Publié par Kerim Bouzouita
Retour vers le futur :
Le 3 février 2007, un groupe de 33 individus armés a été débusqué et mit aux arrêts à Soliman. A l’époque, les résultats de l’enquête avaient conclus que le groupe était lié à el Qaida.
Dans la foulée, l'appareil (in)sécuritaire de Ben Ali, avait fait arrêter, inculper et condamner 3000 « suspects » à des peines allant de 4 ans de prison à l’emprisonnement à perpétuité dans la logique de « faire du chiffre » et pour faire bonne figure devant les pays occidentaux. L’occasion était également parfaite pour envoyer un message aux tunisiens : « en échange de vos libertés individuelles, nous vous protégeons contre les terroristes islamistes… »
Depuis le mois d’avril 2011, les habitants de Sid Bouzid ont assisté à des évènements remarquables : la grande mosquée de Sidi Bouzid a progressivement investis par de nouveaux arrivants jaww talibans : discours du salafisme djihadiste, look barbe & qamis, et plus encore...
Bien installés et confiants nos les wanna be talibans passent à l’offensive de manière progressive.
Ca ne se passe pas à Kaboul ni à Téhéran, ce n’est pas non plus Kandhar ou Jeddah.
Ça se passe en Tunisie et c’est ici et maintenant : les salafistes font la loi à Sidi Bouzid-sthan.
Ça se passe en Tunisie et c’est ici et maintenant : les salafistes font la loi à Sidi Bouzid-sthan.
Retour vers le futur :
Le 3 février 2007, un groupe de 33 individus armés a été débusqué et mit aux arrêts à Soliman. A l’époque, les résultats de l’enquête avaient conclus que le groupe était lié à el Qaida.
Dans la foulée, l'appareil (in)sécuritaire de Ben Ali, avait fait arrêter, inculper et condamner 3000 « suspects » à des peines allant de 4 ans de prison à l’emprisonnement à perpétuité dans la logique de « faire du chiffre » et pour faire bonne figure devant les pays occidentaux. L’occasion était également parfaite pour envoyer un message aux tunisiens : « en échange de vos libertés individuelles, nous vous protégeons contre les terroristes islamistes… »
Le 24 janvier 2011, à peine quelques jours après la fuite du premier flic de Tunisie, la plus part « des prisonniers politiques » sont relâchés dans la nature. ..
Le Projet BlairWitch :
Depuis le mois d’avril 2011, les habitants de Sid Bouzid ont assisté à des évènements remarquables : la grande mosquée de Sidi Bouzid a progressivement investis par de nouveaux arrivants jaww talibans : discours du salafisme djihadiste, look barbe & qamis, et plus encore...
Les nouveaux arrivants ainsi que les éternels Khwanjiyya investissent également la rue qui fait face à la mosquée en installant leur commerce. Argent, voitures, équipement et une enseigne gigantesque en façade de mosquée.
Les habitants de Bouzid s’étonnent, alors que la majorité des habitants de ville est survivent au bord de la misère, les fonds ne semblent pas manquer à ces ex-prisonniers fraichement libérés.
Sheriff fais-moi peur :
Bien installés et confiants nos les wanna be talibans passent à l’offensive de manière progressive.
Parce que le lieu de culte est toujours un excellent endroit pour endoctriner et recruter, ils installent par la force leurs propres imams dans les mosquées de la région.
Lorsque les menaces de morts ne suffisaient pas à intimider l’imam en place, ils procédaient par la force. A Meknassi, par exemple, ils ont blessé un imam pour qu’il cède enfin sa place à l’un des leurs en juillet dernier.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. A Sidi Bouzid, aujourd’hui, ils se sont substitués à la Police ; profitant de la grève des policiers vexés par le discours guerdophile du premier ministre du gouvernement provisoire de la transition démocratique provisoirement transitionnelle et bien entendu temporaire, Mr Béji Caid Essebsi.
