L’audience s’est soldée par un engagement ferme et rassurant de votre part qui n’a pas encore été malheureusement honoré jusqu’à l’heure actuelle. A quand, donc, une réaction vigoureuse et intransigeante en soutien aux acteurs locaux, à même de leur permettre de s’acquitter efficacement de leurs prérogatives ?
Naceur BOUABID
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