giovedì 15 settembre 2011

Interessi economici in Libia: pétrole, reconstruction, armement


Le chef de l'Etat est en visite ce jeudi en Libye. Pas seulement pour parler de démocratie. L'enjeu économique de la reconstruction du pays pour les entreprises françaises est énorme.
Ce que les entreprises françaises peuvent gagner en Libye


Le chef de l'Etat est en visite ce jeudi en Libye. Pas seulement pour parler de démocratie. L'enjeu économique de la reconstruction du pays pour les entreprises françaises est énorme.

Nicolas Sarkozy reçoit un cadeau du Président du Conseil de transition de la Libye, Mustafa Abdul Jalilin. Le 15 septembre à Tripoli.
REUTERS/Suhaib Salem


Sarkozy est en Libyeet il y a fort à parier pour que le chef de l'Etat ne parle pas que de démocratie. Depuis des mois que dure le conflit, maintenant que la chute de Khadafi n'est plus qu'une question de temps, les entreprises françaises sont dans les starting-blocks pour tirer profit des perspectives économiques du pays. En juin et juillet, deux missions de la chambre, réunissant une vingtaine d'entreprises françaises (dont Alcatel-Lucent, Bolloré, Denos, EADS, Entrepose, GDF Suez, Sanofi, Sidem, Thales, Total et Veolia) se sont rendues à Benghazi afin d'évaluer les possibilités de développer leurs activités avec les rebelles, le Conseil national de transition (CNT). Une visite officielle qui devrait se reproduire. Après une réunion début septembre au Medef, où 400 chef d'entreprises se sont regroupés pour élaborer un plan d'attaque, une nouvelle délégation du patronat français, de la Chambre de commerce franco-libyenne et de représentants d'administrations doit en effet se rendre en Libye dans la deuxième partie du mois d'octobre. Pour accompagner ses entreprises françaises sur place, le gouvernement français a aussi prévu de créer une antenne Ubifrance (le réseau des services commerciaux des ambassades de France) dans le pays début 2012.

Après s'être engagée militairement et politiquement en Libye, la France, très populaire auprès du peuple lybien, attend donc des retombées économique. Il y quelques semaines, le CNT affirmait que les pays qui avaient soutenu la rébellion seraient les premiers servis, propos largement éduclorés depuis. Quoi qu'il en soit la France espère bien participer activement à la reconstruction de la Libye nouvelle.
Le pétrole
L'enjeu est gigantesque. Pour l'heure la machine pétrolière libyenne est quasiment à l'arrêt, et la situation ne devrait pas revenir à la normale avant plusieurs mois. Mais le pays est le 17è producteur mondial de pétrole, et concentre les plus grosses réserves en Afrique, loin devant le Nigeria. Chaque jour, avant la rébellion, il produisait 1,8 million de barils, soit 2% de la production mondiale. Ceci est assez faible, mais à terme, les experts estiment que la Libye a les moyens de doubler sa production à 4 millions de barils par jour.
Ce que les entreprises françaises peuvent gagner en Libye
Pompe à essence en Libye, avec une caricature de Khadafi.
REUTERS/Finbarr O'Reilly
Les entreprises françaises, à l'image de Total (qui gère 15 % du pétrole libyen), se sont déjà rendues à plusieurs reprises sur place pour négocier avec le CNT. Récemment la presse française s'était même fait l'écho d'un gigantesque contrat entre les autorités hexagonales et le CNT pour récupérer 35% du pétrole libyen en échange du soutien total et permanent du gouvernement français. Une information immédiatement démentie par les deux parties. Quoi qu'il en soit, la concurrence sur place sera rude. Les Français bien sûr ne sont pas les seuls à convoiter la richesse du pays. L'Italie notamment, dont le principal pétrolier Eni exploite déjà 28% du pétrole libyen, est plutôt bien placée. (Pour voir quels sont les pays les mieux positionnés sur le pétrole, cliquez ici).
La reconstruction
Selon le CNT, le marché de la reconstruction du pays est évalué à 200 milliards de dollars pour les dix années à venir. Dans un premier temps, les nouvelles autorités libyennes disent vouloir remettre en état les infrastructures de base (télécommunications, écoles, hôpitaux, routes, approvisionnements en eau, infrastructures portuaires, ferroviaires et aéroportuaires) fortement détériorées après plus de six mois de guerre. Alcatel et Bouygues salivent à la vue des nombreux contrats qui pourraient en découler.
Selon Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, le positionnement des entreprises françaises doit se faire en deux étapes : tout d'abord, "réinstaller les circuits économiques et commerciaux bilatéraux (investissements, exports) qui s'étaient largement interrompus pendant la crise". Puis dans un second temps seulement "prendre une place de premier rang comme partenaire commercial de la Libye". Les entreprises françaises, PME y compris, sont à l'affut. Dans une interview à 20minutes.fr, Thierry Melot, vice-président de l'Afex(Association des architectes français à l'export), raconte comment les cabinets d'architecte français comptent bien eux aussi participer à la reconstruction de la Libye. (Lire l'interviewici).
L'armement
Pour l'heure, les contrats d'armement avec la Libye ont été stoppés par l'embargo décrété fin février par l'Onu. Ils seront pourtant un autre enjeu de taille... L'aviation de l'OTAN a en effet détruit la plupart des blindés des forces pro-khadafistes, et les forces militaires ont été dévastées par le conflit. C'est tout l'appareil sécuritaire de l'état libyen géré depuis 42 ans par le clan Khadafi qui est à réorganiser. Des secteurs entiers comme l'équipement militaire et policier, la surveillance aux frontières, la sécurité intérieure, les armes légères et les véhicules militaires sont autant de marchés à conquérir pour les PME françaises.
Certains grands groupes vont également pouvoir se positionner. Sarkozy, qui avait obtenu un accord de principe du Guide sur la vente de 14 Rafales, espère sans doute sécuriser le contrat pour Dassault. Malgré les récentes affirmations de François Fillon, la France a été jusqu'à présent l'un des fournisseurs privilégiés de la Libye en matière militaire.