Concrètement, toujours en bande et armés de bâtons, ils font des rondes le soir pour attraper et punir « les malfrats et les mécréants ». Suivant cette logique, le septembre, ils ont pénétré par la force dans le domicile d’un jeune bouzidois et ont l’agressant physiquement lui et ses amis parce qu’ils s’étaient rendus coupables d’un crime intolérable : boire de la bière.
mentaka de Sidi Bouzid, 10-09-11 à 13h. Aucune présence policière |
Concrètement, toujours en bande et armés de bâtons, ils font des rondes le soir pour attraper et punir « les malfrats et les mécréants ». Suivant cette logique, le septembre, ils ont pénétré par la force dans le domicile d’un jeune bouzidois et ont l’agressant physiquement lui et ses amis parce qu’ils s’étaient rendus coupables d’un crime intolérable : boire de la bière.
Suivant l’exigence de l’escalade, ils se sont installés sur le marché obligeant les commerçantes à se voiler pour pouvoir travailler, chassant le percepteur municipal parce que les impôts c’est « hram » et menaçant les gens avec des pinces coupantes : « nous couperons un doigt à celui qui volera… »
Que fait la police ? Que fait le gouvernement ? Et les partis politiques ? Pourquoi les habitants se laissent faire ?
Tant de questions et si peu de réponses ? Pas tout à fait mon cher lecteur.
Pour la police et le gouvernement, circulez il n’y a rien à voir ! Ici, non seulement le gouvernement est faible, mais c’est la notion même d’Etat qui est en friche. Concernant les partis politiques, bon nombre de partis dont le PDP et Ettakattol n’ont même pas réussi à organiser un meeting à Sidi Bouzid.
Ici, les habitants ont bonne mémoire et peu importent les milliards dépensés en publicité politique, personnes n’a pardonné aux leaders de ces partis leur participation aux gouvernements Ghannouchi I et II, « faisant ainsi échouer la révolution ».
Quant aux habitants, comment accepter que les révolutionnaires de Sidi Bouzid qui ont défait le marteau de la dictature et l’enclume de la globalisation aient perdu la bataille contre des sociopathes rétrogrades ?
La loi, c’est la loi :
En réalité, à Sidi Bouzid, on ne se laisse pas faire. Si l’Etat et les partis sont faibles dans cet épicentre d’une nouvelle donne géopolitique, une force politique
semble retrouver sa puissance et sa légitimité comme au temps du grand Farhat Hached : l’UGTT.
semble retrouver sa puissance et sa légitimité comme au temps du grand Farhat Hached : l’UGTT.
« L’UGTT c’est la base militante d’un côté et les têtes benalistes de l’autre et nous passerons par le cadre légal pour épurer la centrale syndicale des derniers vestiges du benalisme» affirme, calme et déterminé, le syndicaliste Lazhar Gharbi.
Et c’est toujours dans le cadre de la loi et à travers l’appareil judiciaire qu’au nom du peuple, l’UGTT de Sidi Bouzid compte agir : « nous sommes entrain de réunir toutes les preuves pour les attaquer en justice, car c’est par la loi qu’il faudra désormais passer pour que justice soit rendue»
S’il est une chose à retenir dans toute cette histoire, c’est bel et bien que les enfants de Sidi Bouzid savent autant manier la plume que le caillou, et que l’avenir de la Tunisie ne se joue pas peut-être pas sur les panneaux publicitaire du grand Tunis mais dans la poussière d’une terre abreuvée de sang qu’on appelle Sidi Bouzid.
Et pour ne jamais oublier, ces mots resterons à jamais gravés sur les murs de Sidi Bouzid, juste là où un jeune vendeur de fruits a mis le feu à la plaine :
Nous ne pleurons pas ceux qui meurent,
Nous mourons sans jamais pleurer,
La jeunesse de Sidi Bouzid
Et pour ne jamais oublier, ces mots resterons à jamais gravés sur les murs de Sidi Bouzid, juste là où un jeune vendeur de fruits a mis le feu à la plaine :
Nous ne pleurons pas ceux qui meurent,
Nous mourons sans jamais pleurer,
La jeunesse de Sidi Bouzid
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