Alors que les révolutionnaires contrôlent la quasi-totalité de la Libye et que le Conseil national de transition (CNT) s’est installé à Tripoli, nombreuses sont les capitales qui considèrent l’organe politique de l’ancienne rébellion comme le représentant légitime du peuple libyen. Certains États demeurent toutefois fidèles au régime de Mouammar Kadhafi. Qui sont-ils et pour quelles raisons soutiennent-ils le « Guide » déchu ?
Les pays arabes
Si elle a fini par reconnaître le CNT, la Ligue arabe a longtemps fait montre de son embarras face au conflit en Libye. L’organisation compte en effet parmi ses membres des régimes aux prises avec des mouvements de contestation. La Syrie et le Yémen, par exemple, ne souhaitaient en aucun cas d’intervention militaire étrangère en Libye de crainte de devoir subir le même sort.
Par crainte de la menace terroriste et d’une éventuelle contagion des « révoltes arabes », l’Algérie s’est elle aussi abstenue de reconnaître le CNT. De fait, Alger soupçonne l’ancienne rébellion de compter dans ses rangs des djihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le pays abrite aujourd’hui une partie de la famille du dirigeant libyen. Le 29 août, les autorités algériennes ont annoncé l’arrivée sur leur territoire de l’épouse du colonel Mouammar Kadhafi et de trois de ses enfants.
Iran
L’Iran, tout en saluant la « victoire du peuple libyen musulman », n’a toujours pas annoncé sa reconnaissance formelle du CNT. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a invité, ce mardi, le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, à se rendre à Téhéran « à la première occasion ».
Amériques
Dès les premières semaines du soulèvement, la plupart des pays d’Amérique du Sud a condamné la répression exercée par le régime de Mouammar Kadhafi sur les révolutionnaires. Mais à l’heure même où les rebelles s’emparaient du quartier général du « Guide » libyen à Tripoli, le 23 août, le président du Venezuela, Hugo Chavez, a réaffirmé son soutien à son « ami » Mouammar Kadhafi, et a déclaré ne reconnaître qu’un seul pouvoir légitime : le sien.
Le même jour, le Nicaragua, par la voix d’un conseiller du président Daniel Ortega, s’est déclaré prêt à accorder l’asile au dirigeant libyen en fuite.
Enfin, à Cuba, dès la fin de mars, l’ancien dirigeant Fidel Castro s’empressait déjà d’affirmer son soutien à Mouammar Kadhafi et de dénoncer « l’agression fasciste » de l’Otan.
Afrique
L’Union africaine (UA), qui compte une cinquantaine de pays, n’a toujours clarifié sa position. Et pour cause : initiateur de l’organisation continentale en 2002, Mouammar Kadhafi, qui s’était auto-proclamé « rois des rois d’Afrique », apportait à l’UA un soutien financier conséquent.
Sans condamner la répression, l’Union africaine avait dénoncé les frappes de l’Alliance atlantique sur le territoire libyen. À ce jour, l’Union africaine, dont la présidence tournante est assurée par le chef de l’État équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, n’a toujours pas reconnu le CNT.
Individuellement certains pays du continent, comme le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, le Niger, par exemple, commencent à reconnaître le CNT, mais d’autres, notamment en Afrique de l’Est, préfèrent garder le silence. Le Kenya, le Rwanda, la Somalie, le Soudan, notamment, n’ont toujours pas pris position.
Le Mali, quant à lui, continue de soutenir Kadhafi qui y avait fait plusieurs investissements.
Source : France24
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