La France n’a jamais eu une coopération d’ampleur avec la Libye en matière de défense et d’armement, par comparaison à d’autres fournisseurs plus importants.

Le Premier ministre l’a affirmé le 26 juillet en réponse à une question écrite du député du Nord Jean-Jacques Candelier. Sur quels chiffres s’appuie-t-il ? Contacté par OWNI, Matignon botte en touche : “Ça concerne le MAE (ministère des Affaires étrangères) et le ministère de la Défense”. Ce dernier suggère les chiffres de livraison car “ils sont plus concrets” et renvoie à son tour vers la Direction Générale de l’Armement, incapable de répondre avec certitude : “Il s’agit de petites sommes.”

Avec 72 millions de matériel militaire livré à la Libye entre 2007 et 2009, la France est sur la troisième marche du podium européen, après Malte (80 millions) et l’Italie (74,5 millions). Un gouffre sépare le trio de tête des suivants ; le montant des livraisons du quatrième exportateur européen, le Portugal, ne s’élèvant qu’à 11 millions d’euros.

Malte 79,701Italie 74,564255
France 72,118
Portugal 11,257
Espagne 3,864
Republique Tcheque 3,249
Autriche 1,8089606



François Fillon se référait-il aux montants des licences autorisant l’exportation de matériel militaire (AEMG) ? Entre 2005, soit trois mois après la levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Libye, et 2009, Paris a délivré de telles licences pour un montant de 210 millions d’euros. La France se classe ainsi deuxième exportateur européen derrière l’Italie (277 millions), loin devant la Grande-Bretagne, troisième exportateur pour un montant de 119 millions d’euros.


Italie 277
France 210
Grande-Bretagne 119
Allemagne 83
Malte 80
Belgique 23
Portugal21
Espagne 8
Slovaquie 5,412
Bulgarie 3,752
République Tchèque 3,112

Qu’en est-il des prises de commande ? C’est sur ce chiffre que le ministre de la Défense s’était appuyé pour présenter “les performances françaises en matière d’exportations d’armement” en réponse à une question écrite du député de Meurthe-et-Moselle Hervé Féron. Contrairement aux AEMG et aux livraisons, le journal officiel de l’Union européenne ne publie pas le montant des prises de commande pour tous les États membres.
Selon le rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France, publié tous les ans par le ministère de la Défense, les prises de commande libyenne d’armement français se chiffrent à 316 millions d’euros entre 2007 et 2009, dont 296 millions passées en 2007, année de libération des infirmières bulgares et de la visite de Kadhafi à Paris. C’est ainsi que la France, deuxième ou troisième exportateur européen d’armes à la Libye, “ne peut pas être considérée comme un fournisseur important d’armement de la Libye”…
La licence inconnue

La procédure d’exportation de matériel militaire se décompose en quatre étapes en France. Un agrément préalable (AP) est délivré avant la prise de commande (CD). Une commission interministérielle autorise ou non l’exportation en attribuant une AEMG, équivalent d’une“autorisation de sortie” nous explique-t-on à la DGA, puis intervient la livraison du matériel (LV). Soit, en résumé : AP > CD > AEMG > LV.

Chose étonnante, deux AEMG ont été délivrées en 2005 pour un montant de 12,875 millions d’euros ainsi que 17 AEMG en 2006 pour un montant de 36,647 millions d’euros. Aucune prise de commande n’est mentionnée ces années-là. À OWNI, la DGA explique qu’il s’agit “d’AETMG, de licences temporaires, qui concernent l’envoi de matériel pour des démonstrations”. 17 AETMG ont ainsi été délivrées en 2005 et 1 AETMG en 2005. Reste donc une licence en 2005. Pour la DGA, elle est liée à “des contrats passés dans les années 1980″, sans donner plus de précision.Crédits photo FlickR CC by-nc-sa Dunachaser


Fonte: L'Expansion OWNI

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