martedì 20 settembre 2011

Peut-on parler aujourd’hui de chute de Kadhafi?


Le Point.fr : Peut-on parler aujourd’hui de chute de Kadhafi?
Bernard-Henri Lévy : Nous nous trouvons actuellement dans un schéma de « Gbagboïsation » de Kadhafi. Celui-ci est enfermé dans un bunker. Cela peut durer trois jours comme deux mois. Mais il existe une volonté absolue, chez les rebelles, qu’il soit jugé devant un tribunal.
Comment expliquez-vous la rapidité de l’offensive menée sur Tripoli ?
On s’est rendu compte que la stratégie de combats à la « Rommel » menés sur le front du désert, à BrégaRas lanouf et Syrte, avec ses va-et-vient incessants, pouvait durer indéfiniment. La clé a été d’ouvrir deux autres fronts, l’un au sud, et l’autre rapproché de Tripoli. Cette dernière offensive s’explique ainsi par la convergence de trois fronts : Zaouiah, Djebel NafoussaMisrata, les trois colonnes qui ont pris en étau la capitale.
Quel a été votre rôle exact dans cette affaire ?
Peu importe. Je n’en sais rien. Je suis heureux d’avoir été là au moment de la reconnaissance du Conseil national de transition par Nicolas Sarkozy. Puis, le 14 avril, quand j’ai organisé la visite à Paris du général Younès, où est née l’idée d’ouvrir un second front par le sud, dans le Djebel Nafoussa. Enfin, troisième étape : la décision d’armer la colonne de Misrata, la seule ville à abriter une véritable armée sérieuse capable de prendre Tripoli. Je ne suis pas mécontent d’avoir amené à Paris le 20 juillet les responsables militaires de Misrata, qui ont demandé à Nicolas Sarkozy des armes pour mener leur offensive sur Tripoli. Le chef de l’État a accepté. On a eu confirmation de l’arrivée des armes à Misrata le 7 août.
Mais ces livraisons n’outrepassent-elles pas la résolution de l‘ONU ?
Peut-être. Mais il arrive qu’il faille outrepasser, un peu, les résolutions. Sarkozy a outrepassé tous les usages diplomatiques, par exemple, lorsqu’il a décidé de reconnaître le CNT. S’il ne l’avait pas fait, il n’y aurait plus de Benghazi depuis longtemps et on aurait eu droit à la rivière de sang annoncée par le fils de Kadhafi.
Quelles ont été selon vous les motivations du président français ?
Je ne sais pas. Sans doute se rattraper du fiasco tunisien. Mais aussi pour éviter un bain de sang. Cette dernière question a été la plus déterminante.
Comment jugez-vous le rôle de la France dans cette guerre ? 
La France a joué le premier rôle d’un bout à l’autre de l’intervention. Il n’y aurait pas eu de coalition sans Paris, qui a pris l’initiative. Mais cette intervention a également révélé des dysfonctionnements au sein de l‘Otan. Voilà donc une occasion parfaite de réformer l’organisation.
Que répondez-vous aux spécialistes militaires qui ont critiqué votre intervention ?
Je comprends leur point de vue. Mais c’est comme ça. Demandez leur avis aux habitants de Benghazi, de Misrata, et du Djebel Nafoussa.
Ne risquons-nous pas désormais de sombrer dans une « somalisation » du conflit, si le CNT peinait à contrôler les nombreuses populations armées ?
Tout d’abord, le CNT exerce un contrôle réel sur l’ensemble du pays. D’autre part, il n’y a pas que le modèle Somalie. Vous avez aussi le Bangladesh de 1972. Ou la Résistance française. Les armes ramassées dès qu’elles ne servaient plus. Dès que tout cela sera terminé, les armes seront rendues aux autorités légitimes.
Armin Arefi

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