Environ 300 personnes, surtout des Touareg maliens et nigériens, seraient détenues et «torturées» par les nouvelles autorités libyennes. Ci-dessus, le sultan d'Agadez (Niger) Ibrahim Oumarou Sanda (centre) est entouré de ses partisans. La chute de Kadhafi représente la perte d'un important allié pour les Touregs du Niger.
PHOTO: BOUREIMA HAMA, AFP
Agence France-Presse Bamako, Mali |
Des centaines d'étrangers sont victimes d'exactions en Libye, a dénoncé mercredi l'association Défense-Étrangers en Libye, selon laquelle «environ 300» personnes, surtout des Touareg maliens et nigériens, sont détenues et «torturées» par les nouvelles autorités libyennes.
«Ce qui se passe en Libye est très grave. Les étrangers, essentiellement les Touareg maliens et nigériens, sont actuellement jetés en prison. Ils sont torturés», a déclaré à l'AFP Ousmane Ag Ahmed, secrétaire général de Défense-Étrangers en Libye, créée par des Maliens et Nigériens après le début de la rébellion libyenne, début février.
Le «seul tort» de ces étrangers «est d'être considérés comme des soutiens de (Mouammar) Kadhafi», guide libyen dont le régime est tombé en août, a précisé M. Ag Ahmed, un Malien. Son association est basée à Kidal (nord du Mali) et à Agadez (nord du Niger).
«Sur la base d'informations fiables, environ 300 étrangers, essentiellement des Touareg du Mali et du Niger, croupissent actuellement dans les prisons libyennes. Ils sont persécutés par les forces de sécurité du nouveau régime» du Conseil national de transition (CNT), selon un communiqué de l'association.
«Des Touareg sont torturés, pourchassés dans les rues. Nous avons six cas» de violences contre des Touareg, affirme Défense-Étrangers en Libye en disant être «actuellement sans nouvelles» de ces ressortissants.
«Certains disent qu'ils ont été tués et enterrés dans une fosse commune. Il faut que les gouvernements de leurs pays d'origine réagissent enfin, et que le CNT donne sa version des faits», poursuit-elle.
Selon les dirigeants de l'association, les témoignages ont été recueillis auprès de contacts sur place qui se cachent et craignent pour leur vie, ou bien de détenus qui soudoient des geôliers pour pouvoir communiquer avec l'extérieur.
Ils ont affirmé avoir saisi les autorités maliennes et nigériennes et sollicité une rencontre pour leur «expliquer la situation et demander les mesures prises pour réclamer la libération des étrangers emprisonnés en Libye».
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